dimanche 10 janvier 2016

Ayuthaya et Sukothai : Remontée dans le temps et les anciens royaumes de Thaïlande

Salut le monde, bonne année, bonne santé, plein d'amour, de bonheur et de paix!

Voici le premier article de 2016, et le deuxième consacré à la Thaïlande.

Après un premier contact plus que sympa avec le quinzième pays de notre petit tour à Bangkok, nous avons attaqué notre périple vers le nord et Chiang Mai, durant lequel nous nous sommes arrêté sur les plus célèbres sites archéologiques du pays.

Aujourd'hui, nous vous emmenons donc découvrir les capitales des premiers royaumes de Thaïlande, Ayuthaya et Sukothai. Encore beaucoup (trop?) d'histoire et de vestiges en perspective à travers des sites que nous avons beaucoup apprécié dans leur ensemble, même si parfois, à Ayuthaya notamment, certaines des visites ne nous ont pas emballé plus que ça. Le tout dans un pays qui se laisse adorablement découvrir.

Malgré une petite et tenace impression que nous détaillerons en fin d'article, on le redit, la Thaïlande, c'est du velour!

A commencer par le système ferroviaire...


Ayuthaya, c'est bien...


La nourriture pas chère et variée, les gens attentifs et souriants, des lignes de bus publiques... Notre séjour à Bangkok à été une véritable promenade de santé!

Notre prochaine destination, Ayuthaya, ne se trouve qu'à deux heures de train de la capitale, et le voyage qui doit nous y conduire va nous permettre de tester l'efficacité des gares et des chemins de fer thaïlandais.

Nous quittons la Khao San Street au petit matin, direction l'arrêt de bus. Nous sommes vite aiguillés vers notre ligne, et arrivons bientôt à la Hua Lamphong Railway Station, la gare centrale de Bangkok.

Et tout passe comme dans du beurre! Un guichet désert, un billet de train troisième classe à 15 baths, des panneaux d'affichage de partout qui nous permettent de trouver notre quai sans avoir à chercher... Et même quand nous y sommes, face aux wagons, nous avons encore droit à l'agent qui veut s'assurer que nous sommes bien au bon endroit et qui nous montre avec un sourire complice les rames les moins bondées!

A l'intérieur du train, forcément, c'est de la classe économique : deux rangées de sièges à peine rembourrés qui se font face deux à deux sous quelques ventilateurs grinçants. Mais nous trouvons une place assise, il n'y a pas grand monde... C'est parfait! Après la traversée l'Inde en seconde classe sans réservation, cette débauche de confort est digne des wagons première classe de l'Orient Express!



Pour information, il existe trois classes dans les trains en Thaïlande : la troisième, la moins chère, celle que nous utilisons et dont nous venons de parler; la deuxième et la première. Ces deux dernières classes coûtent beaucoup plus chère que la troisième et se divisent en de nombreuses catégories suivant le train que vous prenez. Elles sont toujours climatisées. A noter que certains trains de jour ne proposent que des sièges de troisième classe, à l'inverse de certains trains tels que les express qui ne comportent que des wagons de première ou deuxième classe (Plus d'infos sur le site officiel).

Deux heures plus tard, nous voilà à Ayuthaya. A savoir que le gros de la ville et la plupart de ses sites archéologiques se trouvent sur une île délimitée par les bras des différents canaux et rivières qui coulent autour. La gare se trouve juste à l'est de l'île, à 2 ou 3 kilomètres du centre, et nous partons à pied sous un soleil de plomb, en quête d'un point de chute. La marche est torride et plus longue de prévue, la faute au seul pont qui traverse la rivière depuis notre côté, et qui nous fait faire un sacré detour...

Nous découvrons finalement, au nord-est de la ville, la rue Soi 5 et son cortège de guest houses, et la magie continue : nous prospectons à peine 10 minutes avant de tomber sur un clapier aux chambres de bois avec salle de bain commune à... 180 baths! Et paf! Voilà que nous atteignons les prix laotiens!

A quelques encablures, nous dénichons 2-3 étals de nourriture, et nous enfilons un petit café avant de fureter. Plus de pad thais ici, et nous nous en remettons à notre méthode vietnamienne : choisir au hasard parmis des aliments non identifiés. Nous trouvons un stand de brochettes et prenons un peu de tout avant d'aller goûter tout ça au bord d'un trottoir, croquant des morceaux d'on ne sait pas trop quoi, parfois de viande ou de poisson, parfois débordant de piment, tantôt secs et caoutchouteux, tantôt gélatineux... Un repas intéressant!

Avec tout ça, il nous reste l'après-midi pour commencer à vadrouiller la zone. Nous remettons les édifices les plus importants à demain, et nous baladons parmis les ruelles et les sites secondaires du nord-est de la ville.


Avant de poursuivre, l'habituel contexte historique est de mise!

Du point de vue de l'histoire de la Thaïlande, l'époque florissante d'Ayuthaya est postérieur à celle de Sukothai, capitale du premier royaume thaïlandais que nous explorerons dans quelques jours.

Après l'âge d'or de Sukothai, les souverains d'Ayuthaya montèrent en puissance entre le 14è et le 15è siècle, faisant de la ville la nouvelle capitale du royaume en 1350. Ils s'emparèrent des dernières places fortes khmers en Thaïlande, poussant leur avancée vers l'est jusqu'à la chute d'Angkor en 1431.

