Bonjour à tous!
Dis-donc, un article par semaine! C'est que ça bosse dur...
Ne vous inquiétez pas, mes longues diatribes blogueuses ne nous empêchent pas de profiter à fond de cette formidable Nouvelle Zélande.
Aujourd'hui, nous vous emmenons dans les Coromandels, célèbre péninsule néo-zélandaise, pour un périple sauvage et hasardeux qui nous a conduit, au fil des rencontres, d'une jungle touffue à une plage dans laquelle (oui, "dans") nous nous sommes brûlés (oui, "brûlés"), en passant par des falaises aux reliefs extraordinaires bordées d'eau turquoises.
Une vadrouille intense, fatiguante, mais toujours suffisament détendue et calme pour que chacun en profite.
En revanche, et il fallait bien que ça arrive un jour, le début de notre histoire est... Plutôt humide.
Où en étions-nous? Ah oui, notre premier camping sauvage, à côté d'une aire de repos au nord d'Auckland, avant notre traversée de la ville vers le sud en direction des Coromandels...
Que disais-je dans ma précédente conclusion à propos du début de notre voyage? Ah oui... "tout doux et sans galères"... Visiblement, ce bon vieux hasard décide subitement de remettre les pendules à l'heure et de nous rappeler que la vadrouille, ce n'est pas le monde des bisounours non plus...
Dis-donc, un article par semaine! C'est que ça bosse dur...
Ne vous inquiétez pas, mes longues diatribes blogueuses ne nous empêchent pas de profiter à fond de cette formidable Nouvelle Zélande.
Aujourd'hui, nous vous emmenons dans les Coromandels, célèbre péninsule néo-zélandaise, pour un périple sauvage et hasardeux qui nous a conduit, au fil des rencontres, d'une jungle touffue à une plage dans laquelle (oui, "dans") nous nous sommes brûlés (oui, "brûlés"), en passant par des falaises aux reliefs extraordinaires bordées d'eau turquoises.
Une vadrouille intense, fatiguante, mais toujours suffisament détendue et calme pour que chacun en profite.
En revanche, et il fallait bien que ça arrive un jour, le début de notre histoire est... Plutôt humide.
Une descente sous la pluie...
Où en étions-nous? Ah oui, notre premier camping sauvage, à côté d'une aire de repos au nord d'Auckland, avant notre traversée de la ville vers le sud en direction des Coromandels...
Que disais-je dans ma précédente conclusion à propos du début de notre voyage? Ah oui... "tout doux et sans galères"... Visiblement, ce bon vieux hasard décide subitement de remettre les pendules à l'heure et de nous rappeler que la vadrouille, ce n'est pas le monde des bisounours non plus...
Au fond de notre jungle, nous avons
réglé nos alarmes pour qu'elles retentissent aux premières lueurs de
l'aube. Nous voulons décamper rapidement, en prévision d'une journée
qui promet de ne pas être de tout repos : nous devons traverser
Auckland sans y rester bloqué. La ville s'étalant comme un furoncle
de la côte est à la côte ouest, il est impossible de la contourner,
et notre seule solution est de nous jeter allègrement dans la gueule
du loup en espérant en ressortir de l'autre côté sans trop
d'encombres...
Ce programme moyennement intéressant
reçoit le renfort d'une nouvelle invitée dans ses efforts pour nous
ruiner la journée : lorsque nous ouvrons les yeux, ce n'est pas à cause de nos alarmes, mais de la pluie battante qui martèle les
toiles de nos tentes... Ba, c'est le pays qui veut ça : il y a quatre
saisons par jour! Tout sera fini dans quelques minutes...
Une heure plus tard, ce n'est pas fini.
Il fait de plus en plus clair, et nous devons nous résoudre à replier
le camp sous un ciel noir et des arbres beaucoup moins sympathiques qu'à l'ordinaire puisqu'ils nous gouttent dessus sans modération... Le petit dèj
attendra, on sert les dents, ce n'est que de l'eau, l'eau ça sèche,
et il fallait bien que ça arrive...
Si la météo nous en envoie plein la
figure sans aucune pitié dès le réveil, le stop en revanche est de notre côté.
Après quelques minutes sous la pluie au bord de notre aire de repos,
un jeune homme nous récupère, pour nous poser à Warckworth, petite
ville située juste avant la banlieu d'Auckland. Nous y ferons
quelques courses ainsi qu'un brin de toilette, et y prendrons le
petit déjeuner des champions assis sur un trottoir sous un abris de
fortune avant de marcher 4 kilomètres sous la saucée pour rejoindre
la sortie du bled... Frigorifiés, le visage battu par un vent
cinglant et des gouttes de pluie qui ne le sont pas moins, nous éteignons les cerveaux, espérant suciter la pitié dans le coeur des
automobilistes...
