jeudi 3 décembre 2015

Kep, Kampot et l'île de Koh Ta Kiev : sous le soleil du sud cambodgien


Bonjour!

Aujourd'hui, nous vous emmenons sur la côte sud du Cambodge, au bord du Golf de Thaïlande, pour un séjour plein de sable, de soleil, de farniente, de cité coloniale et d'île tropicale. Un séjour tout en variété couvrant trois jolies destinations ensoleillées découvertes grâce aux nombreuses rencontres successives que nous y avons fait.

Un séjour formidable mais un brin inhabituel et finalement un peu étrange si on le compare à ce que nous avons vécu jusqu'ici.

Notre histoire commence à Phnom Penh...


Kep, le bord de mer touristico-local


Après de (trop) nombreux jours passés dans la bruyante et pas franchement intéressante capitale cambodgienne, nous décidons de rejoindre Kep, à quelques heures de route, au bord du golf de la Thaïlande.

Nous ne savons pas vraiment ce que nous allons y trouver, mais apparement le ciel y est bleu. le sable blanc, l'eau turquoise, et l'on y trouve les meilleurs fruits de mer de la région. Nous verrons bien!

Comme d'habitude, nous voulons éviter de passer par une agence pour y aller, et nous débrouiller. Durant notre dernière journée à Phnom Penh, nous découvrons qu'il n'y a que des compagnies de bus privées au Cambodge, et nous dénichons le terminal de la moins chère d'entre elle, Sorya, près du marché central de la ville.

Au matin, tout fiers de nos efficaces repérages, nous débarquons sur place et prenons un bus.

Trois heures plus tard, nous longeons la côte. Niveau soleil et mer azure, on ne nous avait pas menti. Quant aux fruits de mer, et bien voilà ce que nous croisons au moment où nous rentrons dans Kep :

bon, d'accord, ce n'est pas d'un goût décoratif exquis...

Kep s'étale sur plusieurs kilomètres le long de la côte, et le bus nous dépose dans ce qui pourrait s'apparenter au centre-ville. Dès que nous mettons le pied dans la fournaise extérieur, nous nous retrouvons encerclés de chauffeurs de tuk-tuks un brin envahissants. Sans égaler la braillardise des chauffeurs de rickshaws indiens, les gars restent quand même très solliciteurs...

Le problème quand tout le monde parle en même temps, c'est qu'on ne comprend rien, et de toute façons nous ne connaissons rien de la zone. Ca nous avance bien de savoir que telle guest house est à côté de tel parc ou temple, ou que nous serons proche d'un certain marché aux crabes si nous suivons tel chauffeur. Nous ne répondons pas, prenons de belles mines ahuries, et attendons que le déluge passe en guettant la moindre intonation humaine qui pourrait sortir du brouhaha.

Elle nous viendra d'un jeune homme français! Et oui. Nous faisons la connaissance d'Arthur lorsque celui-ci vient nous voir pour nous demander si nous savons où nous allons. Absolument pas! Il nous décrit un peu la zone, ses points d'intérêts, sa géographie, et nous ne tardons pas à parler voyage et Cambodge. Nous avons tellement peu préparé notre arrivée au pays que ses avis sont plus que précieux, et nous décidons de nous fier à lui. Il nous explique qu'il travaille en woofing dans une guest house tenue par un couple francais, et nous propose d'y prendre une chambre pour 8$. Ouch. 8$?!

Apparement, Kep, c'est cher. Très cher. Nous ne trouverons pas mieux ailleur selon notre ami, mais il nous propose de faire le tour du coin avant de nous décider après nous avoir donné l'adresse de son établissement, à 2 kilomètres du centre.

Nous le quittons pour nous mettre à la recherche d'une piaule, et nous apercevoir petit à petit qu'Arthur ne nous a pas menti... 10, 15, 20$... Ce n'est pas la fête, mais alors pas du tout. Notre première vision de Kep est à la limite du flippant. Une espèce de station balnéaire bien côte-d'azurienne, avec ses gros resorts, ses restos immaculés et ses hôtels de luxe sur le front de mer...

