lundi 7 juillet 2014

Vers le sud! La quête des Ellora's cave, Mumbai, et enfin les cocotiers de Goa!


Notre periple en Inde se poursuit, toujours aussi varie et frenetique. Ce pays est definitivement et totalement fascinant. On l'a deja dit non? Non, vraiment, l'Inde est incroyable, troublante, et epuisante. Tenter de comprendre le delire qui regne ici est impossible, trop de pourquois demeurent. Mais c'est ce qu'on aime.

Il y a deux mois, nous etions dans la montagne. Il y a un mois, nous etions dans le desert entoures de dunes. Et la, nous venons de quitter un decors d'ile tropicale! Pour decouvrir quoi ensuite? le Kerala, et une nouvelle planete de l'univers qu'est ce pays.

Nous voila a Cochin, capitale du Kerala, ou nous attendons mes parents qui debarquent demain. Dans l'etat le plus developpe du pays, les choses sont legerement differentes de ce que nous connaissons.

Nous vous avions laisse a Jaisalmer, que nous avons quitte a regret (c'etait quand meme formidable Jaisalmer!) le jour meme en bus pour mettre le cap sur Udaipur.

La ville etait sympa. Oui, sympa, sans plus. Apres nos decouvertes precedentes, elle nous a un peu laisse de marbre, completement depassee par la cite d'or.

Nous avons ensuite entamer une longue route pour aller visiter les grottes Elloras, proches de Aurangabad. La route fut longue et epuisante, nous avons enchaine les nuits dans les transports, mais le jeu en valait la chandelle : les grottes Elloras, complexe de temples Bouddhistes, Hindous et Jains, se sont averees merveilleuses.

Apres une nuit de sauvage en plus (sur le quai d'une gare...), nous avons embarque pour Mumbai. Oliv et Leo, avec leur maigres economies, dans l'une des villes les plus riches du monde? C'etait sans compter sur Jacque et Rosa, amis du pere du petit frere de Leonore et habitant sur place, qui nous ont accueillit comme des rois. Mais alors vraiment comme des rois!

Mumbai en elle meme est une grande ville, indienne qui plus est : bruyante, agitee, enorme. Les extremes du pays y sont tres visibles. Sa visite fut quand meme interessante, et nous y avons vecu quelques experiences plutot inattendues. Notamment notre role en tant que figurants dans un film de Bollywood...!
Nous sommes ensuite arrives a Goa (apres la frenesie de Mumbai, ca fait plaisir), ou nous avons profite de la plage et du decors carte-postale. Plages immenses de sable blanc, cocotiers, palmiers, coquillages et crustaces. Et le calme! Nuit sous les etoiles, bains dans les vagues et super rencontres. Goa c'etait cool!

Resume de trois semaines hyperactives a silloner ce pays qui n'a pas fini de nous en montrer. Le tout accompagner au debut d'un fil rouge qui nous en aura fait baver : l'obtention d'une photocopie certifiee de nos passeports pour le visa australien (ca n'a l'air de rien comme ca, mais comme d'habitude, n'oublions pas que nous sommes en Inde...).


D'Udaipur aux Elloras caves

Le Bouddha de la grotte 10 du complexe Ellora

Notre cher Johnny de la Deep Mahal guest house avais pris soin de nous reserver nos places de bus (les moins cheres, de nuit en places assises). En effet, aucun train ne circule entre Jaisalmer et Udaipur. Nous devions partir avec une anglaise, mais quand l'heure arrive, surprise : la jeune femme, ayant soudainement decide de ne plus partir pour cause de love story sulfureuse, nous cede son billet. L'avantage? Elle avait reserve une place avec couchette, double qui plus est! Yeepee! Bon, si la gourde nous avait prevenu avant, nous aurions pu annuler notre precedente reservation et faire le trajet gratos... Visiblement cela ne l'a pas gene de balancer 1400 roupies pour rien dans ce pays ou des millions de gens vivent avec moins d'un dollar par jour... Enfin bon, nous voila a faire un trajet sur un lit deux places au prix d'une place assise. Johnny et sa moto nous depose au car, et nous le serrons dans nos bras tandis qu'il nous promet de toujours nous garder une place chez lui. Un grand homme!

Nous voila dans une cabine fermee, avec un grand matelas, profitant d'un niveau de standing comme jamais nous n'en avions eu. Du coup le trajet passe evidemment bien, nous dormons comme des loirs, meme si il faut de temps a autre repousser les assauts d'un indien qui tente discretement de se faufiler dans nos appartements. Ce pays...

Nous arrivons a Udaipur au leve du soleil, pour nous diriger au bord du lac autour duquel elle est construite, ou nous attend une piaule a bas prix dans un etablissement tenu par un ami de Johnny, a qui il nous a recommande. Heureusement, car les chambres a Udaipur coutent les yeux de la tete.

Nous descendons d'abord au lac, et nous posons sur les gaths en regardant la ville qui s'eveille. C'est sympa, les rives sont joliments construites, couvertes de palaces de marbre et de temples, et des nuees d'oiseaux nous survolent.

Nous rejoignons notre hotel. Johnny ne nous a pas menti : le gerant nous attend, et il nous coupe en deux le prix de la chambre! Pour le coup, dans nos tarif, nous avons une belle piaule. Nous en profitons en nous endormant comme des loques.

Nous finirons la journee en nous promenant a droite a gauche autour du lac, et surtout a visiter le Jagdish Temple. Sacre temple soit dit en passant! Dedie a Jagannatha, une des formes de Vishnu, il a ete construit en 1651, et offre au regard ses facades integralement et finement sculptees de danseurs, de musiciens, de guerriers et d'elephants. Ses portes sont gardees par deux enormes pachydermes.




















Nous nous posons sur le gath d'Hanuman, le dieux a tete de singe, avant de rentrer.


Udaipur est plutot calme, et c'est un plaisir de regarder le coucher de soleil derriere les montagnes qui entourent la ville depuis la terrasse du toit de l'hotel. A nouveau, des chauves souris nous font une surprise : cette fois, c'est une colonne ininterrompue de plusieur milliers de specimens qui survole le lac pendant pres de vingt minutes. Nous plaignons les insectes des jungles environnantes...



Au matin, nous allons visiter le City palace. C'est en fait un complexe de plusieurs palais dont la construction, par Maharana Udai Singh II, a debute en 1559 et s'est etale sur pres de 300 ans. L'architecture mele style rajput et mogol, et les exterieurs sont impressionnants. Il faut a nouveau payer pour rentrer l'appareil photo, ce que nous ne ferons pas, donc desole, mais pas d'images des interieurs, qui forment une sorte de musee ou nous pouvons admirer salle d'armes, chambres, collections de vetements, de tapis, de caleche et d'objet de la vie quotidienne. Differentes pieces et terrasses presentent de magnifiques mosaiques et fresques (dans la tradition des peintures miniatures rajasthanies), ainsi que des points de vue formidable sur le lac.










Une visite sympa, que nous faisons suivre d'un petit grignotage de samossas sur les gaths. Oui, encore des samossas... A dix roupies piece, nous ne mangeons plus que ca la plupart du temps, ce qui nous permet de manger pour 100 roupies par jour en nous calant correctement le ventre.

Nous partons ensuite en quete d'un endroit ou faire certifier nos copies de passeport. Nous ne le savons pas encore, mais c'est effectivement une veritable quete qui vient de commencer... Petite explication : la demande du working holiday visa australien se fait integralement par internet, ce qui est bien, pratique, et efficace. Mais il y a tout meme un papier a envoyer, la photocopie du passeport. Jusque la, rien de special. Le petit truc en plus qui (pardonnez l'expression) va nous en faire chier des ronds de chapeau, c'est que nous avons appris par un mail du ministere de l'immigration que cette copie devait etre certifiee, c'est a dire qu'elle doit comporter la signature d'une autorite qui atteste que les informations inscrites sont bien les meme que sur le passeport. Simple donc (haha...). Les autorites habilitees a apposer leur signature sont, pour reprendre le mail, ''des agents de la justice et de la paix (?), des employes type notaires, ou des agents de l'immigration''. Moui moui moui.