Bon, la situation n'est pas glorieuse,
mais vu les circonstances la suite ne pouvait pas mieux se dérouler :
un premier lift nous emmène aux portes de la ville, où nous sommes
instantanément ramasser par un jeune homme qui n'a pas vraiment
compris que nous voulons esquiver la ville et qui nous pose en plein
dans le CBD, au milieu de hauts buildings... Gardant la tête froide
alors que nous sommes très exactement à l'endroit que nous voulions éviter comme la peste, nous sortons carte et boussole, rejoignons une
bretelle d'accès au péripherique de la ville, levons le pouce à l'arrachée devans une grosse 4 voies tellement peu adaptée au stop que ça en devient comique, et rencontrons miraculeusement celui que nous
attendions : un jeune homme des plus arrangeant qui nous fait quitter
la ville en regrettant de ne pouvoir nous poser plus loin parce qu'il
utilise la voiture d'un de ses amis... C'est parfait! Le gars a en
plus la discussion facile, et nous passons un très bon moment avec
lui.
Il nous largue en pleine autoroute, et
notre aspect de chien mouillé dégoulinant doit faire de la peine,
puisque nous sommes rapidement embarqué pour un bout de chemin
supplémentaire.
Nous voilà en pleine campagne, au
milieu de la journée, nous avons quitté la ville, et joie, bonheur suprême, délivrance : le
soleil réussit enfin à faire une percée dans le ciel!
Nous nous posons pour engloutir un
sandwich et trouver une destination et des choses à faire dans les
Coromandels en étalant les cartes touristiques et les prospectus que
nous avons découvert en explorant Paihia. La péninsule forme une
langue de terre d'une centaine de kilomètres, sur la côte nord, au
sud-est d'Auckland, et nous repérons les incontournables : la
Cathedral Cove et les baies alentours, aux eaux cristallines bordées
de plages paradisiaques et de falaises, ainsi que la Hot Water Beach,
une plage où l'on peut trouver de l'eau chaude en creusant le sable,
se trouvent sur la côte est des Coromandels. Nous les rejoindrons
plus tard, car nous arriverons dans la région par la cote ouest, sur
laquelle nous repérons de nombreux itinéraires de rando qui rentrent
vers l'intérieur des terres. La plupart semblent débuter aux
alentours d'une petite ville située à la base de la péninsule,
Thames, à environ 70 bornes de notre position. Capitaine, nous avons
un cap!
Treck surprise
La pluie, ayant décidé que notre répis
avait assez duré, nous rejoint alors que nous levons le pouce au bord
de la route. Elle n'aura pas le temps de ne tremper à nouveau : nous
sommes ramassés par un homme qui peut nous emmener... A Thames! Et
paf!
Notre ami est enseignant, et profite
actuellement de ses congés. Il s'avère être un grand voyageur, et
nous dissertons pendant tout le trajet de nos ressentis sur les
différents pays d'Asie du sud-est que nous avons vadrouillé en
commun, c'est-à-dire la plupart.
Quand nous arrivons à destination, en fin de
journée, c'est la fête, il ne pleut plus! Les petits bonheurs sont les meilleurs... Mais nous avons toujours le même
souci que d'habitude : aucun camping gratuit à l'horizon... Du moins,
pas qui nous accepterait. A force de pouce et de rencontres, nous
avons cerné les raisons de cette lacune qui nous cause chaque soir troubles et doutes. Il faut savoir que si la Bay of Islands nous avait
frappé par son côté touristique et dépourvu de campings
non-commerciaux, le problème ici est différent, et visiblement commun à pas mal de régions dans le pays : on nous l'a souvent raconté, tout est la faute du Seigneur des Anneaux... A l'époque, neuf anneaux
furent forg... Pardon, le camping gratuit pour tous était général et
monnaie courante en Nouvelle Zélande, un peu comme ce que nous avions
constaté en Australie (où durant un an nous n'avons jamais déboursé le moindre centime pour passer la nuit!). Mais nous fûmes tous
dupés... Car la célèbre trilogie de Peter Jackson attira des
milliers de touristes dans le pays, et cette grouillante armée des
ténèbres se répendit partout, salissant, souillant, répandant leurs
immondices... Le gouvernement n'eu pas d'autre solution que de
limiter drastiquement la pratique du camping gratuit pour préserver
sa terre.