Ayuthaya était alors l'une des plus grandes et prospères cités d'Asie, et son influence s'étendait jusqu'au Laos, au Cambodge et au Myanmar actuels.

Pendant quatre siècles, les monarques d'Ayuthaya firent du royaume de Siam une grande puissance mondiale. Des marchands hollandais, français, portugais, anglais, japonais et chinois faisaient affaires dans la capitale, qu'ils décrivaient comme une splendeur. A la fin du 17è siècle, la cité d'Ayuthaya avait dépassé le million d'habitants!

Cet âge d'or pris fin définitivement en 1767, lorsque les armées Birmanes mirent à sac la ville et firent prisonniers les membres de la famille royale.

Lorsque les royaumes Thais se réunifièrent et que la capitale fut déplacée aux environs de Bangkok, Ayuthaya devint un port marchand, et ses formidables édifices tombèrent en ruines, jusqu'au milieu du 20è siècle où les projets de restauration virent le jour.

Aujourd'hui, il ne reste que peu de traces de cette gloire passée, mais les ruines qui ont survécu (et comme à Angkor, par ''peu'' j'entends plusieurs centaines!) permettent d'entrapercevoir ce que fut la grandeur de la cité d'antan.


Comme nous l'avons dit, nous n'attaquons pas par les plus beau sites du coin pour ce premier après-midi. Le fait est qu'il y a quand même énormément de choses à voir à Ayuthaya, et des ruines se dressent de partout à l'intérieur même de la ville! On ne peut pas faire vingt mètres sans tomber sur les restes d'un stupa ou d'un temple.

La majorité des sites est dédié au bouddhisme, qui supplenta l'hindouisme quelques siècles plus tôt, et qui constitue aujourd'hui la religion majoritaire du pays : près de 95% des thaïlandais sont bouddhistes.

Nous passons d'abord le Wat Khun Saen, un petit chedi (terme thaïlandais pour désigner un stupa, tour en forme de cloche retournée censée renfermer une relique du seigneur) partiellement restauré qui a conservé une grande partie de sa structure d'origine. La date de sa construction n'est pas connue avec certitude, mais elle doit se situer vers la fin du 16è siècle.











Nous poursuivons avec le Wat Yannasen et son chedi datant du 17è.



La chaleur est écrasante, l'après-midi est bien avancé, et nous décidons de rentrer. Il faut dire que malgré la température torride à laquelle nous sommes soumis depuis un mois et demi, Léonore a réussi à s'enrhumer... Ce n'est pas une blague, la pauvre parle du nez, doit se moucher toutes les trentes secondes et est exténuée!

Cette première petite balade ne nous a pas montré une ville des plus jolie : Ayuthaya, c'est des petits immeubles, quelques marchés minuscules et de grandes avenues carrées remplies de bagnoles... En revanche, nous avons eu vent d'un marché nocturne se tenant sur les bords de la rivière à la nuit tombée.



Le soir venu, nous marchons jusqu'à l'extrême nord-est de l'île pour trouver effectivement quelques étals de nourriture, tenus par des thais et des membres de la petite communauté musulmane qui habite la ville.

Nous dégotons des morceaux de poulet panés et frits que nous accompagnons d'espèces de beignets à la crême sucrés. En ce qui concerne le poulet, à 10 baths le sachet, c'est en grande partie de la peau, mais aussi tous les restes de l'animal que nous nous retrouvons à ''déguster''... Je tombe par exemple, sous la couche de chapelure, sur une authentique tête à laquelle sont accrochées quelques vertèbres. Léonore, de son côté, grimace de dégout lorsqu'elle croque l'un de ses morceaux. Nous ne saurons jamais ce qu'elle vient d'avaler, mais c'était visiblement immonde... Il y a aussi les pattes, mais nous avions déjà testé la chose au Vietnam, et ce n'est pas dégoutant.

Hors de question de gaspiller, nous finissons tout. Un bien étrange diner, dont le cadre magnifique réhausse le niveau : au bord de la rivière, face à une pagode colorée et entièrement illuminée. Le summum étant atteint lorsque la mosquée toute proche balance l'appel à la prière! Ca faisait longtemps!


Le lendemain, nous louons deux vélos pour rejoindre l'ouest de la ville et le parc archéologique à proprement parler.

A savoir qu'il faut débourser la coquette somme de 50 baths pour chaque édifice du site... Après quelques recherches, nous découvrons que les locaux, de leur côté, ne payent que 10 baths. Sans rire, des entrées facturées 5 fois plus cher pour les étrangers? Nous avons rarement constaté un niveau d'entubage pareil...

Nous commençons par le Wat Phra Mahathat, édifié au 14è siècle. Temple royal, il fut agrandi au fil des ans avant de s'effondrer et d'être reconstruit en 1633. Principale curiosité du site : une tête de bouddha sertie dans les racines d'un arbre! Cette alliance entre le divin et la nature est encore aujourd'hui considérée comme un symbole de bon augure dans la culture locale.
















En face du Phra Mahathat se dresse le Wat Ratburana, construit d'après les chroniques royales en 1424 sous le règne du roi Boromrachathirat II, à l'endroit même où les dépouilles de ses frères furent incinérées.