Nous demandons a droite a gauche sans que personne ne comprenne ce que nous voulons, avant de rejoindre un commissariat. Des agents de la paix, ca devrait marcher. Les policiers ne peuvent pas nous certifier nos copies, mais nous dirige vers une banque. Banque, notaire, why not? Nous traversons la ville (ba oui a pied, les rickshaws nous ruinent!), pour se retrouver face a des employers de banque qui ne voient absolument pas de quoi nous parlons. De toute facon, il n'y a pas de notaire. Nous commencons a sentir que cette histoire risque de se transformer en peplum (nous n'avons meme pas idee a ce moment la...), mais nous esperons juste ne pas avoir a mettre de doigt dans l'administration indienne, reputee comme la plus bordelique du monde. Notre prochaine destination etant Mumbai, nous sommes sur que nous pourrons regler ca sur place.

Nous decidons de quitter Udaipur le lendemain, la ville ne nous emballant pas plus que ca. Nous sommes un peu decu, nous en avions entendu tellement de bien. D'un autre cote, a y regarder de plus pres, nous nous apercevons que nous subissons peut etre un debut de commencement de blasage, lorsque nous observons les rives du lacs en nous disant face aux facades rajput-mogoles de marbre blanc ''oui, c'est pas mal''... Il faut dire qu'en 8 mois, nous avons place la barre de l'emerveillement visuel sacrement haut. Enfin globalement nous demeurons d'authentiques emerveilles aux yeux ecarquilles en permanence!

Notre planification des jours suivants est un tantinet compliquee, et nous sommes fatigues rien que d'y penser : nous voulons rejoindre les Elloras caves, au nord est de Mumbai, a un peu plus de 800 km d'Udaipur... Apres de nombreuses recherches et projections, en tenant compte des trains, des bus et des tarifs, nous aboutissons a l'itineraire suivant : rejoindre Ahmedabad en train, y choper un bus pour Aurangabad, d'ou nous prendrons un autre bus pour les grottes, avant de retourner en ville pour embarquer dans un train a destination de Mumbai. Tout ca sans bouger les oreilles!

Nous reservons nos billets de train. Et oui, point de seconde classe sans reservation, nous devons prendre la sleeper class, classe couchette la plus basse. Notre petite tentative de traverser le pays uniquement en seconde classe tombe a l'eau... Enfin la sleeper, c'est quand meme encore bien crado!

Pour l'heure, nous profitons une derniere fois du coucher de soleil depuis notre toit. Non, finalement, Udaipur c'est quand meme bien joli!



Nous evacuons notre piaule et profitons d'une derniere journee de balade a travers la ville pour nous poser sur les rives du lac face au palais. Le soir venu, nous rejoignons la gare et embarquons. Si le train est quasiment vide contrairement a ce a quoi nous nous sommes habitues, la sleeper class est vraiment basique :   un couloir, des pan de bois separant des cabines ouvertes comportant trois planches de chaque cote recouverte de sky.











Le train est d'une lenteur afligeante, 30km/h de moyenne, nous irions plus vite en velo. Nous comprenons mieux pourquoi cela prend 11h pour effectuer 300 km... Mais nous dormons, et le temps passe vite. Au revoir le Rajasthan!

Arrive a Ahmedabad au lever du soleil, nous filons directement acheter nos billets de bus. Bus qui part... A 17h. Crenom. 11h a attendre, dans une ville vraiment pas folichone, agite, et treees peuplee.

Nous prenons notre mal en patience, commencant par un sitting au terminal de bus. Le truc genial en Inde, c'est qu'il est facile de passer le temps simplement en observant la vie trepidante qui se deroule autour de nous.
Des dizaines vaches (dont certaines se retrouve condamner a manger du carton...) marchent au milieu des bus surcharges qui font hurler leur klaxonnes, tandis que les retardataires grimpent sur leur toit. Des chiens famelliques completement rapes cherchent quelque chose a se mettre sous la dent, et la foule vaque a ses occupations. Les vendeurs ambulants proposent tout et n'importe quoi, des familles entieres attendent assises par terre au milieu de leur bagages tandis que les ptios s'amusent avec tout ce qui leur tombe sous la main. Des sadhus parcourent la marree humaine en agitant le pot en fer blanc qui leur sert a recevoir les aumones. L'un d'eux vient nous proposer de partager un shilum avec lui (vous savez, ces enormes tubes de terre cuite remplis a craquer de hashish), ce que nous refusons poliment. Le shilum a 7h du mat... Une lepreuse tend vers les gens ses mains sans doigts, et il beau de voir que tous les indiens donnent quelque chose a la pauvre femme.

Nous restons plus d'une heure a observer le grouillement, le reveil de la ville (en fait, les villes indiennes ne sont jamais vraiment endormies), l'agitation ambiante, avant de nous mettre en quete d'un petit dej et d'un cyber. Nous grignotons un bout (au sens propre du terme : des bout de pate a tarte cuits servis avec des piments et des dal), tandis que la temperature devient (deja!) ecrasante. Nous devons nous y faire : dans cette partie du pays, certe la temperature est moins elevee que dans le Rajasthan, mais le taux d'humidite est enorme, donc au final le moindre effort nous fait fondre. Nous nous posons sur un banc, que le hasard a place face a un commissariat. Des policiers viennent nous demander si tout va bien, avant de nous offrir the et patisserie. Et bien et bien, sympa les forces de l'ordre! Nous en profitons pour leur demander, sans succes, comment certifer nos photocopie de passeport. Un chauffeur de rickshaw se joint a la conversation, et nous discutons du voyage. A nouveau, nous voyons ses yeux s'agrandir quand nous lui annoncons nos depenses journalieres. Finalement, il propose de nous deposer gratuitement dans un cyber climatise! Decidement, c'est la fete aujourd'hui.

La journee coule lentement, nous sommes un peu paralyse par nos sacs et la chaleur. La fin d'apres midi arrive, nous achetons a manger et a boire (l'attroupement que nous creons en achetant une bouteille est juste incroyable!), puis rejoignons l'arret de bus. Le guichetier nous a donne rendez vous a 16h, nous sommes a l'heure, mais ce serait trop simple... Il nous fait monter dans un rickshaw, qui nous pose dans une agence, ou un autre vehicule nous emmene dans une deuxieme agence ou un troisieme tuktuk (raaa...) nous fait sortir de la ville et nous conduit a notre bus... Grande illustration du pays : tout est comme ca ici, tous les jours nous avons envie de demander ''pourquoi?'' toutes les 5 minutes.

Ce coup ci, point de couchette, nous nous contentons des sieges. Et c'est reparti, c'est long, chaud, bruyant, nous collons de crasse et de transpiration, le voyage dure plus de dix heures durant lesquelles nous avons bien du mal a fermer l'oeil...

Apres une nouvelle nuit sur la route, nous voila a Aurangabad, a 30 km des grottes. Punaise, nous les aurons merite!

Leonore appelle Jacque, notre contact a Mumbai, et nous sommes ravis d'apprendre que sa femme et lui peuvent nous accueillir durant notre sejour en ville! Ca nous fait tres plaisir, nous savons que dans l'immense cite, nous avons un point de chute sur.

Nous cherchons une piaule, malheureusement et pour une raison incomprehensible, aucun etablissement ne propose de chambre en dessous de 500 roupies. La ville n'est pas du tout reputee, nous sommes hors saison, mais nous ne parvenons meme pas a negocier de rabais... Etrange. Meme l'auberge gouvernementale propose ses infames clapiers a lapin pour 400 roupies.