Résultat, aujourd'hui, seul les
véhicules "self-contained", c'est-à-dire les camping-cars
et les campervans équipés de toilettes, et de systèmes de
récupération des eaux usées et des déchets sont autorisés à utiliser
la plupart des emplacements gratuits. Et comme avec le camping
sauvage, toute entorse au réglement fait l'objet d'amendes allant
chercher dans les 200$... On nous a dit que des endroits réservés à ces véhicules faisait l'objet d'un contrôle systématique et
permanent, toutes les heures, toutes les nuits, par un agent chargé de vérifier la présence sur les pare-brises de la
certification "self-contained"... Autant dire qu'avec nos
tentes, nous n'allons même pas essayer...
Et ici, les campings gratos couvrent la
zone, mais sont systématiquement "self-contained only"...
Nous en discutons avec notre ami, qui
nous annonce que nous pouvons trouver un camping bon marché du
Departement of Conservation au pied du départ d'une des plus fameuses
balades de la région! Il s'agit d'une randonnée qui suit la vallée de Kauaeranga, au coeur du parc forestier des Coromandels, pour conduire au Pinnacles, son point le plus élevé, qui offre apparement le plus beau point de vue de la region. Nous réfléchissons, lui disons au-revoir,
passons au centre d'infos du coin et localisons le bouzin. Punaise,
14 kilomètres, en pleine cambrousse...
Ce n'est pas la porte à côté, et il
risque de ne plus y avoir de voitures qui se rendent dans le parc à cette heure-ci... Cette journée pluvieuse et froide nous a bien fatigué, les jambes et les
sacs commencent à paraître lourds, et nous commencons à nous dire
nous ne sommes pas encore couchés...
Nous levons le pouce à la sortie de
Thames, et la magie du stop qui règne ici opère encore et toujours :
un jeune homme s'arrête et propose de nous poser au camping! Les 14
kilomètres de chemin de graviers traversent une campagne déserte, il
n'y a pas un chat, et nous nous demandons où se rend notre chauffeur.
Quand nous lui posons la question, il répond que la route sur laquelle nous sommes ne va qu'au parc, qu'il rentrait
simplement chez lui en ville et qu'il a fait demi-tour afin de nous aider
car nous n'aurions pas pu trouver la moindre voiture à cette
heure-ci! Sans lui, nous aurions dû marcher plus de 3 heures...
Nous débarquons dans la cambrousse,
passons à l'accueil, payons 10$ pour la nuit et récupérons de la doc
sur les randos du coin, puis découvrons un pré magnifique bordé de
rivières et de forêt où poser nos maisons.
Pendant le thé du soir,
après un bon nettoyage dans l'eau glacée de la rivière, nous
réfléchissons à la journée du lendemain en épluchant cartes et
prospectus. La balade dont nous a parler notre amis rejoint en 3
heures les Pinnacles, nom donné au sommet de la vallée de Kauaheranga, offrant le
plus beau point de vue des Coromandels. 2 bonnes heures de plus sont
nécessaire pour rejoindre à pied le début de l'itinéraire si nous ne
trouvons pas de lift, et un camping du DOC à 5$ se trouve près du
sommet.
Nous avons assez de provisions pour
deux bons jours, et côté physique, tous les kilomètres de marche que nous avalons depuis 15 jours commencent à porter leurs fruits. Nous pétons le feu (enfin, sur le
coup pas tellement...)! Et bien c'est parti. Nous décidons de décoller tranquillement dès le matin suivant, pour monter jusqu'au camping,
tirer le sommet, et redescendre le lendemain.
Tandis que la nuit tombe en même temps
que la température, la pluie se remet à tomber... Nous verrons pour
demain... En attendant, nous dévorons quelques paquets de nouille
sous un abris avant de nous réfugier au chaud sous les duvets.
Au réveil, la pluie a cessé, nous
prenons notre temps, et partons vers 10h, pour 10 bornes de marche à travers la vallée, dans un décors sympas mais sur une route de
graviers qui casse un peu l'ambiance nature...
A midi, nous arrivons à l'entrée de
l'itinéraire, engloutissons nos sandwichs, et attaquons, sous, et ce
n'est pas une blague, un soleil radieux! Le début de la marche nous
emmène, après quelques franchissement de rivière, en pleine jungle
luxuriante (mais cela étonne-t-il encore quelqu'un?).
Après une bonne heure de crapahute à peu près douce, nous arrivons au pied d'un escalier aux degrés tantôt
taillés dans la roche, tantôt formés par des rondins. Pendant plus
d'une heure, nous suons en escaladant des marches beaucoup trop
hautes pour nos petites pattes, à une allure d'escargots. Je rappelle
que nous transportons chacun entre 15 et 20 kilos de barda chacun...
Si le décors reste enchanteur tandis que le chemin offre souvent de
magnifiques panoramas sur la vallée, l'effort est rude, et la
grimpette assez violente...