Et nous quittons le centre, et c'est mieux. Plus calme, beaucoup de touristes mais la plupart d'entre eux sont des familles cambodgiennes venues passer le week-end à la mer, et nous trouvons même quelques étals de marché et vendeurs à roulotte.

Le temps de parcourir les 2 kilomètres effectivement sans trouver de chambre en-dessous de 8$, et nous arrivons à l'adresse donnée par Arthur. Le jardin ombragé abrite de petites paillottes avec hamacs et fauteuils, la terrasse du bar est toute fleurie, bref c'est mignon tout plein. Et bien nous n'allons pas nous faire suer (façon de parler bien sur, nous sommes déjà détrempés et puant), nous larguons nos sacs ici. On nous conduit dans une belle chambrounette. Pour le coup, 8$ pour un truc pareil, ce n'est pas cher!

Le tenancier, Tristan, nous apprendra par la suite que les chambres coûtent 15$, qu'il accepte de les rabaisser à 12, et qu'Arthur nous a pour ainsi dire fait cadeau de la comission qu'il touche normalement quand il ramène du monde! Ca annonce bien la nature des gens avec qui nous nous apprêtons à passer les prochains jours! Nous y reviendrons. La première fois que nous voyons Tristan, il nous fait un rapide topo sur la plage, le marché aux crabes et les plus beaux points de vue depuis lesquels admirer le coucher de soleil.

Sitôt nos frêles petites épaules déchargées de leurs engins de torture, avec la chaleur qu'il fait, nous repartons directement pour le centre-ville et la plage.



Et enfin, nous obtenons notre salvatrice baignade, au milieu des jeunes cambodgiens surexcités par les vagues qui se baignent tout habillé en hurlant de joie! Ca faisait longtemps. Depuis la baie d'Halong au Vietnam.



La fin d'après-midi voit tout un groupe de moines investire la plage pour se poser aux pieds de la White Lady Statue, dont le nom khmer signifie en gros ''la femme qui attend son homme''.




Nous partons vadrouiller les environs, décidant de mettre en pratique les conseils de Tristan. Le bord de la plage, la grande place du centre de Kep... Chaque bout de trottoir accueille des tapis et des familles cambodgiennes en train d'y pique-niquer. Sur la place, face aux hôtels et aux terrasses, des dizaines de paillottes sont pareillement réquisitionnées, et l'ensemble ainsi que la joyeuse animation qui en résulte pourraient être sympathiques si tout ce beau monde ne balançait pas toutes ses ordures un peu partout aux alentours sans tenir compte de poubelles pourtant bien présentes et de panneaux invitant à s'en servir...

Les rues sont couvertes d'emballages et de sacs en plastique, mais ce n'est pas le fait des touristes étrangers. Il s'avère que les locaux ont encore beaucoup de mal à assimiler les notions de respect de l'environnement, malgré de grosses campagnes de sensibilisation lancées par l'état ces dernières années. C'est le genre d'habitudes qui met du temps à disparaitre, alors que le développement économique et la consommation du pays s'accélèrent d'année en année. Le résultat est peu ragoûtant.

Nous remontons la côte pour aller jeter un oeil à ce fameux marché aux crabes tout en profitant du coucher du soleil sur la mer.



Après quelques kilomètres bien jolis, nous arrivons dans une rue constituée exclusivement de restaurants proposant fruits de mer et crabes à la sauce au poivre vert, grande spécialité du coin. Nous aurions bien tâté la bestiole, mais nous n'en trouvons pas en-dessous de 8$.

La zone est encore très littoralesque, jusqu'à ce que nous arrivions au marché. L'ambiance change, les étals débordent de marchandises, les quais sont encombres de casiers à crabes, et la vie locales reprend le dessus, pour donner un endroit bien agréable à parcourir. Enfin agréable... Entre les poissons grillés, les calmars dorés au feu, les crustacés, nous bavons à n'en plus finir!