Et bien les mulots, ce sera le quai de la gare! Au grand maux les grands remedes, notre train pour Mumbai part a 6h du matin, et nous ne sommes plus a ca pres. Et puis quoi de mieux pour apprehender encore un peu plus ce bouillon de tout que de se meler pour la nuit aux foules qui emplissent toute les gares indiennes 24h sur 24? Dormir a meme le sol des gares est tres commun ici.

Pour le moment, sacs sur le dos, nous attrapons un bus et rejoignons les Elloras Caves.

Arrive sur place, nous rencontrons un gars sympathique qui nous autorise a stocker nos bardas dans sa boutique le temps de notre visite.

Les Elloras caves forment un immense complexe de 34 temples creuses directement dans la roche d'une falaise. Une partie des temples est hindoue, une autre bouddhiste et la derniere est consacree au jainisme. A nouveau trois religions cote a cote, vive l'Inde! Les temples les plus recents ont environ 600 ans, les plus anciens ont ete construits il y a plus de 1000 ans.


Le site est formidable, le tour de force architectural est impressionnant. Si certains temple ne sont que de simples monasteres, la majorite d'entre eux presente sculptures, colonnes et statues des differentes divinites. Le site principal, le temple de Kailasha, consacre a Siva, est une structure sensationnelle aux sculptures complexes et magnifiques. Et le tout est construit d'un seul bloc, creuse directement dans la pierre! Les photos parlent d'elles meme.

Grottes Bouddhistes :

















Grottes Hindoues :












temple de Kailasha :













Suite des temples hindous :








Et les temples Jains? Ils sont ou les temples Jains? Ben toute la section etait fermee pour cause de travaux d'entretiens...

Enfin bon, comme vous le voyez, ca valait le coup de se taper la route depuis Udaipur! Nous restons tout l'apres midi dans le site, apres quoi nous retournons en bus a Aurangabad pour prendre nos quartiers dans la gare. Pour ceux qui ne connaissent pas, il faut preciser que le concept de gare indienne est particulier : c'est un lieu de vie, avec ses boutiques, ses habitants, ses vendeurs en tout genre qui longent les trains pour proposer the et nourriture, et... ses centaines de personnes qui dorment un peu partout. Certe il y a des ''residents permanents'', mais la plupart sont juste des voyageurs qui attendent leur train. Des familles, des hommes d'affaires, des couples, toutes les strates de la societe se rejoignent sur le sol poussiereux des quais, installent une couverture et se pose.

Notre arrivee provoque quelques haussement de sourcils, mais nous nous attendions a pire. La nuit tombe, tout est calme, le sol est couvert de dormeurs, la police patrouille, et nous nous installons sur nos sacs... Pour etre interpele par un policier qui nous agite son lati sous le nez... Il ne parle que tres peu anglais, mais visiblement il veut nous signaler que nous ne devons pas rester la. Nous ne comprenons pas quel est son probleme. Apparement, il ne veut pas nous laisser dormir ici. Ce qui est genial, c'est qu'il nous annonce ca alors que nous sommes au milieu de 50 personnes en train de ronquer... Pourquoi? Nous ne savons pas si il attend un backshish, si le fait que nous soyons etrangers change quelque chose, mais nous partons pour nous rassoir 50m plus loin. Et en fait c'est ca : si nous restons assis pas de probleme, mais si nous faisons mine de nous assoupir... Incomprehensible. C'est donc une nuit blanche qui se deroule. Leonore parvient quand meme a dormir un peu. A 5h30, billets en poche, nous embarquons pour Mumbai.

Nous commencons a etre retames de fatigue. Forcement, une nuit dans un train, une autre dans un bus, et une troisieme sur un quai de gare... A nouveau en seconde (ca fait plaisir de retrouver la chaleur humaine de la classe populaire!), le trajet est long, mais nous sommes tellement epuises que nous dormons la moitie du trajet!


Mumbai


les multiples visages de Mumbai en une photo


Et nous voila a Mumbai, capitale culturelle et economique de l'Inde. Une grande cite coloniale, porte d'entree de l'Empire des Indes a son apoge. Mumbai (anciennement Bombay) constituait la premiere vision de l'Inde pour la quasi totalite des colons anglais. Le symbole de la puissance coloniale.  Comme souvent, nous nous repetons plusieurs fois que ''nous sommes a Mumbai!''. Nous n'etions pas forcement emballe par la visite de la ville, presses que nous sommes de rejoindre Goa et ses plages, mais bon, maintenant que nous sommes la...

Concernant les finances, la ville n'est veritablement pas faite pour nous. Pas de rickshaws, uniquement des taxis. Des piaule hors de prix (800 roupies pour une chambre simple, sans clim ni TV... Oui d'accord, ca ne fait jamais que 10 euros, mais en Inde c'est une fortune), tout comme la nourriture. Les thalis de base coutent plus de 100 roupies (a jodhpur, nous nous en gavions pour 30...). Mais nous avons notre super carte en main : Jacque et Rosa. On peut dire qu'assurement nous n'aurions pas pu visiter Mumbai si ils n'avaient pas ete la. Et puis enfin, il faut le souligner, la temperature se rafraichit relativement. Le thermometre descend enfin en dessous de 40 degres, et ca ca fait plaisir! Bon, l'humidite est grimpe en fleche, ce qui fait que nous suons toujours autant, mais bon. Au revoir les coups de chaud et la fournaise du Rajasthan!

Nous reprenons le train, qui fait ici office de metro, et rejoignons le sud de la ville. Nous arrivons par la fameuse Victoria Station, tout en arches, piques et gargouilles, pour tomber dans l'incroyable quartier victorien de la ville. On se croirait dans un curieux melange entre Londre et une ville indienne. Pour sur, ca change. Entre les grandes avenues, les taxis, les bus rouges a deux etages, l'architecture gothique des batiments, on a l'impression d'avoir change de pays (finalement comme a chaque fois que nous debarquons quelque part dans cette Inde de fou).

Jacque vient nous cherche (avec un chauffeur, oui oui!), et nous arrivons chez lui apres un premier apercu de la ville. Le dynamisme de la megalopole est tres visible : de gigantesques grattes-ciel se dressent de partout, formant une immense skyline. Nous longeons une plage en suivant Marine drive, lorsque Jacque nous apprend qu'elle a rejete une fois plus de trente tonnes d'ordure... Pas de baignade donc.

Nos amis nous accueillent dans un superbe appartement, et nous ne les remercierons jamais assez pour leur hospitalite. Apres des nuits sur des toits, dans des bus et des trains, a meme le sol dans une gare, leur accueil est un cadeau formidable.

Un lit, une douche, et... un repas comme nous n'en avions plus mange depuis notre depart : des tomates farcies, des pommes de terre, de la viande de buffle, et... Du fromage. Du vrai, du bon, du camembert! Du camembert! Nous n'en revenons pas. Nous frissonons de plaisir!

Jacque nous emmene ensuite faire un petit tour dans un quartier proche de Marine drive ou nous passons temples et gaths. Et les extremes de l'Inde se manifestent violemment : d'une allee aux trottoirs paves et aux voitures de luxes, nous passons d'un coup dans un quartier defavorise donnant sur une plage ou s'etale un bidonville. Un quartier beaucoup plus authentique, moins inhumain que les buildings de trente etages.










Nos amis nous laissent pour la soiree, mais nous ne veillons pas. Nous nous endormons comme des loques.

Au matin, nous partons visiter un petit village dans la ville. C'est exactement ca : de hauts immeubles surplombent l'entree d'un quartier au petites maisons colorees. L'atmosphere du coin est agreable, le calme reigne, nous avons vraiment l'impression d'etre sortis de la ville. Enfin, les lignes de grattes-ciel qui couvrent l'horizon de tout cote se chargent de nous rappeler que nous sommes dans une petite enclave. Nous verrons que toute la ville est ainsi : deux endroits situes a 20 metre l'un de l'autre peuvent etre totalement differents.
La communaute chretienne est importante ici, et les eglises cotoient les temples hindous, tandis que le Christ se tient aux cotes de Ganesh et de Visnu.