Le ciel se couvre de nouveau et une
pluie fine tombe par intermitence (on en sortira pas...) quand nous
arrivons au dernier plateau avant le sommet, encore à une heure de
marche, perdu dans les nuages... Nous décidons de garder son
ascencion pour le lendemain matin, inutile de monter nous percher
là-haut si c'est pour ne rien voir à cause de ce temps pourri... Ca ne pourra être que forcément meilleur demain!
Nous rejoignons le camping perdu dans
la forêt, au milieu de nul part, et posons les tentes avant de nous
préparer une bonne platrée de pâtes. Histoire de finir la journée en
beauté, il se met à cailler méchamment, nous finissons nos assiettes
sous la pluie qui reprend de plus belle, la mine triste et en
silence, et rentrons en catastrophe sous les guitounes... On a beau
se dire que ce n'est que de l'eau, quand on vadrouille en extérieur
24h sur 24, la pluie devient très vite lassante, et suce l'énergie du
voyageur à vitesse grand V. Nous espérons que le temps s'améliore
dans les prochains jours...
Avec Léonore, nous nous levons au
premières lueurs de l'aube pour monter jeter un oeil au sommet. Nous
quittons notre forêt, et cavalons jusqu'au plateau de brousaille qui
mène au pinacle. Sans les sacs, nous volons littéralement sur le
chemin! Lorsque nous arrivons en vue de la dernière ascencion, le
sommet a disparu dans le brouillard... Et bien ça pouvait être pire, étant donné qu'en
plus d'avoir de gros nuages noirs au-dessus de nos têtes, nous sommes
plongés dans le brouillard! Nous plagions sur le fait qu'il se sera
levé quand nous arriverons au sommet, et avalons en une petite
demi-heure la côte bien raide qui y conduit.
Visiblement, la malédiction des points
de vue qui nous afflige nous a suivit jusqu'ici... Nos lecteurs
fidèles se souviendront sans doute de l'épisode de Poon Hill, dans
l'Annapurna, durant lequel nous avions gravit 2000 mètres de dénivelé en une
journée pour aller admirer ce que beaucoup décrivaient comme le point
de vue le plus extraordinaire de l'Himalaya, et que nous nous étions
retrouvé devant un écran de brouillard blanc... Et bien aujourd'hui,
c'est exactement la même chose!
Sur notre plateforme, au sommet des
Pinnacles, nous n'y voyons pas à plus de 20 mètres... Nous attendrons
près d'une heure au milieu des tourbillons blancs, mais en vain. Les
nuages défilent à grande vitesse, poussés par le vent, mais ne nous
permettent pas d'apercevoir plus d'un petit bout de vallée de temps à autre...
Léonore devant le plus beau point de vue des Coromandels... |
Mais la bonne humeur est toujours de mise! |
Nous redescendons, déçus, et rejoingons
Flo pour un rapide petit dèj avant de dégringoler de la montagne et
de nous rettaper à pied les 10 kilomètres qui ramènent au coin
camping de la veille.
Des Cathédrales et du sable bouillant
Nous nous préparons mentalement à enchaîner sur les 14 bornes qui nous attendent pour rejoindre Thames, mais un coup de pouce providentiel nous offre un lift dans un camping-car jusque dans le centre-ville! Petit passage en grande surface pour recharger nos stocks de nouilles chinoises et de cookies, et planification. La journée n'est pas encore trop avancée, et nous décidons de rejoindre la côte est des Coromandels dès aujourd'hui, pour aller voir la Cathedral Cove et la Hot Water Beach. Objectif : le petit village de Hahei, situé entre les deux.
Comme toujours, le stop est prolifique
: un homme nous pose sur la bonne route, où une ancienne hippie
vagabonde nous récupère pour une centaine de bornes dans une voiture
si chargée que nous devons prendre nos sacs sur les genous. Un jeune
homme en vacance dans les parages se charge de nous emmener jusqu'au
village.
L'endroit est mignon, en bord de plage,
mais sent beaucoup trop la station balnéaire friquée pour être
honnête... Sur les indications que nous donnent les habitants, nous
découvrons bientôt un panneau indiquant un camping, mais rien que le
nom, holiday parc blue sun white sand diamond beach golden deluxe ou
je ne sais plus quoi, ne présage rien de bon...Nous ne perdrons rien à aller jeter un coup d'oeil. Sur la route, nous passons devant une
grande maison à la terrasse de laquelle deux hommes sirotent un verre
de vin, qui nous saluent énergiquement. Ils auront leur importance
par la suite...
Car lorsque nous débarquons au camping,
les tarifs nous décrochent la machoire : 23$ par personnes! 23
DOLLARS!!! Pour poser un bout de toile dans l'herbe! Ils ont
totalement craqué!