Lorsque nous voyons les prix ridicules qui sont pratiqués sur le marché, nous décidons de mettre fin à la torture en achetant deux bons gros calmars (50 cents!!!), et nous nous posons au bord de l'eau pour admirer un coucher de soleil comme on en fait plus tout en dégustant nos bestioles grillées absolument divines. Devant l'horizon qui s'embrase, à dévorer quelque chose que nous n'avions pas savouré depuis bien longtemps, c'est un grand, très grand moment!



près de 4 kilomètres de marche à pied en pleine nuit nous permettent de voir que le soir venu, tandis que les familles remballent leurs affaires, des dizaines de travailleurs s'occupent de nettoyer les rues!

Arrivés chez nous, nous allons nous couch... Ah non, nous retrouvons Arthur et Tristan qui nous proposent de passer la soirée avec eux! Nous passons ainsi une bonne partie de la nuit à discuter, faisant aussi la connaissance d'Amandine, la femme de Tristan, ainsi que de quelques uns de leurs amis expats. La plupart des gens qui nous entourent, gérants d'hôtels ou de restaurants, sont français et habitent au Cambodge depuis plusieurs années. C'est une bonne occasion pour nous d'en entendre un peu plus sur le pays. En revanche, de la part d'expatriés français, nous prenons ce que nous entendons avec de grosses pincettes, et globalement il faut dire qu'hormis la température, tout le reste donne l'impression de passer la soirée en France... Ce qui n'enlève rien au fait que nous passons un très bon moment, en profitant au passage pour établir notre programme du lendemain sur les conseils de nos amis.

Au matin, après la grasse mat, nous nous enfonçons un peu à l'intérieur des terres pour passer voir un temple perché sur une colline qui offre un sacré point de vue sur la baie de Kep.




Nous partons ensuite à pied à travers la campagne, bien boueuse après la pluie du matin.



Nous rejoignons la ferme aux papillons, un immense jardin magnifiquement fleuri accueillant une serre où virevoltent des centaines de papillons multicolores.



Nos pas nous emmènent ensuite dans les hauteurs, à l'entrée du parc national de Kep, sous une chauleur écrasante, et pan, je réagis mal. Il faut dire que je commence à en avoir un peu marre de suer dès 7h du matin depuis plus de 3 mois, et la chose commence à me fatiguer profondément... Bref, malgré plusieurs litres d'eau engloutis, je me prends un bon coup de chaud dans la courge, sans doute couplé à une petite hypoglycémie. Sueurs froides, tremblements, vertiges... Léonore doit me ramasser à la petite cuillière, et nous redescendons en vitesse pour nous trouver un coin d'ombre et une boisson fraîche... Ils ont belle gueule les aventuriers...

Coup de bol, Arthur nous a donné l'adresse d'une guest house proche de la ferme aux papillons, tenue par une Australienne apparement bien sympa. Effectivement, une fois sur place, nous découvrons une cahute en bois et y faisons la connaissance de Nicki, une tasmanienne baba-cool d'une quarantaine d'années un brin perchée mais très accueillante, qui a retapé toute la baraque avec son mari et qui nous sert rapidement deux jus de mangue et une assiette de riz sur sa terrasse en bambou.

Nous discutons un bon moment de nos souvenirs du pays des kangouroux et faisons la connaissance de ses deux petits singes de compagnie. Nicki recueille en effet des bébés singes orphelins pour s'en occuper jusqu'au sevrage, en partenariat avec une association de protection des primates habitant le parc national.

Un groupe de français nous rejoint. Ils sont partout ces français! Nous passons l'heure suivante à discuter voyage avec eux, avant de nous retenter le parc national. L'itinéraire que nous voulons suivre doit nous faire déboucher dans le centre de Kep en deux heures, et nous avons normalement le temps, d'autant que le soleil commence à descendre, et avec lui la température.
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La traversée du parc est bien sympa, au milieu d'une jungle dense qui laisse la place de temps à autres à de beaux points de vue sur la baie.





La nuit commence à tomber, et nous zappons la baignade pour aujourd'hui. Durant nos promenades, nous nous sommes fait saliver en évoquant la possibilité de nous faire un dîner un peu plus conséquent que la veille au marché aux crabes... Nous avons envie de poisson! Oh les fous!