Nous nous promenons au hasard des ruelles, croisons pecheur et vendeurs de poisson ou encore match de criquet. Une bonne balade.















L'apres midi, apres un nouveau succulent repas, nous partons tous les quatre visiter le quartier victorien decris plus haut. Nous passons l'Universite, le Prince Wale Museum, la fameuse India Gate, entre autre. Le quartier deborde d'artistes, de peintres, et des centaines d'oeuvres sont exposee. Le truc en plus, c'est que les galeries d'art sont gratuites, ce dont nous profitons bien!



L'Universite





India Gate

En fin d'apres midi, alors que nous nous appretons a rentrer, un homme nous aborde, et nous explique que son boss est producteur de cinema, qu'un film est en cour de tournage (800 films sont produits chaque annee dans la fameuse Bollywood) et... qu'ils ont besoin de petits europeens comme nous pour de la figuration! 500 roupies chacun, repas compris, et rien que pour l'experience... La certification de nos copies de passeport attendra, nous acceptons et prenons rendez vous pour le lendemain. Fiou. Ba voila, nous allons etre figurant dans un film indien... Il s'en passe de ces choses tout de meme!

Sur le retour, nous passons recuperer des affaires transmis de France pour nous par Jacky, a savoir deux bon gros paves donnes par la mere de Leonore (merciiii!!!) et un petit appareil photo compact, plus pratique que notre gros machin en cas de petites photos.

Repas de reve et douce nuit chez nos hotes adorables, au matin nous voila frais et dispos pour commencer notre carriere d'acteur en Inde.

Nous rejoignons notre homme, qui nous emmene a la rencontre d'un groupe de voyageurs europeens, eux aussi recrutes pour la figuration. Quatre francais dans l'histoire, nous blablatons un peu avant que des taxis nous recupere et nous emmenent dans un complexe de salles de cine, reamenage pour l'occasion en hall d'aeroport. On nous offre the, cafe et nourriture, avant d'etudier nos accoutrements. Apparement, nous ne sommes pas suffisament habille ''a l'europeenne''... Mais nous n'avons que ca, et ca fera l'affaire!

Le tournage commence. Nous jouons les passagers d'un avion qui viennent de debarquer, et nous n'avons qu'a marcher avec les sacs et valises qu'on nous fourni tandis que les personnages principaux se sautent dans les bras avec des cris et des expressions totalement surjoues. Du grand bollywood! Le film a l'air d'etre tout de meme a gros budget, au vu des nombreuses enormes cameras, rails, projecteurs et acteurs. Seul quelques prises sont necessaires, apres quoi on nous fourni copieusement eau, the, et nourriture.

Deuxieme scene : la meme que la premiere, filmee sous un autre angle. Du coup nous devons adopter le meme ordre d'entree que precedement. En revanche, les realisateurs se fichent royalement des faux raccords... Si sur la scene prise de face nous nous trimballions deux enormes valises, sur la meme scene prise de cote nous ne les avons plus... Quand nous le signalons, ''no problem''... Ok.



Finalement, en fin de matinee tout est termine, nous empochons nos deniers et les taxis nous ramenent dans le centre ville. On s'est bien marres! Nous prevoyons un dejeuner avec le groupe de voyageur avec lequel nous avons bien sympathise pendant le tournage, et en attendant qu'ils soient prets nous passons photocopier nos passeports et acheter quelques samossas. Oui, nos amis desirent manger dans un petit resto hors de notre budget (200 roupies le plat, rendez vous compte!), nous les accompagnerons avec notre nourriture a emporter.

Apres le repas, nous nous separons, et nous recommencons notre quete de la sainte certification. Nous commencons au commissariat central du coin. Un agent nous accueille, nous amene vers deux autres fonctionnaires avec une etoile sur leur uniforme, qui n'ont pas l'air de voir ce que nous voulons. C'est pourtant simple : une signature d'une autorite qui atteste que les informations de la photocopie sont bien les memes que sur le passeport. Ils etudient nos photos, nos visas, nos photocopies... Puis nous expliquent qu'ils ne peuvent rien pour nous et que nous devons voir avec l'ambassade francaise. Nous expliquons que l'affaire n'a rien a voir avec la France et qu'ils sont habilite a fournir leur signature. Ils ne veulent pas en prendre la responsabilite. Nous restons dans les bureaux, insistons aupres de tout le monde, et finalement nous nous retrouvons assis devant un agent 2 etoiles. On progresse. Il voit ce que nous voulons... Il passe quelques appels... Et nous annonce que seul les 3 etoiles ou l'immigration peuvent nous fournir cette satanee certification. Il nous donne l'adresse du bureau de l'immigration de Mumbai.

Un bureau administratif indien... Noooon!!! Nous n'avons pas le choix, et nous rendons sur place. Ceux qui se souviennent des ''douze travaux d'Asterix'' et du passage de la maison qui rend fou peuvent avoir une vague idee de ce que nous subissons en ces lieux. Pour faire court, premier hall a droite, troisieme hall a gauche, deuxieme hall du milieu, troisieme hall a gauche. Juste pour que les gens entrevoient vaguement ce que nous voulons. Et ce n'est pas fini. Ascenceur, centre des visas et passeports. Nous restons calme, et expliquons ce que nous voulons a la receptionniste, bien sur tres antipathique (sinon c'est pas drole). Elle etudie attentivement nos visas, et nous sentons que le message n'est pas passe. Ce qu'elle confirme en nous annoncant, apres dix minutes d'etude attentive, que ''nous pouvons voyager en Inde avec ce visa, il est encore valide''... Merci, mais nous n'avons pas demande d'expansion... Nous reexpliquons, dans le calme et la volupte, l'esprit bouillant mais la voix douce qui laisse a peine transparaitre quelques tremblements. Nous voulons juste une signature d'un agent de l'immigration qui certifie que ''ca c'est pareil que ca'', montrant les photocopies et les passeports. Rien a voir avec le visa indien. Notre chere nouvelle amie nous prend nos papiers, nous invite a patienter et s'en va. Ah? Nous attendons une quinzaine de minutes, et elle revient. Et elle nous annonce que... C'est bon, pas besoin de signatures, nos visas sont valide... #$&#%@%@#**!!!!!!!! On sait, crenom de gourdasse! Nous inspirons profondement, mettant en pratique diverses techniques yogi apprises par les moines dans l'himalaya (inutile d'aller verifier sur l'article, c'est une blague), et reexpliquons. Nous remercions nos experiences dans l'animation, qui nous ont entrainees a ce genre de situation. Nos neurones gardent un semblant de coherence, et la femme nous ecoute avec grande attention... Avant de nous dire qu'elle a fini, il faut voir ca avec sa remplacante. Raaaaaaa... Enfin si ca se trouve, la nouvelle est moins un legume que la precedente. Avec des tremolos dans la voix de plus en plus mal contenus, nous rererererererereepliquons ce que nous voulons, avec force de demonstrations, mimes, reformulations, figures de style, regards encourageants et j'en passe. L'agent dit ''ok'', prend nos copies, nos passeports, et s'en va dans un bureau. Nous nous prenons a esperer. Elle revient toute sourire, et nous annonce que nous n'avons pas besoin d'eux, nos visas sont valides. Et des envies de mettre le feu a la zone nous prennent. Des envies de lui eclater la tete sur son bureau, de lancer les chaises a travers les vitres, d'hurler. Nous comprenons que nous pouvons dire n'importe quoi, les gens ne comprennent pas. Ils ne nous ecoutent pas. Perdant patience, nous expliquons que nous n'avons rien a ficher d'une expansion de visa, que nous savons que nos visas sont valides, que nous voulons juste qu'un satane agent de cette crenom d'immigration nous signe nos copies (vraiment, des fois c'est complique de rester poli sur ce blog...). Elle part voir son boss, revient, en nous expliquant que les services d'immigration ne sont pas habilite a faire ce que nous demandons (ce que personne n'a compris). D'apres elle, nous n'avons pas besoin de leur signature pour notre visa australien. Nous lui demandons d'aller expliquer ca au gouvernement australien. Et nous nous faisons virer comme des malpropre, comme quoi nous ne comprenons rien (quoi? QUOI?), et devons partir. La colere est palpable, nous serions pres a faire un carnage dans ce bureau de dement, mais avons suffisament entendu d'histoire de gens qui petaient une durite a l'immigration et qui se sont retrouves a tirer plusieurs jours en prison. Oui, les agents de l'immigration indiens sont aussi policiers... Nous partons, et restons assis sur un trottoir histoire de laisser la pression redescendre. Nous ne savons pas quoi faire, l'immigration etait notre dernier espoir, en dehors de la solution d'aller directement brailler au consulat australien de Mumbai, solution quelque peu radicale. Nous decidons donc d'y aller des le lendemain.