Nous ne faisons pas de vieux os, et
mettons les voiles au plus vite pour quitter cette antre de l'enfer
tandis que le soleil se couche. Ca sent la nuit sauvage à plein
nez... Je propose d'y aller au culot et de demander aux deux hommes
croisés plus tôt sur leur terrasse si nous pouvons squatter leur
jardin.
Sur place, je n'ai même pas le temps de
poser la question : dès qu'il entend notre palpitante histoire, le
propriétaire de la baraque, un vieil homme du nom de John Wallace (ce
n'est pas une blague : quand je lui demande son nom, il me répond
"comme dans Braveheart"!), nous propose directement de
poser les tentes dans la pelouseàa l'arrière de sa maison! Il nous
annonce aussi qu'il laissera la porte ouverte si nous avons besoin
d'aller au toilette! Il ne nous connait pas, nous sommes 3, il vit
seul, est âgé d'au moins 75 ans, et il nous invite le plus
naturellement du monde... Monsieur Wallace, si d'aventure vous lisez
ces lignes, nous vous remercions encore.
Nous montons le campement dans son
jardin, il vient nous souhaiter la bonne nuit, et nous nous enfilons
une platrée de nouille avant de nous coucher.
Au matin, nous saluons grand-père
Wallace, allons prendre le petit dèj sur la plage et mettons le cap
sur la Cathedral Cove. Aujourd'hui, le soleil est définitivement de
retour et c'est sous un beau ciel bleu que nous franchissons 3 bornes
de marche sur un petit chemin longeant le bord de la falaise qui
surplombe l'océan. Au loin, l'horizon est rempli de petites îles.
Nous arrivons bientôt sur la plage,
devant la fameuse Cathédrale. Mais finalement,
qu'est-ce-que-c'est-y-donc que ça mon petit Olivier? Je vais te le
dire, jeune lecteur impatient. Toute la côte ici a été formée, il y a
des millions d'années, par une intense activité volcanique. Au fil
des millénaires, l'eau et le vent ont provoqué une érosion à l'origine de formes géologiques particulières, falaises, pitons
rocheux, grottes en tous genres... La Cathedral Cove est l'une
d'entre elles. C'est une vaste cavité creusée dans la falaise, qui
relie deux plages de sable blanc.
Nous profitons de ce décors enchanteur
un bon moment, avant de passer voir la Stingray Bay, qui malgré son
nom ne nous permet pas de voir l'animal en question. Nous nous
consolons en embêtant un pauvre crabe en train de se détendre entre
deux rochers.
Nous retournons en ville, marchons
quelques temps, et levons le pouce en direction de la Hot Water
Beach. Un homme nous récupère pour quelques kilomètres, puis c'est un
camping-car qui fait demi-tour pour nous poser à destination. En
route, ses conducteurs nous expliquent qu'ils nous croisent très
souvent depuis quelques jours... Il est vrai que nous voyons
régulièrement passer les mêmes véhicules, et beaucoup de voyageurs ont
du nous apercevoir au bord de la route un peu partout dans la région.
Nous arrivons à la plage. Sa
particularité provient du fait qu'une source thermale jaillit
directement sous le sable, si bien qu'il suffit de creuser quelques
centimètres pour tomber sur une eau chauffée à plus de 60 degrés!
Profitant de la manne, toutes les boutiques alentours louent des
pelles à des prix scandaleux. Nous utiliserons nos mains... Et puis
non. Sur place, de nombreux visiteurs se sont chargés de creuser pour
nous, et nous n'avons plus qu'à plonger les pieds dans l'eau
chau... Punaise, ça brûle!
Amusant comme concept! Et puis voilà,
il est 13h, et nous avons finit le programme de la journée. Que
d'efficacité! Sans parler de notre insolente chance en auto-stop...
Le repos des guerriers
Que faire à présent? Si le début de
notre périple n'était quasiment pas organisé et s'est construit au
fur et à mesure grâce aux informations glanées par-ci par-là, nous ne sommes pas partis à l'autre bout du monde comme des fleurs sans rien avoir préparé du tout, et il y a
quand même certain sites célèbres que nous avions prévu de visiter
depuis un bon moment. C'est le cas de la région de Rotorua, dans le
centre-nord de l'île, en-dessous de la bien connue Bay of Plenty,
fameuse pour son intense activité géothermale qui a donné naissance à des merveilles de la nature. Je n'en dis pas plus pour le moment...
Et bien pourquoi attendre? Direction
Rotorua, à environ 200 bornes de Hahei. Nous partons lever le pouce
sur le highway, et enchaînons les lifts pendant tout l'après-midi.