Nous continuons notre route vers l'ouest pour atteindre le Wat Thammikarat, dont le chedi central est porté par une série de statues de lions, les singhas. Autour se dressent d'autres ruines, telle que le Hall Royal, et sur certaines d'entres elles nous découvrons de véritables forêts de statuettes de coqs. L'animal, sacré et particulièrement vénéré en Thaïlande, est sencé représenter la réincarnation du roi. Près des vestiges, un temple un peu plus récent accueille un bouddha couché auprès duquel les fidèles viennent se recueillir en nombre.






Nous remontons en selle pour empreinter le chemin de terre qui quitte le temple... et je manque de tomber après une vingtaine de mètres, lorsque qu'un véritable dinosaure surgit du bas-côté de la route et traverse à toute allure juste devant ma roue pour se jeter dans un étang tout proche! Le sursaut passé, nous marquons une pause pour observer la bestiole : un énorme lézard de plus d'un mètre vingt de long qui nous rappelle le big goana australien.

Après cette sympathique et surprenante rencontre reptilienne, nous rejoignons le Vihara Phra Mongkhon Bophit, un temple à l'allure beaucoup plus récente. Il fut en effet détruit, déplacé, détériorer et restauré à de nombreuses reprises au fil des siècles, jusqu'à sa dernière rénovation en 1956.












Jouxtant le Vihara nous attendent les ruines du Wat Phra Si Sanphet. Bati a la fin du 14è siècle, ce complexe accueillait les plus importantes cérémonies royales. Avec son alignement impressionant de trois énormes chedis blancs qui changent agréablement des éternelles briques rouges, c'est celui que nous avons préféré ici, et ce malgré la très grande affluence de visiteurs qu'il attire.







Nous pédalons encore un peu, tandis que le soleil décline, jusqu'au Wat Phra Ram. Les archéologues ne sont pas bien fixés sur la période de sa construction, qui se serait étalée sur une période de trois siècles. Certains avancent que c'est dans ce temple qu'eu lieu la crémation du roi U Thong, le souverain fondateur du royaume d'Ayuthaya.



Et puis ça ira bien pour aujourd'hui! Il faut dire ce qui est : des temples, des temples et encore des temples, au bout d'un moment ça lasse un peu...

Le soir venu, nous faisons provision de brochettes que nous accompagnions de riz gluant pour le diner (toujours suivant notre base de 60 baths par personne et par repas. Décidement, rien que pour la boustifaille, ce pays est déjà un rêve!), et préparons notre prochaine étape.

Après Ayuthaya, nous voulons remonter un peu plus dans l'histoire de la Thaïlande en visitant les ruines de Sukhothai, la capitale de l'ancien royaume du même nom. L'actuelle ville de Sukhothai se trouve à quelques centaines de kilomètres d'Ayuthaya, que nous souhaitons parcourir, une fois n'est pas coutume, en train.

Après quelques recherches, nous établissons notre plan de route : Sukhothai n'est pas déservit par le réseau ferrovière, et nous devons d'abord rallier la ville de Phitsanulok, ville-carrefour du nord du pays, pour y prendre un bus vers notre destination finale. Un train part demain à 9h, pour arriver en milieu d'après-midi à Phitsanulok, nous permettant d'embarquer directement pour Sukhothai dans la même journée. En troisième classe, le billet coûte 58 baths, soit 1 euro 50 par personne! Douce Thaïlande...

Ayuthaya, dans nos esprits, s'en sort avec la mention bien mais pas top. Beaucoup de monde, une facture cumulée assez épicée (presque 10$ chacun en fin de journée tout de même...), quelques magnifiques édifices et beaucoup de vieilles briques rouges, le tout bien rangé dans un cadrillage de routes goudronnées. L'ensemble nous a semblé un peu avare en détails foisonnants, en toutes ces petites choses qui transcendent un vestige : bas-reliefs, statues, sculptures etc... Mis à part les impressionants stupas du Wat Si Sanphet et la tête de Bouddha enchassée dans ses racines (qui a clairement la classe!), nous n'avons eu que peu d'originalités et de curiosités à nous mettre sous la dent.

A savoir que si nous avons choisit d'explorer seulement les sites les plus importants, de nombreux vestiges secondaires s'étalent à la péripherie de l'île. Mais comme nous l'avons déjà dit, nous commençons à ressentir une certaine saturation de ruines et de temples...

Mais comme d'habitude, nous nous souvenons que nous ne viendrons pas ici tous les jours, et nous ne voulons pas passer à côté de quelque chose d'extraordinaire. Espérons que Sukothai nous offre de quoi ranimer la flamme vacillante de notre soif d'histoire et de vieilles pierres! Voilà que nous jouons les blasés... Qu'ils sont difficiles ces voyageurs!


La surprise de Phitsanulok


Levés aux premières lueurs de l'aube, nous partons vaillament mais un brin enfarinés parcourir les quelques 3 bornes qui nous séparent de la gare, profitant de notre marge de temps (quelle belle organisation!) pour avaler un café et une frugale portion de brochettes et de riz gluant au bord d'un trottoir.

A la gare, première déconvenue : le train de 9h ne comporte pas de wagon de troisième classe mais uniquement de deuxième, contrairement à ce que nous avions vu sur la page officielle des trains thaïlandais... Définitivement, les sites web des transports thais sont loins d'être exemples de fiabilité!

La chose ne poserait pas trop de problèmes si les tarifs de la seconde classe n'étaient pas aussi immensément supérieurs à ceux de la troisième : 400 baths pour le même trajet, 7 fois plus!