L'apres midi touche a sa fin, ces histoires nous ayant pris plus de 5h, et nous sautons dans un bus pour retourner a Marine drive et nous poser sur la plage. Il y a plein de monde, les gens se promenent, s'amuse, ca detend. La plage et les buildings tout autour nous font attendre avec une grande impatience Goa, ses palmiers et ses petits villages. Nous rentrons pour narrer nos aventures a Rosa et Jacque, recuperons l'adresse du consulat australien, et ne trainons pas a rejoindre notre lit. Demain ca va saigner...


Nous levant tot, nous sautons dans un train pour rejoindre le centre economique de Mumbai. La dualite qui domine la ville trouve un nouvel exemple : nous traversons un quartier miteux au possible, joncher d'immondices, que jouxte un bidonville dont les chevres, les poules et les buffles se baladent directement sur le trottoir tandis qu'un flot de circulation incroyable de camions, charettes, et rickshaws est bloque et fait hurler ses klaxons pour arriver une trentaine de metres plus loin au milieu de tours en verre etincelantes separees d'avenues de goudron impeccables parcourues par des vehicules luxueux. Nous marchons, demandons notre chemin, marchons, et ainsi de suite, jusqu'a arriver devant un jardin taille au carre, avec une fontaine de marbre et des parterres de fleurs, surplombe par un gratte ciel brillant au soleil. Le Cresenzo Building. A l'interieur, en short, tongues et debardeur, au milieu des marbrures, du sol brillant, des eclairages high-tech, et des smoking-cravate, nous faisons un peu tache. On nous oriente, apres nous avoir devisage, vers un ascenceur, direction les hauteur. Et comme pour ratrapper les aleas de la veille, tout se deroule comme sur des roulettes. Quand nous annoncons ce que nous voulons aux agents de securite, de la peur dans la voix, et que nous expliquons nos histoire de la veille, ils se marrent avec une mine compatissante et nous invitent a entrer. Une brave dame souriante nous accueille, prend nos passeports et nos copies, se rend dans le bureau de mAdAme le consul, et en ressort quelques minutes plus tard avec nos copies aggrementees de magnifique tampons et signatures by Madam The Consul Of Australia, attestant de l'exactitude de leur renseignements. Au passage, elle nous ponctionne de 40 dollars (ils commencent a nous couter vraiment cher ces visas...)... Mais bon, victoire, joie, triomphe, indescriptible bonheur qui s'empare de nous lorsque nous admirons, assis sur un trottoir et la larme a l'oeil, nos superbes tampons a 3200 roupies... Crenom de pays tiens.

Un cote du pont...
...l'autre, 20m plus loin






Nous quittons les lieux, traversons un quartier de jungle urbaine suragite (vivement Goa, mais vivement Goa...) ou nous mangeons un bout, avant de prendre un train et de rejoindre la plage pour y finir l'apres midi. Fiou. Demain nous quittons Mumbai. Demain nous disons au revoir a l'Inde agitee. Au revoir au bazar incommensurable des grandes villes, des routes, des sites. Au revoir a la chaleur a crever. Goa promet d'etre plus humide (mais alors beaucoup plus) mais plus fraiche. Les plages, les palmiers... Et puis quand meme, Goa. Dans les milieux que nous frequentons, ce nom a une resonnance particuliere, meme si oui, on sait, ce n'est pas pareil qu'en 1970.











Le soir, nous remercions du fond du coeur Jacque et Rosa pour l'accueil formidable qu'il nous ont offert, et le lendemain nous mettons les voiles a 6h pour prendre notre train a la central station a 7h30. Et nous faisons bien de partir en avance. Par un malencontreux malentendu, additionne au fait que nous sommes parfois des buses, nous nous trompons de gare, et nous nous en appercevons 30 minute avant le depart de notre train. Nous ne sommes pas aide par les locaux. Parce que oui, il faut savoir une chose : les nepalais ne repondent jamais ''non'', mais si ils ignorent la reponse a une question ouverte, ils disent qu'ils ne savent pas. Pas les indiens. Comme si ils ne voulaient pas nous contrarier, ils repondent toujours, meme si l'information qu'ils donnent est erronee. Tout le temps. C'est pour ca que nous avons pris l'habitude de demander systematiquement 5 ou 6 confirmations a une reponse. La perte de temps est enorme. Bref. Hors de question de rester une journee de plus a Mumbai. Nous sautons dans un taxi et arrivons dans notre cher wagon de seconde classe juste avant le depart du train. Youpi!



Goa



Nous nous installons directement sur les porte-bagages, et c'est parti pour 12h de voyage. Sur le trajet, les paysages se couvrent peu a peu d'une vegetation luxuriante. Finis les deserts du Rajasthan et les barres d'immeubles de Mumbai, nous sommes entoures par la jungle et la verdure, qui parfois laissent la place a de petits villages colores. Nous profitons a nouveau de la chaleur de la seconde classe, son activite, sa vie, les familles assises sur le sol, le dormeurs, les crieurs qui vendent des boissons et de la nourriture. Nous descendons a Pernem, a 15 km d'Arambol, la premiere plage tout au nord de Goa.

Notre objectif est simple : poser nos fesses sur la plage. Nous marchons un bon moment au milieu de la verdure qui envahit tout, tentons un stop sans succes, attrapons un bus qui nous pose de nuit dans un petit bled, ou des informations contradictoires nous font monter dans le mauvais bus (punaise, repondez ''je ne sais pas'' si vous ne savez pas!), descendre, attendre, prendre le bon bus qui nous depose a Arambol a 21h. Nous parcourons le centre en demandant ''beach?'' a tout va, pour enfin distinguer les silhouettes de cocotiers qui se detachent sous le ciel nocturne et sentir le sable sous nos pied. Et nous voila sur la plage, apres 16h de voyage ininterrompu. Fiou. Nous ecoutons les vagues. Ca y'est, nous sommes a Goa. Il n'y a pas un chat, les etoiles scintillent, pas un nuage ni un chat a l'horizon. Il nous tarde de nous vautrer sur toute les plages du coin. Pour l'heure, en prevision d'un changement de meteo, nous dressons la tente sur le sable et nous couchons, collant et plein de sable.

Et la nuit est chauuuude, je ne dort pas plus de deux heures... Durant lesquelles un goannais nous souhaite la bienvenue a sa maniere : lorsque j'ouvre les yeux, reveille par un bruit en pleine nuit, je ne vois plus le sac de Leonore. Je jaillis de la tente et zieute de tout cote, pour apercevoir le sac 20 metres plus loin. Le filou a file, alerte par ma sortie ou decourage pour porter le sac. Tu parles d'une premiere nuit... Sur le qui vive, nous demontons et partons, pour rejoindre la terrasse d'un bar ferme en cette saison. Il est 4h du mat, et nous fouillons le sac. En bazar, mais rien ne manque... excepte notre deuxieme appareil photo, le petit d'appoint recupere a Mumbai... Il n'aura pas fait long feu celui la. Enfin du coup rien de grave, mais la nuit risque d'etre longue. Nous decidons de nous relayer pour dormir, jusqu'a ce que nous decouvrions un toit securise ou poser nos carcasses fatiguee. Nous dormons a la belle etoile et au frais!