Un homme adorable nous redescend de la péninsule, puis c'est un jeune
homme qui nous emmène le long de la baie. Il nous pose en pleine
autoroute.
La voiture suivante s'arrête après
quelques minutes, tandis que l'après-midi touche à sa fin, et une
bien belle rencontre se profile à l'horizon quand un homme massif à la barbe fournie et au long cheveux bruns en sort, un sourire jusqu'aux oreilles, avec l'air du bon gars bien sympa.
Notre ami s'appelle Brock, et il a
grandit à Hong Kong avant de rouler sa bosse un peu partout pour
attérir en Nouvelle Zélande 6 ans plus tôt. Il donne maintenant des
cours de musique particuliers aux enfants du coin, et peste sur le
fait que le death metal et le rock hardcore ne soient pas mieux
représentés dans le pays...
Nous passons un formidable moment avec
lui. Lorsque nous lui parlons de nos déboires à dénicher des spots
pour planter les tentes, il nous parle d'un camping gratuit dans les
parages que nous n'avions pas repéré sur nos cartes. Nous ne
rejoindrons de toutes facons pas Rotorua aujourd'hui, nous commençons à fatiguer, et il propose de nous offrir un verre chez lui avant
de nous emmener au camping, assez éloigné de la route principale!
Nous passons le début de soirée dans la petite maison qu'il loue en
pleine campagne, discutant jeux vidéos et musique, dégustant un
formidable cocktail de son invention, et nous partons pour le camping.
Sur place, nous nous apercevons que le
coin n'est pas gratuit mais fonctionne par donation. La pratique est
courante dans le pays : on place la somme requise dans une boite, et un ranger passe régulièrement pour vérifier que
tout le monde a bien payé. Sauf qu'ici, personne ne passe jamais!
Comme d'habitude, le coin est
fantastique, plein de petites clairières au milieu d'une forêt de
sapins traversée par une rivière. Brock nous laisse, annonçant qu'il
passera nous chercher le lendemain pour nous ramener sur la route (un
grand homme je vous dis!).
Nous dénichons un petit coin de prairie
au milieu des arbres et montons le campement. La soirée se finira
plus tard que prévu : un groupe de jeunes habitant les environs nous
annoncent qu'ils organisent une petite sauterie forestière à l'endroit
que nous avons choisit, et nous passerons la soirée avec
eux, discutant de nos pays respectifs. Encore une belle et grosse
journée bien remplie comme on les aimes! Réveil au bord de l'océan,
découvertes en tous genres, auto-stop fulgurant, belles rencontres,
soirée dans la foret autour du feu... C'est le genre de sentiments
caractéristiques du voyage que nous adorons retrouver : faire
tellement de choses et traverser tellement d'endroits dans une
journée qu'on a l'impression qu'il s'en est passé plusieurs! En
revanche, ces très actifs derniers jours nous ont bien fatigués, et
nous songeons à prendre quelques jours de vacances sous peu...
Au matin, nous glandouillons en
attendant Brock. Quand celui-ci débarque, nous partons tous les
quatre nous balader dans la forêt.
Il nous emmène dans une grotte que nous
traversons pour découvrir un magnifique petit écrin de verdure niché entre les falaises au bord de la rivière, qui par endroits
jaillit directement de la roche!
Brock nous dépose ensuite dans la petite ville
de Maihi, nous le remercions du fond du coeur, mangeons un morceau, et
partons nous poster à la sortie du bled. Au cours du formidable
après-midi stop qui va suivre, nous n'attendrons jamais un lift plus
de 15 minutes! Une femme adorable à la voiture encombrée de
bric-à-brac nous fait franchir plusieurs dizaines de kilomètres, puis
c'est tout une famille qui nous embarque pour Tauranga, grande ville
côtière d'où part la route pour Rotorua. La chef de famille est une
grande voyageuse, et elle a testé la vie dans de nombreux pays avant
de décider de se fixer en Nouvelle Zélande. A Tauranga, l'occasion
nous est offert de discuter un peu en français quand un suisse nous
ramasse pour nous poser sur l'autoroute. Un indien bien marrant se
charge ensuite de nous emmener à Rotorua, en échange de l'un de nos
avocats!
Paf, nous voilà arrive à destination.
Punaise, je me repète, mais la Nouvelle Zélande en auto-stop, c'est
vraiment du velour!
Et... Nous sommes épuisés. Petites
natures que nous sommes... A notre décharge, il faut dire que depuis
que nous avons decollé de Paihia dans le Northland, nous n'avons fait
que lever le pouce et marcher entre 15 et 30 kilomètres par jour,
nous déplaçant sans cesse, sans jamais nous poser au même endroit
plus d'une nuit, le tout en plein air. Si le temps s'est amélioré au
cours des deux derniers jours, nous avons également eu notre lot
usant de pluie et de vent glacial.