La bave aux lèvres, nous débarquons au marché, et c'est la fête. Pour quatre malheureux dollars, nous achetons un poisson entier grillé, deux gros calmars chacun et du riz, et... Et nous rêvons, en silence, dégustant cette si jouissive nourriture. C'est à pleurer de bonheur, après bientôt trois semaines de pauvres sandwichs et de nouilles déshydratées. On est en plein dedans : après ça, ce repas maritime à 4$, avalé sur des tabourets en plastique sous une bâche au milieu du marché et dans le noir est devenu un festin royal et formidable, et nous rougissons de notre folie dépensière tout en frissonant de plaisir!

De retour à la guest, nous nous faisons une soirée ciné avec Tristan et Arthur, et... nous nous souvenons que nous ne savons pas du tout ce que nous allons faire après. Nos amis nous parlent alors de Kampot, une ville coloniale située au bord de la rivière Prek Kampong , à une heure de route de Kep. Et bien c'est décidé! Nos amis nous offre même une carte du bled dans l'histoire. Cela faisait longtemps que nous n'avions pas fait confiance uniquement aux gens que nous rencontrons pour programmer notre route, et ce petit retour aux sources nous ravit.


Pause dans la ville coloniale de Kampot


Le lendemain, nous nous postons au bord de la rue principale, bien décidé à harponner un bus sans passer par une agence.

Nous ne l'attendons pas lontemps. Une fois en route, nous devons bien sûr négocier la course, mais nous nous retrouvons dans un cas particulier. J'avais déjà évoqué le fait que passer par une agence de voyage pour se déplacer au Cambodge était bizarrement plus économique que de traiter directement avec les compagnies de transport, qui de leur côté affichent des tarifs officiels plus élevés. En fait, l'explication est simple : il s'agit juste de dynamiser l'économie touristique en poussant les visiteurs à utiliser les services des agences.

Dans notre cas, le trajet de Kep à Kampot coute 3$ en agence et 4$ en attrapant le bus en marche. Sauf que cette fois, nous connaissons le tarif local, à savoir 2$. On nous demande 4$, nous annonçons 2. On nous descend le prix à trois, nous refusons à nouveau, et finalement nous décrochons notre course à 2$. Ce petit marchandage illustre bien la façon dont les choses fonctionnent ici : il ne s'agit pas à proprement parlé de négociations, dans le sens où les différences de prix entre les locaux et les touristes sont à peu près officielles dans tous les domaines.

Une heure plus tard, nous débarquons dans le centre de Kampot. Tristan et Arthur nous ont expliqué que la ville était globalement moins chère que Kep, et qu'il était facile d'y dégoter une chambre à 5 ou 6$. Nous ne tenons donc pas compte des rabatteurs en tous genres et des chauffeurs de tuk-tuk qui nous harponnent dès la sortie du bus pour tracer de notre côté, jusqu'à ce qu'un homme nous lance un ''free tuk-tuk'' qui nous fait nous retourner. Il peut nous trouver une chambre à 5$ et nous y conduire gratos! Il doit bosser pour l'établissement dont il parle, et nous lui faisons montrer l'endroit où il veut nous emmener sur notre carte avant d'accepter le plan.

Quelques minutes plus tard, nous arrivons à la Bull Dog Guest House, tenu par deux cambodgiens, un peu à l'écart du centre ville. Une petite terrasse, des bungalows en paille et en bambou pour 5$, et des salles de bain communes d'une propreté irréprochable, des tenanciers souriant et très amicaux, c'est parfait! Nous nous installons dans notre paillotte. Bien sûr, à ce prix là, c'est un matelat, un ventilateur et une moustiquaire dans 4 mètres carré qui nous attendent, mais c'est parfait! Sans compter un wifi gratuit efficace qui a parfois son importance...

Et oui, nous avons pris énormément de retard sur le blog avec cette série de sauteries touristico-socialo-administratives, et nous voulions profiter de la première opportunité pour travailler plusieurs jours sur notre cher petit site sans claquer trop d'argent. Nous essayons évidement de dépenser encore moins que d'habitude lorsque nous passons une journée devant l'ordi, journée qui du coup n'est pas consacrée au voyage.