Le train que nous avions repéré part en fait à 11h, et n'ayant pas vraiment d'autre choix nous achetons deux billets et prenons notre mal en patience, profitant de cette longue attente imprévue pour réviser notre vocabulaire Thai. De ce côte là, nous partons avec une longueur d'avance, étant donné que la langue Thaïlandaise est très proche du lao, dont connaissons quelques minuscules bases. Les chiffres, notamment, se prononcent quasiment de la même façon dans les deux pays.

A 11h... Pardon, midi moins le quart, nous attrapons notre train et partons vers le nord.

Le trajet censé durer 5h en prend finalement presque 7... Un bien long voyage, dans une pampa thailandaise un peu morne et plate, tout en champs et en lignes a haute tension. En revanche, nous adorons les gares, tout droit sorties d'un dessin anime : de petits batiments blancs aux toits de tuiles rouges, des parterres de fleurs de partout, entoures de clotures tout en arrondis peintes de couleur vives, des panneaux d'affichage en ecorce scupltee et vernie... C'est-y pas choupinou!

Evidemment, nous débarquons à Phitsanulok en pleine nuit... Ce n'est pas comme si nous n'étions pas habitués à ce genre de situation, et après un rapide conciliabule, nous oublions Sukhothai pour aujourd'hui et décidons de trouver refuge pour la nuit ici.

Sans être énorme, la ville est de bonne taille, joyeusement animée en ce début de soirée, et nous trainons nos pattes au bord de grandes avenues éblouissantes de néons et d'enseignes clignotantes en quête d'un point de chute. Malheureusement, Phitsanulok n'est pas réputée pour son attrait aupreès des voyageurs, les moyens d'accueil sont visiblement limités, et nous ramons, las, passant au peigne fin toutes les rues, ruelles et boulevards entre la gare et la rivière qui traverse la ville sans trouver le moindre hôtel, tandis que la fatigue s'installe, que les épaules chauffent et que les estomacs jouent des airs de symphonie...

Notre quête va trouver un dénouement inattendu et très heureux, qui va entraîner un léger et positif chamboulement de nos plans : nous trouvons après plus d'une heure de recherche un hôtel, complet, dont le tôlier nous indique un autre établissement, le London Hotel. Sur place, dans une toute petit ruelle, la surprise est grande et belle : les chambres ne coûtent que 100 baths la nuit! Pour des radins fauchés tels que nous, c'est une formidable aubaine. Rendez-vous compte, nous touchons quasiment les prix dont nous jouissions au Népal et en Inde!

Les piaules de cette guest house familiale sont petites mais propres, tout comme les salles de bain partagées, et l'ensemble se permet même de posséder un certain cachet, tout en bois et joliment décoré.

Nous avons atteint au fil des mois un stade où un rien nous suffit pour être bigrement heureux, et la proprio éclate de rire devant nos mines réjouies!

Une fois les sacs largués, nos estomacs vides prennent le contrôle, et nous partons en chasse à travers la ville. Une première exploration vers le nord se révèle infructeuse gastronomiquement parlant, mais nous permet de tomber sur un spectacle pas banal : une grande séance collective d'aérobic se déroule au bord de la rivière, et des dizaines de personnes de tout âge transpirent en mesure au son d'une musique techno en suivant les mouvement d'un entraîneur déchainé sur un podium. Sympa!

Affamés, nous tirons vers l'est, et trouvons bientôt un eldorado... Sur une place, nous découvrons un énorme marché nocturne occupé exclusivement par des stands de nourriture! Les yeux rendus brillant par l'émotion, nous déambulons parmis les étals, au milieu de la foule et de tous les plats imaginables. Autour de nous grillent poissons, viandes et beignets, d'immenses marmites laissent échapper de délicieux fumets, et les vendeurs de glaces, de gâteaux et de noix de coco se disputent les clients avec les marchands de fruits. Un endroit dangeureux pour le porte-monnaie lorsqu'on le parcourt le ventre vide...

Et s'il n'y avait que la nourriture... Tout le marché, richement illuminé, vibre d'une chaleureuse et joyeuse animation. Il y a du monde, mais aucune cohue, aucune bousculade, tout le monde nous sourit, il suffit de s'arrêter devant un étal pour que le tenancier, après un joyeux ''sabaidee'', nous explique instantanément ce qu'il vend et pour combien, et finalement le simple fait de se balader au milieu de tout ça est déjà un plaisir.







Nous mettons ce qui nous parait des heures à nous décider dans ce temple de la graille, et le rêve continue. Avant de nous rabattre sur nos éternelles et bon marché brochettes, rongés par l'envie et la faim, nous demandons sans trop y croire à une vendeuse, toute sourire en entendant notre parler thai hésitant, le prix d'un gros bol de poulet frit et de riz... 30 baths! 30 BATHS! Aaaaah!

Inutile de réfléchir, nous embarquons deux grosses assiettes et nous posons au bord de la route, face aux rivières de lumière des étals, pour dévorer ce qui s'avère être un plat absolument succulent. Le pied!