Nous avons bien fait corp avec la
nature durant une semaine, il est temps à présent de faire nos petits
joueurs : nous décidons de nous dénicher un camping pas trop cher en
ville pour nous poser deux ou trois jours et profiter d'un peu de
confort. Ah ils sont beaux les voyageurs sauvages et rennonçants!
Nous nous traînons péniblement jusque dans le
centre-ville, éreintés. Rotorua est une bourgade de 65000 habitants, calme et plutôt
agréable à parcourir, situé au bord de l'immense lac du même nom.
Le premier truc qui frappe quand on débarque à Rotorua, c'est l'odeur de soufre. Véridique, un relent d'oeuf pourri imprègne chaque recoin du bled! Ceci est du à l'activité géothermique omniprésente de la région, qui s'exprime à même la ville. En effet, on trouve des mares de boue chaude et de grandes colonnes de vapeurs en plein CBD!
Nous localisons un camping à 12$ la nuit et allons nous y effondrer. Enfin!
Un petit passage dans le centre-ville pour faire deux-trois courses, et nous passons une bonne soirée à refaire le monde, affalés dans les canapés moelleux du lounge du camping, après une bonne douche chaude.
Nous resterons 2 jours à faire nos petits vieux à Rotorua. Le lendemain, Flo, grand seigneur, nous invite à manger dans un resto servant d'impressionant burgers, recommandé par l'un de nos chauffeurs. Après des semaines de pain de mie, de bacon premier prix, de cheddar et de nouilles chinoises déshydratées, ce repas copieux est quasi gastronomique, et nous rempli pour la journée! Nous nous baladons dans la ville, et passons les rives du lac ainsi que le parc thermal.
Le lendemain, je vais être franc, nous ne faisons absolument rien, hormis profiter de la piscine chauffée du camping et de sa cuisine! Un repos réparateur dont nous avions grand besoin après la semaine bien verte et sauvage que nous venons de passer! Bien épuisante également, avec ses déplacements quotidiens, plusieurs centaines de kilomètres franchis en auto-stop, quelques litres de pluie sur la figure, et énormément de marche à pied.
Et oui, rappelons que la vadrouille au hasard en pouce et sous tente n'est pas des plus reposante, et qu'il faut parfois prendre les choses d'une certaine façon, faire preuve d'optimisme, de patience, et relativiser tout en faisant abstraction de pas mal de désagrements et d'inconfort pour profiter pleinement et trouver du charme dans cette manière de voyager. Quand aux rencontres qu'elle permet, ai-je besoin d'en dire plus?
Le petit côté hasardeux et indécis de ces derniers jours a été delicieux. et encore et toujours, nous nous laissons couler sans nous inquiéter de ce qui va se passer, tandis que notre vadrouille neo-zélandaise reste très tranquille.
Ceux qui nous suivent depuis le début de notre aventure trouverons sans doute que nous nous infligeons moins de galères que durant, par exemple, notre traversée de l'Europe, et c'est vrai. Nous payons plus de camping sans nous donner forcément le mal de trouver des spots gratuits où dormir, nous nous accordons du bon temps et des petits plaisirs plus souvent, ce qui donne à notre périple ce petit côté calme et posé dont nous vous parlions la dernière fois. Il faut dire que nous avons des économies en même temps que la perspective de travailler dans peu de temps et donc d'avoir l'opportunité d'en refaire. Nous sommes un peu dans la même situation que durant la deuxième partie de notre voyage en Asie, après une année australienne très productive et la Nouvelle Zélande qui se profilait encore à l'horizon.
Et n'oublions pas qu'encore une fois, il ne s'agit là que de notre opinion, et que notre seuil de tolérance a atteint un niveau assez particulier après trois ans passés sur les routes. En effet, si nous sommes comme des poissons dans
l'eau, caracolant comme des petits fous dans ce qui nous apparaît
comme une tranquille et gentillement sauvage petite escapade au
coeur d'un pays certe magnifique et formidablement accueillant mais
pas tellement dépaysant sociétalement parlant et très calme du point
de vue du bouleversement des réflexions, ce
mode de vie vagabond peut être assez déstabilisant du
côté de notre petit Flo pour qui c'est le premier voyage. Si nous
n'éprouvons qu'un léger picotement lorsque nous nous lavons sans
savon dans le courant glacé d'une rivière, si la pluie qui nous tombe
sur le coin du pif nous apparaît comme un désagrement passagé dans
des conditions climatiques certes frisquettes mais à mille lieux de
nos quatre mois hivernaux en europe durant lesquels les températures
négatives étaient nos compagnes de route, il n'en va pas de même pour
tout le monde. Nous trouvons que nous payons beaucoup trop pour
dormir, mais il est vrai que passer plus de deux
semaines à dormir chaque soir sous une toile à même le sol, même dans
un camping payant, a de quoi faire drôle... Bref, nous voyageons à trois, et tout le monde doit y trouver son compte, même si cela
implique des dépenses supplémentaires. Et pour être francs, nous nous
réjouissons nous aussi de profiter de manière un peu plus fréquente des petits
conforts du camping payant! Et oui, nous devons être en train de
vieillir...