Le soleil nous reveille a 8h, et nous allons directement sur la plage pour une premiere trempette. La plage a des allures de carte postale, l'eau est chaude, c'est divin! Nous barbotons le sourire jusqu'aux oreilles avant d'aller se rincer au robinet du bar, puis mettons les voiles pour Morgim, une autre plage plus au sud.














Nous decouvrons Goa de jour, au soleil, et c'est ca : tout y est, les cocotier, palmiers et autres bananiers, le sable, la mer, les petites paillotes et maisons colorees, la verdure de partout, c'est paradisiaque. Bien sur, nous sommes toujours en Inde, et les vaches sacree qui marchent tranquillement au milieu de ce decor tropical se chargent de nous le rappeler. Les saris multicolores des femmes et les temples hindous verts, jaunes, roses, oranges ajoutent encore a l'ensemble.


eglise de Notre Dame du mont Carmel
La communaute chretienne est importante ici, et nous croisons moult eglises d'un blanc immacule parmis les cocotiers. Nous rattaquons nos pic-nic, avec du pain et une bouillie infame de legume que nous n'allons pas tarder a remplacer par ce qui deviendra la base de notre alimentation goannaise : les legumes frais. Nous trouvons notre premier etal sur la route de Morgim, et il s'avere que les legumes ne coutent rien. Les tomates, oignons et concombres se trouvent a moins de 20 centimes le kilo, et on en trouve de partout. Plus du pain et des nouilles, le repas est parfait!












Nous atteignons en bus Morgim en fin d'apres midi, et accedons a la plage parmis les cactus. Meme tableau que ce matin, meme si quelques zones de travaux gachent un peu l'ensemble. Baignade et detente, nous sommes bien, d'autant que la plage est deserte, promesse d'une nuit tranquille. Il y a tout de meme un gars qui promene ses chiens et vient discuter, il est sympa et nous propose de passer la nuit chez lui. Nous acceptons avec joie, ravis de cette rencontre providentielle... Avant de l'entendre parler un peu plus et de nous apercevoir que le loustic est proprement bourre.
Nous lui faussons tant bien que mal compagnie (pas evident avec un alcoolise en mode ''tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, vous etes mes freres, je vous aime etc...'') pour aller etaler notre couverture sur le sable apres avoir englouti nos legumes. Une nouvelle nuit sous les etoiles, sans problemes majeurs... Nous sommes juste bien crades et collants, les crabes viennent nous chatouiller les orteils, les moustiques (qui grace a la temperature plus douce et a l'humidite ont fait leur grand retour) s'en fichent comme de l'an 40 de nos vetements traites et de nos peaux badigeonees de repulsifs, ils piquent a travers (je t'en ficherais du ''special tropique''... Esperons que les anti-palu sont efficaces). Il y a aussi ma levre, qui a 2h du matin a triple de volume (mais vraiment, j'ai une boule de la taille d'une cerise), et qui retrouve sa taille normale 2h plus tard (le mystere restera entier!)... Non, rien de grave.












Au reveil, a nouveau, du soleil (alors elle est ou la mousson? Elle est ou?!) nous sautons a l'eau. La plage est pleine de petits crabes... et de chiens errants. Totalement inoffensifs (ils arrivent a peine a tenir sur leur pattes...), ils fouillent la plage en cherchant n'importe quoi a se mettre sous la dent, de la bouse de vache sacree a la chaussure. La mienne en l'occurence... Depuis les vagues, nous voyons un de ces paillassons sur pattes saisir une de mes chaussures de marche. Nous lui donnons la chasse, mais la salete s'enfuit et disparait dans les fourres. Retenedidju. Une fois de plus, un chien nous pourrit la vie. Le voyage apprend de nombreuses choses, et l'une d'entre elle est la haine de la race canine. C'est triste, mais le chien est devenu en 9 mois une hantise, notre pire ennemi de voyageur itinerant, un etre stupide, une erreur evolutive soumit a l'homme et incapable de penser par elle-meme. Une plaie qui vous deloge quand vous plantez votre tente, qui vient faire l'abruti autour de vous quand vous voulez etre discret, qui vous suit en ville, vous attirant les regards et l'antipathie des gens, une salete qui vous encercle en denudant les cros, en grognant, menacant, sans comprendre pourquoi... En Grece, en Albanie, au Nepal, En Turquie... Nous ne comptons plus les fois ou nous avons du ramasser des cailloux pour en menacer des clebards, nous ne comptons plus les fois ou nous avons du les lancer pour faire reculer un de ces dechets trop entreprenant. Quand un animal vous pousse sans aucune raison a lui faire du mal, c'est que vraiment... Et aujourd'hui, l'un de ces detritus pas suffisament intelligents pour survivre sans l'homme me vole la godasse avec laquelle j'ai traverse la Norvege et le nord de l'Europe, qui a traverse les pays jusqu'ici, qui a fait le tour de l'Annapurna, sans jamais lacher. Nous remonttons sur la plage, et les autres saletes qui nous approchent se prennent des rafales de caillasses. Je suis obliger de recoudre les tongues que m'a offert Arka au Nepal, dernieres chaussures qu'il me reste...



Temple hindou a Malpusa...
Apres les mesaventures de notre premiere nuit et de ce matin, nous sommes fatigues. Nous rejoignons en bus Malpusa, grande ville de l'interieur des terres, puis Baga, une autre plage, pour nous poser dans une guest house... Mais l'endroit, nous nous en apercevons au premier coup d'oeil, n'est pas faite pour nous. Trop de monde, trop de luxe, aucune chambre en dessous de 800 roupies... Un homme avec lequel nous discutons un moment nous conseil Anjuna, plus au sud.


...et a Baga
Fanes, gaves, nous reprenons le bus, qui nous ramene a Malpusa, d'ou nous embarquons pour Anjuna. L'etat de Goa est minuscule, 120 km de long, ce qui facilite grandement les trajets pas cher. Arrive sur place, nous nous negocions un bon tarif pour trois nuits dans une piaule au milieu des cocotiers, et nous soufflons, nous douchons, et nous affalons. Et ca fait du bien! On ne peut pas dire que nos premiers jours a Goa aient ete de tout repos, et nous comptons bien lezarder un peu ici.


la plage d'Anjuna
Et le delire de Goa commence. Anjuna est touristique mais du genre qu'on supporte bien : pas mal de bar et de restos mais bien integres, pas mal d'etrangers mais sans prises de tete, les indiens et les etrangers sont ensembles, bref la bonne ambiance et l'excellente humeur sont la (le cadre doit jouer un peu)! Nous allons grignoter un morceau puis nous posons sur la plage. Durant l'apres midi, nous rencontrerons un sympathique groupe d'indiens arrivant de Jodhpur, avec lesquels nous discutons un moment.

oui, nous sommes toujours en Inde!
La nuit tombe, nous sommes ravis, lorsque nous entendons une pulsation galopante au loin... Une ligne de basse s'y ajoute, le galop accelere, la melodie commence, bien psyche... Wouuu, soiree psytrance sur la plage a Goa!!! C'est un peu cliche quand meme... Nous passerons la soiree a cote des enceintes, face a la mer. Yeeehaaa!