Alors je sais, ça fait un peu crevard tout un paragraphe juste pour de la nourriture, mais essayez deux secondes de vous mettre à notre place. Au Vietnam, pour moins d'un euro, nous mangions correctement mais pas énormément, et souvent des sandwichs. Au Laos et au Cambodge, c'était pire : pour un euro minimum, le menu était toujours le même : soupe de nouille, riz ou omelette. A ce prix là, nous ne mangions qu'une fois dehors chaque jour, nous contentant de nouilles chinoises déshydratées le reste du temps.

Ici, pour 75 centimes chacun, nous avons des plats complets, de la viande à tous les repas, et une variété de boustifaille phénoménale. Comme je le disais, il nous en faut peu pour être très heureux!
Et ce soir, nous nous couchons très heureux!

Au matin, nous nous tâtons. En une soirée, Phitsanulok, son marché et la chaleur de ses habitants nous ont fait forte impression. Il suffit d'un coup d'oeil sur notre guide, qui nous apprend qu'en plus il y a quelques pagodes ici qui valent vraiment le coup d'oeil, pour nous décider : nous resterons une journée de plus avant de partir pour Sukhothai!

Après un petit café avalé dans la rue, nous remontons la rivière vers le nord. Phitsanulok est pas mal urbanisée et ses grandes avenues sont un calvaire à traverser, mais elle comporte quand même son lot de marchés, petite ruelles désertes qui fleurent bon les épices, et les berges du fleuve sont parfaites pour de petites pauses contemplatives.







Nous faisons un premier arrêt au Wat Ratburan. A savoir qu'au 15è siècle, sous le règne du roi Borom Trailokanat d'Ayuthaya, Phitsanulok fut pendant 25 ans la capitale du royaume, et la cité conserve aujourd'hui quelques vestiges de cette période.




















Une rue plus loin, nous découvrons le Wat Nang Phaya.





La ferveur est présente


Nous arrivons ensuite au plus grand et impressionnant complexe religieux de la ville, le Wat Phra Si Ratana Mahathat, dont la construction débuta en 1357. 

Haut lieu de pélerinage, le sanctuaire est plein à craquer de dévots thaïlandais, dont l'attitude nous rappelle un peu celle des indiens dans les lieux de cultes : tantôt pieux et dévoués, tantôt bruyants touristes venus se recueillir en tour organisé. En tout cas, il y a de l'ambiance, et même si la spiritualité profonde n'est pas tellement au rendez-vous, nous apprécions le bain de foule, étant de plus les seuls étrangers de la zone!





Le temple principale du complexe  abrite un bouddha de bronze, le plus vénéré du pays après le bouddha d'émeraude de Bangkok. La statue fut fondue à la fin de la période de Sukhothai, et constitue une pièce unique en Thaïlande.




La foule des dévots qui paraissent plus participer à un pique-nique entre potes qu'à un pélerinage, les joyeuses familles thaies qui se prennent en photo les mains jointes devant les bouddhas, les hauts-parleurs hurlant des prières qui ne sont pas sans évoquer une espèces de gospel bouddhique... Nous savons apprécier ces temples tout neuf, certe d'un intérêt historique moindre mais vivants et animés. Le petit côté dévotion à la sauce moderne est amusant à observer, même si nous sommes loin du choc spirituel que nous avions pu ressentir dans les temples népalais ou indiens.

Il est intéressant de constater qu'ici, c'est toujours dans les lieux les plus saints que nous constatons les plus grandes dérives par rapport aux fondements de la religion bouddhiste. Nous apprendrons en effet que le sanctuaire du Wat Phra Si Ratana Mahathat génère plus d'un million de dollars en dons par an (!), faisant de ses moines des personnes plus riches que la moitié des habitants du pays. Du point de vue du renoncement, ça se pose là... C'est pratique : un petit billet de 500 baths à la pagode, et votre âme ressort blanche comme neige!

Nous terminons la journée en furetant sur les bords de la rivière où dans les différents marchés de la ville. Phitsanulok exacerbe une impression tenace que nous avons depuis notre arrivée : nous nous sentons bien en Thaïlande. Tout n'est que détente, facilité et calme, avec les sourires en prime!


Sukothai, c'est mieux!


Le lendemain matin, il est tout de même temps de quitter cette chaleureuse cité. Pour 15 baths, nous attrapons près de la place du marché de nuit un grand tuk-tuk commun qui nous conduit à la station de bus de l'autre côté de la ville. 39 baths et une heure plus tard, nous débarquons à New Sukhothai.

La ville de Sukhothai comporte 2 parties : New Sukhothai, la ville moderne, et Old Sukhothai, 15 kilomètres plus loin, où se trouve le parc historique. Lorsque nous descendons du bus, nous sommes instantanément cernés de chauffeurs de tuk-tuk, et devons réfléchir tant bien que mal pour décider de la partie de la ville ouù nous allons jeter l'ancre. La chose est vite vue : autant nous rendre au plus près des ruines pour éviter les aller-retours entre la nouvelle et la vieille ville. 

Nous espérons simplement que les prix des chambres ne soient pas rendus excessifs par la proximité du site historique, ce qui serait logique... Nous prenons le risque. Pour 30 baths chacun, nous grimpons dans une navette, qui nous dépose à quelques dizaines de mètres de l'entrée du parc, devant la bien-nommée Old Sukhothai guest house.

Si nous repasserons pour l'originalité du nom, nous sommes ravis d'y trouver une piaule à 200 baths! Par acquis de conscience, nous zonons quand même un peu dans les environs pour prendre la température des autres établissements, mais ne trouvons pas moins cher.