Côté visites, cette petite semaine de vadrouille hasardeuse nous aura montré des sites sympas sans être franchement extraordinaires, même si la Cathedral Cove était magnifique et la Hot Water Beach amusante, sans être autre chose qu'un point d'intérêt comme un autre. Notre randonnée dans la vallée de Kauaeranga a été belle, mais humide et sans commune mesure avec le trip visuel qu'a constitué la descente du Cape Reinga. Quand aux étendues que nous parcourons en pouce, elles sont égales à elles-mêmes : chaque kilomètre nous fait traverser une campagne magnifique, qui à elle seule est un régal pour les yeux.
Bref, tout ça n'est pas comparable avec ce que nous vous montrerons dans notre prochain article. Je vous ai déjà dis que nous nous préparions à attaquer la visite des sites de l'île nord que nous attendions depuis longtemps. Et bien nous n'avons pas été déçus! Les lacs de la région de Rotorua, c'était déjà pas mal. Avec le Le Wai-O-Tapu Thermal Parc, nous avons passé un cran du point de vue de l'unique au monde et du décrochage de mâchoire visuel (ce n'est pas pour rien qu'on surnomme ce parc "the Thermal Wonderland"!).
Et puis il y a eu le must, le magnifique, le formidable, celui que j'attendais le plus sur l'île nord et qui a été tout simplement époustouflant : le fantastique treck du Tongariro Alpine Crossing, considéré par beaucoup comme la plus belle randonnée en un jour au monde. Rien que ça! Il faut dire que l'itinéraire de la balade passe à côté du mont Ngauruhoe. Ce nom ne vous dit rien? Petit indice : un célèbre seigneur des ténèbres y a forgé un anneau...
A très bientôt tout le monde!
Bref, tout ça n'est pas comparable avec ce que nous vous montrerons dans notre prochain article. Je vous ai déjà dis que nous nous préparions à attaquer la visite des sites de l'île nord que nous attendions depuis longtemps. Et bien nous n'avons pas été déçus! Les lacs de la région de Rotorua, c'était déjà pas mal. Avec le Le Wai-O-Tapu Thermal Parc, nous avons passé un cran du point de vue de l'unique au monde et du décrochage de mâchoire visuel (ce n'est pas pour rien qu'on surnomme ce parc "the Thermal Wonderland"!).
Et puis il y a eu le must, le magnifique, le formidable, celui que j'attendais le plus sur l'île nord et qui a été tout simplement époustouflant : le fantastique treck du Tongariro Alpine Crossing, considéré par beaucoup comme la plus belle randonnée en un jour au monde. Rien que ça! Il faut dire que l'itinéraire de la balade passe à côté du mont Ngauruhoe. Ce nom ne vous dit rien? Petit indice : un célèbre seigneur des ténèbres y a forgé un anneau...
A très bientôt tout le monde!
kia ora les aventuriers! c'est Tabatha!
RépondreSupprimerQuel plaisir de vous lire :) ça nous rappelle de bon souvenir à moi et Maxime!
et arrêtez de dire que vous n'êtes pas des aventuriers à vous reposer et à payer pour dormir, vous êtes des ouf!
Hello!
SupprimerOui, c'est bien sympa la Nouvelle Zélande! On en prend plein les mirettes, et les gens sont adorables.
Et puis oui, c'est ce que je dis, de notre point de vue nous avons l'impression de nous la couler douce, mais c'est si on compare ce trip à ceux que nous avons fais dans des contrées disons occidentales. On est pas habitué!
Après, paradoxalement, on se faisait plus plaisir en Asie, mais d'une part c'était quand même beaucoup moins cher, et d'autre part le côté sauvage était plutôt psychologique, et plus violent je trouve, dans des pays aussi culturellement différents du nôtre, et de la Nouvelle Zélande. Au final, à repartir dans un pays aussi facile à vadrouiller, où nous conservons pas mal de repères culturels, après tout ce que nous avons vécu, nous avons l'impression d'effectuer une petite promenade de santé!
On pense bien à vous, et vous nous rejoignez quand vous voulez!