Nous rentrons et nous couchons a 22h. Oui, nous sommes toujours des petits vieux! Apres une bonne grasse mat dans un lit, nous sortons nous gaver de samossas sur une digue. En partant, nous rencontrons Krishna et Mohed, deux jeunes gars residant a Delhi et en vacance dans le coin. Ils nous invitent a prendre le the et nous passons l'apres midi a papoter. Le courant passe bien, les deux gus sont interessants, ouverts et bien marrants. Ils nous apprennent notament les differences de prix entre les saisons ici : quasiment du x10! A Noel ou au jour de l'an, a Goa, il faut payer 500 roupies pour dormir... Sur une chaise a l'exterieur! Nous n'avons jamais paye une chambre plus de 400 roupies, et encore ca ne nous est arrive que 2 ou 3 fois... Ils nous proposent de venir diner chez eux le soir meme, et nous acceptons avant de nous separer. Nous finissons l'apres midi sur la plage, rencontrant Choin, un Coreen habitant a Sydney, souriant et bien sympa. Nous rejoignons en fin d'apres midi nos deux amis et partons pour l'appartement qu'ils louent.


Nous passons une super soiree, pleine de blagues et de discussions existentielles. Le repas concocte par Krishna (et Leonore qui a fait les chapatis!) et juste excellent (et du poulet, c'est devenu du luxe!), et nous rentrons nous coucher, repus, prenant rendez-vous pour le lendemain.

Nous dormons comme des loques, pour retrouver nos compagnons en debut d'apres midi. Nous les laissons pour bosser un peu sur le blog et profiter de la plage d'Anjuna, puis les rejoignons en debut de soiree a la terrasse d'un bar apres avoir acheter la charge de legumes. Nos finances ne nous autorise pas d'ecart, pourtant cette fois nous nous accordons des mousses. A nouveau, nous passons une excellente soiree. Nous preparons notament nos prochaines aventures dans ce decor de carte postale, et nos deux amis nous propose de les accompagner le lendemain avec la voiture de leur compagnie pour visiter Old Goa avant de rejoindre Palolem, la plus belle plage du coin tout au sud de Goa. Parfait pour nous!










Nous nous retrouvons le lendemain autour d'un the, pour rejoindre ensuite deux de leurs amis. Nous apprenons que la voiture n'est pas disponible, et nous decidons de poursuivre notre route en bus. Mohed nous conseille de rejoindre Palolem et de profiter de la plage. Nous voulons aussi visiter Hampi avant de rejoindre mes parents a Cochin, et c'est parfait, un bus part justement de Palolem pour Hampi!

Nous quittons nos amis, pour repartir sac sur le dos parmis les cocotiers. Nous attendons le bus pres d'une heure (encore trois personnes qui nous disent ''oui oui, c'est bien cette direction'', alors que c'etait l'autre...), puis embarquons pour Panjim, d'ou nous attrapons un autre bus en direction de Margao, ou un troisieme vehicule nous pose a 20 metre de la plage. Nous demandons confirmation en ce qui concerne le bus pour Hampi : oui, effectivement, un bus part tous les soirs a 3km d'ici.

La rue principale comporte plein de petites paillotes, d'etals de marchand et de gargottes ou se restaurer. Et nous debouchons sur la plage, apres qu'un homme nous ait propose une piaule a 200 roupies. Et c'est comme avant en plus : plus de sable blanc, plus de cocotier, plus de petites criques et de collines derriere lesquelles se couche le soleil. Plus de barques de pecheurs et de saris colores. Plus de petites bestioles, des crabes, mais aussi des etoiles de mer qui se deplacent au bord de l'eau et des coquillages enormes. C'est magnifique. Et nous arrivons au coucher du soleil. Nous decidons de partir le lendemain soir, ne retrouvons pas le gars qui nous a proposer la chambre pas chere, negocions comme des acharnes une autre piaule, et finissons a nous remplir de tomates sur la plage. Quel paradis!










Le lendemain, nous laissons nos sacs dans notre guest, qui donne d'ailleur directement sur la plage, pour aller faire trempette. Nous finirons la journee a nous balader, a reserver nos billets pour Cochin et a glander (oui, glander. Quand on est sous les cocotiers au soleil on glande.), et a 17h nous nous mettons en route. Nous prenons un bus pour le terminal de depart, Canacano, 3km de Palolem. Sur place... Personne ne voit de quel bus nous parlons. Nous sentons venir le fameux coup de l'indien largue, et demandons tout autour de nous. L'idee vague qui en ressort est que oui, un bus part pour Hampi, mais de Palolem... Nous refaisons 3 km dans l'autre sens, et nous pointons directement dans une agence... Ou on nous annonce que les bus pour Hampi ne circulent pas hors saison. Aaaaaaah!!! Bande de loutres!!! C'est dans ces moments que nous regrettons le plus ces chers et infaillibles iraniens... Et bien nous retrouvons une chambre a pas cher, facile car tout est vide, nous chargeons de doux legumes et passons la soiree tel deux naufrages sur la plage. Finalement, comme dis l'autre, la misere est moins penible au soleil... Nous faisons la connaissance de Naveen et Shivraj, deux jeunes hommes qui travaillent dans la restauration a Palolem. L'un est indien, l'autre nepalais. Il faut voir les yeux qu'il ouvre quand je met a lui parler dans sa langue! Nous nous separons, pour nous poser sur le sable... Et nous prendre une sauce carabinee sur le coin du bec. Et bien la voila la mousson! Nous cavalons pour nous poser a l'abris pres de la rue principale, ou nous retrouvons nos deux amis avec qui nous terminerons la soiree, tres bien soit dit en passant. Demain... Et bien du coup nous avons le temps : nous partirons pour le nord et Agonda Beach, avant de rejoindre Old Goa puis de filer au Kerala.

















Mais mon estomac en a decide autrement... Nous nous remplissons d'omelette au petit dejeuner, puis sautons a l'eau, et mon ventre commence a faire du trampoline. Point de remonter, mais je suis obliger de rester immobile. Sueur froide, grand prix de F1 dans les tripes, fatigue... Nous retournons dans nos appartements et demandons une nuit supplementaire. Je m'endors en fin de matinee pour me reveiller en debut d'apres midi. Leonore va recharger nos stock de vivres tandis que je me remet peu a peu. Nous bouquinons, faisons un brin de couture, avant de rejoindre la plage pour manger des kilos de tomates et de concombre avant de profiter de cette derniere soiree (cette fois c'est sur!) au paradis.


Au matin, nous embarquons pour Agonda. Le trajet est rapide, nous repassons une enieme fois a Canacano, puis rejoignons le village avant de continuer a pied pour arriver a la plage. Le temps jusque la parfait commence a se deteriorer, et c’est sous les nuages que nous cherchons une chambre sur le front de mer. Et la, tout est ferme. Nous sentons le hors saison dans ses mauvais cotes… Les prix des seuls etablissement restes ouverts s’en resentent, nous fouillions partout mais faisons chou blanc. Ici on nous annonce 1000 roupies la nuit, la 400 et que nous ne trouverons pas moins cher ailleur (‘’parole de goannais, ca fait 20 ans que je travaille ici’’…), bref c’est une petite deconfiture et nous songeons a quitter la zone des aujourd’hui, d’autant que le soleil n’est plus de la fete. Nous regrettons d'avoir quitte Palolem et son ambiance decontractee mais encore vivante... En dernier recourt, nous nous adressons a une derniere guest house qui nous propose enfin quelque chose d’honnete.

Nous posons le barda, pour chercher de quoi manger. Nous avons decider de nous offrir au moins une fois un de ces celebres fish thali, fameux a Goa. D’apres nos information, trouver un bon fish thali a Goa, c’est comme trouver une bonne bouillabaisse a Marseille, il faut savoir ou taper. Coup de bol, hors saison, seul les etablissements locaux sont ouverts, promesse d’une certain qualite puisque les habitants du bled viennent y manger. Nous denichons un bouiboui qui propose la chose a 90 roupies, une aubaine sur laquelle nous sautons avec avidite. Nous ne sommes pas decu du voyage, et repartons le ventre plein et le sourire aux levres!