Il est encore tôt, et nous attaquons directement la visite du site. 

Posons le contexte historique avant de poursuivre :
Lors du déclin de l'empire khmer au début du 13è siècle, plusieurs principautés thaïlandaises s'unifièrent pour fonder le royaume de Sukhothai (dont le nom peut se traduire par ''l'aube du bonheur''), considéré comme le premier véritable royaume thaïlandais. A partir de 1238, le royaume déclara son indépendance et étendit ses frontières sur une partie du Laos et de la Birmanie. La période de Sukhothai constitue l'âge d'or de la civilisation thaïlandaise, et le royaume connu son apogée entre le 13è et la fin du 14è siècle, avec l'expansion, au détriment de l'hindouisme, du bouddhisme theravada qui prévaut encore aujourd'hui, ainsi que l'apparition de nouvelle formes d'art. Beaucoup reconnaissent par exemple dans les écritures de la périodes de Sukhothai les origines de la littérature thaïlandaise. En 1438, le royaume passa sous la domination d'Ayuthaya.

Une bien glorieuse histoire, dont nous nous apprêtons à découvrir les traces en explorant les vestiges de l'ancienne capitale. 

Le parc archéologique rassemble 4 parties distinctes, et business touristique oblige, il faut mettre la main au porte-monnaie pour chacune d'entre elle, à raison de 100 baths à chaque fois. D'après notre vieux guide, un passe à 150 baths permet d'avoir accès à l'intégralité du site, mais nous nous pointons au guichet pour apprendre que le gouvernement l'a supprimé récemment, probablement pour s'assurer de faire cracher un maximum à des gens qui ont fait le déplacement jusqu'ici et qui vont forcément payer... Les rascals... 

La politique tarifaire profiteuse thaïlandaise commence à nous sortir par les trous de nez. Dans certains pays, nous avions parfois l'impression de n'être que des portefeuilles sur pattes, mais le plus souvent à cause de filous considérant que tout ce qui est occidental est forcément riche, qui essayaient de nous grapiller quelques centimes sur le prix d'un bus ou d'une assiette de nouilles et que nous n'avons jamais rencontré en Thaïlande. Ici, le seul entubage concerne les visites, il est de grande envergure et totalement officiel. Alors que dans les autres pays asiatiques que nous avons visité, les différences de prix appliquées entre les étrangers et les locaux variaient du simple au double (hormis quelques exceptions), ici nous déboursons entre 5 et 10 fois plus (!) que les thais sur chaque sites que nous visitons... 

Nous décidons de voir au moins la partie centrale, le coeur de l'ancienne capitale, et nous aviserons ensuite.

Pas de vélos aujourd'hui, nous ferons tout à pied. Dès que nous pénétrons dans l'enceinte du parc, nous oublions un peu nos préoccupations pécunières. Le site parait beaucoup plus majestueux que celui d'Ayuthaya, avec ses nombreuses ruines chamarées qui s'élèvent au milieu de grandes prairies parsemées de petits étangs couverts de lotus et bordées de forêts.




Nous passons les vestiges du Wat Mai...



...Pour rejoindre le Wat Mahathat. Achevé au 13è siècle, c'est le temple le plus important de la zone. Centre spirituel et administratif de l'ancienne capital, il est entouré d'un fossé censé représenter la limite entre l'univers matériel et l'océan cosmique de la mythologie. C'est sans doute celui que nous avons préféré, avec ses dizaines de bouddhas de toutes tailles (certains mesurent 12 mètres de haut!), ses boutons de lotus renversés au sommet de ses nombreux stupas, ses frises de bas-reliefs très détaillées et ses colonnes.














Nous continuons avec le Wat Si Sawai et ses trois impressionantes tours. Construit entre le 12è et le 13è siècle par les khmer, il était à l'origine dédié aux dieux hindous Vishnu et Shiva. Il fut converti en sanctuaire bouddhiste lorsque le theravada supplenta l'hindouisme pendant la période de Sukothai.




Le site est immense, mais l'exploration aventureuse n'est toujours pas vraiment de mise : de grandes bandes de goudron quadrillent le tout, qui comme le centre d'Angkor au Cambodge se présente plus comme un musée en plein air que comme un site archéologique. Nos pauvres âmes d'aventuriers, bridées depuis si longtemps par trop d'aménagements, se souviennent avec nostalgie de cette chère Hampi indienne...

En revanche, chose appréciable et bien étrange considérant la beauté des vestiges, il n'y a vraiment pas beaucoup de monde! 

Nous passons le Wat Traphang Ngoen, composé d'un chedi (stupa) complété par un hall de réception. Ce dernier se trouve sur une île au milieu d'un lac artificel.





Nous passons un pont pour rejoindre une nouvelle île sur laquelle se dresse le Wat Sa Si, typique de la période Sukothai, connu aussi sous le nom de ''monastère de l'étang sacré''.




La fatigue s'installe, nous suons à grosses gouttes et nous multiplions les pauses, très agréables au bord des nombreux bassins et réservoirs, tel deux gros fénéants. Nous traînons nos savates parmis les dernières ruines du site tandis que le soleil décline, et décidons d'aller nous affaler à la terrasse d'un café pour une nouvelle folie dépensière : un shake glacé! Notre audace n'a décidément aucune limite...