Pas de repos sur la plage neanmoins, la pluie se met a tomber drue, nous repoussant dans nos appartements. Coup de chance, la guest house propose terrasse avec vue sur les paillotes et la mer, et nous finirons la journee en discussion existentielles et voyageuses, et en souvenirs de colos (oui, l'animation manque par moments!). Une journee inactive et pluvieuse comme nous n'en avions plus connu depuis Manali, mais nous gardons le moral. Un cocotier, meme trempe et battu par les vent, ca reste joli! Demain, cap sur Old Goa pour un peu de visite du patrimoine historique. Parce que la plage c'est bien joli, mais faudrait songer a se culturer un peu!


Nous partons en debut de matinee, pour demander 5 ou 6 confirmations sur la possiblite de rejoindre Canacona directement depuis le front de mer. Il pleut toujours, et nous nous affalons sous un porche, attendant le bus en grignotant quelques samossas. Lorsqu’enfin le car se pointe, le chauffeur nous annonce que absolument pas, il ne va pas dans notre direction mais completement a l’oppose… Allez lui expliquer que tous les gens alentour vous ont dit que pourtant il allait a Canacona… Punaise…

Nous partons a pied pour atteindre la route principale qui longe la cote a deux kilometres du front de mer et monter enfin dans le bon bus. Toujours sous la saucee, nous prenons ensuite le car pour Old Goa. Au final, pres de trois heures se sont ecoulees depuis que nous avons quitte notre guest house quand nous debarquons au milieu des cathedrales portugaise de la vieille ville…

Old Goa est l'ancienne capitale des Indes portugaises, et a conserve pas mal de traces du passage des missionnaires envoyes envangeliser l'Inde au 16eme siecle. Evangeliser l'Inde... Ils ont du s'en voir les pauvres... 

Nous cherchons desesperement un point de chute, mais l’hebergement le moins cher est le couvent des bonnes soeurs, et coute la bagatelle de 600 roupies pour deux (pas genees les frangines!). Nous decidons de visiter les alentours avec les sacs puis de partir directement pour Margao, ou nous devons prendre le train pour Cochin demain soir.

C'est parti pour la decouverte du site classe qui rassemble la Basilique de Bom Jesus (construite entre1594 et 1605, ou se trouve le tombeau de St Francois Xavier, le saint patron de Goa sous l'empire portugais), la cathedrale de St Francois d'Assise (1661) et la Se Cathedral (premiere moitie du 17eme, dediee a St Catherine).

Bom Jesus :








St Francois d'Assise :








Se Cathedral :













Ca faisait longtemps que nous n’avions pas parcouru d’authentiques grandes cathedrales, et c’est assez amusant de le faire au milieu d’une Inde au pantheon et a l’architecture religieuses d’une variete incroyable! En revanche, on me prend pour Jesus avec mes cheveux long et ma barbe, les gens nous sourient, ouvrent de grands yeux… Moyennement drole (pour moi en tout cas. Leonore se marre…), d’autant que nous ne l’avons pas encore dit, mais depuis que nous sommes a Goa, de nombreuse personnes ont souligne ma ressemblance avec le Christ… Je songe a raser tout ca. Faut pas deconner non plus. (Depuis cette histoire, pour la petite anecdote et histoire d'en rajouter une couche, durant notre premier jour a Cochin, un gars shoote au medoc, en pleine depression, nous a aborde avec son ami, qui nous explique que le gars est en pleine deprime, sous traitement, qu'il croit que je suis Jesus et qu'il veut que je le benisse...) Bref.

Nous attendons sous la pluie un bus dans le mauvais sens (merci encore les locaux…), puis partons pour Panjim, d’ou nous sautons dans un autre bus pour Margao. L’apres midi touche a sa fin, nous ne savons pas du tout ou nous rendre dans la grande ville qu’est Margao (aussi connue sous le nom de Magdaon).
Dans le bus, nous avons la chance de rencontrer un indien tres sympa, reporter a CNN, qui nous oriente vers le quartier de la gare et des guest house. Heureusement qu’il etait la, sinon nous aurions tourner un moment! Illustre inconnu, merci.

Sauf que la grande ville est peu accueillante. Un premier etablissement propose des tarifs trop eleves. Un autre est plein. Etc… Finalement nous trouvons le plus miteux, le plus crasseux, le plus petit que nous n’ayons jamais trouve… Et le tenancier nous annonce la piaule a 500 roupies. Rascale… Nous negocions vaillament, et le prix descend a 300… Mais il faut voir la piaule… Pas de douche, les souris courent sur nos sacs (ca va que c’est mignon une souris…), les lits sont semblables a ceux des casernes militaires. Et bien nous ferons avec.

La bonne surprise du soir, c’est la decouverte d’un marche de nuit tout illumine et debordant d’activite frenetique (un marche indien oui), dans lequel nous nous chargeons de legumes et nous baladons un peu avant de rentrer. 

Demain nous quittons Goa. C’etait calme, reposant, propre, des vacances dans les vacances loin de l’agitation du pays. Un veritable changement de decor qui nous a propulse sous les tropiques, dans un cadre paradisiaque, dont nous avons pu profiter sans avoir a affronter des hordes de touristes tout en profitant d’un temps radieux grace a la mousson tardive. Les locaux sont souriants, on s'y sent bien.

Nous passons la journee pluvieuse du lendemain au cyber a bosser sur l'article que vous etes en train de lire, decouvrons une toile tendue dans la rue qui abrite la cuisiniere d'omelettes les moins cheres et les meilleurs que nous ayons mange, puis rejoignons le quai de la gare a la tombee de la nuit. La sleeper class s'avere toujours aussi conviviale avec ses ranges de lit sans cloisons, et nous tentons de dormir malgre le joyeux boxon qui regne dans le wagon. Kerala, nous voila!

Nous arrivons a Cochin en plein dans le soit-disant populaire quartier d'Ernakulam pour decouvrir un coin sacrement frique. Il faudra nous y faire, le Kerala etant l'etat le plus developpe d'Inde a tous les niveaux. Les rues sont en bon etat, la circulation est calme (pour l'Inde bien sur), les trottoirs sont paves et propres. Les grandes enseignes ont presque totalement remplace les etals de rue, nous decouvrons des supermarches (!), de grandes boutiques, de grandes avenues... Et nous sommes dans le quartier le moins luxueux. 

Comme nous nous y attendions, les prix s'en ressentent, et nous devons faire des pieds et des mains pour trouver une chambre a 400 roupies.

Nous attendons de decouvrir le Kerala avec impatience, mais ressentons une pointe de nostalgie a l'idee d'avoir quitte l'Inde surexitee et battante. Apres, ca fait aussi du bien d'etre au calme!

Nous attendons mes parents qui arrivent demain apres midi. Avec eux, nous partirons ensuite pour l'exploration de la contree : Munnar, Alleypey, Varkala et bien d'autres destinations fabuleuses! Et puis nous sommes ravi de voir la famille venir nous voir. Parce que on rigole on rigole, mais vous manquez, vous nos amis, vous notre famille!

Nous entrons dans la derniere partie de notre vadrouille indienne. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle nous a bien retourne, et que nous l'aimons, cette Inde qui nous bouleverse. Pour ses bons et pour ses mauvais cotes, qui si ils n'etaient pas la rendraient le reste different. C'est un tout vivant et fascinant, absolument formidable. Il est impossible de decrire ici le truc, il faut venir le voir.

Notre voyage d'Udaipur a Goa nous a permis de decouvrir des sites fabuleux ainsi que la tentaculaire et heteroclite capitale culturelle indienne au multiples facettes. Goa a constitue un havre de paix apres les folies du mois precedent, un cocon de soleil et de decor des iles. Les indiens restent des gens incroyable, dans tous les sens du terme.


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