Nous discutons de la suite. 3 sites supplémentaires, à raison de 100 baths chacun par site, ça commence à chiffrer. Nous n'avons pas beaucoup évoqué la chose ces derniers temps, mais il s'avère que nos ressources financières fondent significativement, le seuil critique n'est pas loin, et nous commençons peu à peu à nous préparer pour la transition low-budget/very-very-very-low-budget...

Nous fouinons, cherchons... Max et Tabatha, que nous avions rencontré au Cambodge et dont l'avis nous importe beaucoup, sont passés par Sukothai il y a quelques temps, et ont regretté amèrement d'avoir payé la visite des sites secondaire qu'ils ont trouvé sans grand intérêt. Et puis définitivement, nous sommes lassés des temples. Depuis Angkor, nous ne faisons que ça : temples, encore temples, ruines de temple, sanctuaires... Nous n'allons pas nous forcer. Quoi de plus stupide que de visiter un endroit pour le simple fait de pouvoir dire ''j'y suis allé'' sans y prendre de plaisir?

Mais nous ne sommes pas encore complétement gavés, et encore une fois nous ne voulons toujours pas zapper de potentielles bonnes surprises. A côté, nous lisons beaucoup de bien d'un autre parc archéologique moins populaire, également classé UNESCO, paumé en plein parc naturel à une heure de bus de la ville : les ruines de Si Satchanalai et de Chaliang. Pleine forêt? Cambrousse? Méconnu? C'est parti!

Directement après avoir pris cette décision, nous prenons conscience de la bourde qu'elle engendre : nous avons jeté nos sacs dans une chambre à Old Sukothai pour être au plus près des ruines et avons déjà payé deux nuits... Mais pour nous rendre à Si Satchanalai, nous devons rejoindre la station de bus de la nouvelle ville à quinze kilomètres de là, trajet que nous devrons effectuer à nouveau au retour et une troisième fois le lendemain pour partir vers Phitsanulok... 3 trajets en tuk-tuk commun à 30 baths qui n'auraient pas eu lieu d'être si nous avions réfléchi avant et pris une chambre dans la nouvelle ville... On le saura pour la prochaine fois!

Le soir, vous connaissez la chanson : quelques minutes de recherche, marché, craquage de ventre. Depuis quelques temps, nous nous coltinons de bonnes poussées de fringales, et nous passons notre budget par repas à 1$ par personne. L'expérience est concluante!

Au réveil, après un petit café au 7-eleven du coin, nous attrapons la navette pour le terminal de bus, nous fendons de chacun pour les billets, poireautons une bonne heure et embarquons pour Si Satchanalai.

Le bus nous dépose à l'entrée du parc naturel, à 2 kilomètres du site, et nous louons deux vélos pour l'après-midi (comptez 40 baths par vélo) avant de nous enfoncer dans la campagne.

Le site comprend le temple de Chaliang et l'ancienne cité de Si Satchanalai, mais nous n'avons aucune idée des tarifs. Notre échappée campagnarde commence sous les meilleurs auspices : arrivés à l'entrée du premier site, celui de Chaliang, un guichetier nous hèle, et nous apprenons que le prix du billet est de seulement 40 baths par personne pour l'ensemble du site, Si Satchanalai compris! Conséquence probable et heureuse de la faible fréquentation de la zone.

Nous mettons directement le cap vers la cité, gardant le temple de Chaliang pour le retour. Les deux kilomètres de pédalade dans la cambrousse nous changent agréablement des décors citadins que nous squattons depuis Bangkok, avec leurs petits villages fleuris blottis dans leur écrin de verdure au bord de la rivière.











Arrivés à l'entrée de Si Sachanalai, c'est la douche froide et horripilante : finalement, nous devons à nouveau payer, à raison 100 baths chacun... Le perfide guichetier à l'entrée du site s'est bien joué de nous en nous annonçant que le billet à 40 baths permettait d'accéder à l'ensemble des vestiges de la zone alors qu'il ne comprend que l'entrée au temple de Chaliang...

Le procédé transpire la malhonnêteté, et nous sommes excédés... Résumons la chose : on vous oblige littéralement à acheter un billet pour un site secondaire et minuscule, que vous n'auriez probablement pas payé en temps normal, en vous faisant croire qu'il est unique et valable pour tous les monuments du coin... Et la chose paraît logique au premier abord : une seule route traverse tout le parc, vous faisant obligatoirement passer par ce premier guichet.

Bande de requins sans scrupules... Ca commence à bien faire. En général, on attend de connaître un peu mieux quelqu'un avant de le laisser nous en*****...

La pillule a bien du mal à passer, même si la découverte de l'ancienne cité est formidable : la route goudronnée laisse rapidement place aux chemins de terre, il n'y a pas un chat, la forêt est omniprésente et cache de nombreux vestiges dont les ruines se laissent furtivement apercevoir entre les arbres.

Trêve de complaintes, nous plongeons dans la forêt et ses clairières abritants temples abandonnés et stupas.




























Nous passons le Wat Suan Kaeo Utthayan Yai, monastère boudhhiste du milieu du 16è siècle.


Nous continuons avec le Wat Chedi Ched Thaeo, le plus impressionant du coin avec ses 33 stupas ronds, carrés, en fleur de lotus ou en cloche. Certains pensent que ce temple aurait servi de sépulture aux membres de la dynastie de Sukothai.









Nous rejoignons ensuite le Wat Suan Keao Utthayan Noi, perdu dans la jungle, au niveau de l'emplacement supposé de l'ancien palais principal de la ville. Son architecture mélange art khmer et Sri Lankais.




















Quelques centaines de mètres plus loin, dans une vaste clairière, nous découvrons le Wat Chang Lom, bâti entre 1285 et 1291. Sa particularité vient du fait que le socle du stupa central est soutenu de 39 statues d'éléphants. Il ne reste malheureusement pas grand-chose des pachydermes...























Nous laissons nos montures au pied d'une colline que nous gravissons, toujours en pleine forêt, pour attérir devant le Wat Khao Phanom Phloeng.



Continuant notre chemin dans les hauteurs du parc, nous terminons au Wat Khao Suwankhiri, ensemble de deux stupas du 14è siècle.



Bon, l'arnaque de l'entrée mise de côté, le site est formidable à parcourir, et le petit côté exploration sauvage est là. Et en prime, l'endroit est presque désert!

Nous repartons vers l'entrée du site, repassant par les villages sous la chaude lumière du soleil couchant.

Etant donné que nous en avons bien malgré nous payé l'entrée, nous passons voir Chaliang et son temple principal, le Wat Chao Chan, probablement construit sous le règne de Jayavarnam VII, entre 1181 et 1217. Il faut l'admettre, c'est grandiose, en particulier au coucher du soleil...




La journée touche à sa fin, et dans l'ensemble elle fut belle. Nous rentrons à Sukothai à la nuit tombée, pour nous effondrer. Demain, nous rejoignons Chiang Mai, dernier spot de cette première partie de vadrouilles thaïlandaises avant de rejoindre une Birmanie que n'en pouvons plus d'attendre!

Le bilan de ce périple historique est globalement positif, même si quelques petits détails nous ont fait grincer des dents. Si comme nous l'avons dit Ayuthaya ne nous a que moyennement emballé, le parc historique de Sukothai et son petit frère Si Sachanalai, le premier beaucoup plus beau et le deuxième perdu en plein parc naturel, nous en ont mis plein les yeux. D'autant que leur fréquentation est loin d'atteindre celle d'Ayuthaya, chose étrange d'ailleurs si l'on considère que ces sites sont plus intéressants et plus vieux.

Bon, je sais, cette conclusion sonne un peu générique, mais l'impression sous-jacente est que nous en avons définitivement ras la casquette de manger du temple à toutes les sauces depuis de nombreuses semaines. A notre décharge, il faut également dire que nous sommes sortis il n'y a pas si longtemps de la visite d'Angkor, qui malgré ses défauts reste un site d'exception à côté duquel les vestiges des anciennes capitales royales thaïlandaises font bien pâle figure.

Nous ne reparlerons pas des politiques tarifaires, je pense que vous avez saisi l'idée...

Chose amusante, au milieu de tout ça, c'est finalement la surprise qu'a constitué la découverte de Phitsanulok qui nous a peut-être le plus emballé! Cette ville cristallise tout ce qui fait que nous nous sentons si bien en Thaïlande : la chaleur des habitants, l'atmosphère calme et accueillante, la facilité à vadrouiller (non, ne vous inquiétez pas, je ne reparlerais pas de la boustifaille!). La barrière entre les étrangers et les habitants semble beaucoup moins imposante qu'au Cambodge ou au Laos, et nous nous sentons moins à côté de la plaque. Supposition intéressante, le degré d'occidentalisation et de développement du pays n'y est peut-être pas totalement étranger...

Notre vadrouille en Thaïlande acquiert ainsi un effet redynamysant sur nous, après la flemme qui s'était installée dans un Cambodge qui ne nous a pas laissé un souvenir impérissable.

D'un autre côté, et je vais peut-être me faire lyncher en disant ça, nous commençons à tomber dans la redite entre certains aspects de la Thaïlande, du Cambodge et du Laos (si l'on met de côtés les fantastiques expériences que nous avons vécu dans ce dernier pays). C'est peut-être pour ça que nous nous sentons un peu désoeuvrés ces derniers temps, et notre lassitude des temples n'est peut-être que la manifestation d'un sentiment plus profond.

Attention, je ne dis pas que ces pays sont les mêmes, loin de là. Mais... Le sourire des thailandais n'est pas départi d'une certaine réserve qui rappelle celle des laos, et nous attendons toujours des contacts un peu plus francs. Les pagodes que nous visitons ont une saveur qui nous ne nous est que trop familière depuis que nous avons quitté le Vietnam. Les sites historiques, dont beaucoup s'inspirent de l'architecture khmer, font écho à nos découvertes archéologiques cambodgiennes. Le calme et la nonchalance caractéristiques de cette partie du monde que nous trouvions si reposantes commencent à présent à nous peser par leur omniprésence et leur manque d'action...

Tout ceci n'a rien à voir avec la Thaïlande en elle-même, mais s'inscrit dans notre ressenti global suite aux derniers mois passés à arpenter tous ces pays. Bref, ça fait un moment que nous sommes en Asie du sud-est, et un peu de renouveau ne ferait pas de mal! Vous me direz, il ne tient qu'à nous de remédier à tout ça. Comme d'habitude, nous allons laisser les choses venir, lâcher prise, et voir, en essayant de ne pas être trop obnubilés par les sirènes qui chantent depuis la Birmanie...

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