Nous passons l'après-midi à discuter avec nos deux voisines française, et terminons la journée par une petite balade en ville pour localiser magasins fournisseurs de nouilles et stands de street-food. Notre bonheur est complet : une piaule à 5$, et pas plus de 3$ de dépense en nourriture par jour pour deux grâce aux petits prix pratiqués par les vendeurs de Kampot!



Le jour suivant, notre travail sur le blog ne nous fait pas perdre grand chose, étant donné que la météo se déchaine toute la journée... Enjoy the monsoon!

Idem pour le jour suivant, qui voit quand même le ciel se dégager dans l'après-midi, ce qui nous permet d'aller faire un tour dans la ville coloniale. Et effectivement, Kampot, c'est bien sympa. L'architecture coloniale française se mêle aux bicoques et aux marchés cambodgiens, l'urbanisation n'est pas massive (du moins dans le centre historique), et il est très agréable de parcourir l'ancienne cité au hasard de ses ruelles.




Côté bord de rivière, c'est différent. Les berges de la Prek Kampong constituent de bons coins de balades malgré leur côté croisette, et offrent une belle vue sur les petits villages de l'autre rive, mais la route qui longe la promenade n'est qu'une succession de bars et de restaurants, certe jamais démesurés mais tout de même un peu en décalage avec le décors qu'offre la partie coloniale. A nouveau, des dizaines de retraités expatriés jouent tous les soirs les piliers de comptoir et écument les bars à fille en quête de chair fraiche asiatique.

Nous nous prenons un verre en terrasse pour admirer le coucher du soleil sur la rivière, et nous sommes en train de discuter lorsque quelqu'un nous interpelle. Nous relevons le nez pour tomber sur un Max et une Tabatha tout souriants! Rappelez-vous, le couple français que nous avions rencontré sur la route de Phnom Penh la semaine dernière!



Nous passons finalement la soirée ensemble à parler voyage et à échanger. Il s'avère que si nous n'avons pas la même façon de voyager, nos amis font preuve d'un formidable état d'esprit dans leurs conceptions du pourquoi et du comment de la vadrouille, et nous nous entendons à merveille. Avant de nous quitter, nous prenons rendez-vous pour le lendemain.

Lendemain qui nous bloque encore tant il est pluvieux... Décidément, la mousson n'a pas finit de cracher son torrent, mais il faut avouer que nous apprécions de plus en plus ne rien faire, même si ces derniers jours n'ont déjà pas été très actifs...

Il s'avère qu'une espèce de fatigue tenace, profonde et étrange  nous suit depuis quelques temps. Ce n'est pas que la motivation nous manque, ce n'est pas que nous sommes fatigués de vadrouiller et le voyage et sa perte constante de repères sont toujours une source d'émerveillement perpétuel. C'est juste que nous commençons à le ressentir depuis quelques semaines. Que nous sommes partis depuis longtemps. Que nous avons fait beaucoup. Ce n'est pas un sentiment négatif ou un ras-le-bol, ce n'est pas un mal du pays ou que nous trouvons le temps long, c'est juste que... Et bien nous sommes partis depuis longtemps.

Après un an, un an et demi de voyage, nous n'avions pas cette impression. C'était plutôt le côté ''c'est passé trop vite'' qui dominait. A présent, le côté ''il s'est passé énormément de choses en beaucoup de temps'' a peut-être pris le dessus, nous sommes plus enclins à nous poser une journée ou deux de temps en temps, et nous prenons beaucoups de plaisir à nous installer quelque part plusieurs semaines, comme nous l'avons fait au Laos... C'est qu'il est épuisant ce bougre de côté! Et un peu insoluble... Tout nous le rappelle. Il faut voir par exemple la tête que font tous les voyageurs que nous rencontrons quand nous leur disons que nous avons quitté la France il y a plus de deux ans...

Le soir, nous rejoignons Max et Tabatha dans le centre-ville, pour une nouvelle et formidable soirée. Et comme nous ne savons toujours pas ce que nous allons faire après, nous continuons sur notre lancée de programmation par les rencontres : on nous a souvent parlé des îles paradisiaques se trouvant aux abords de Sihannoukville, sur la côte à l'ouest de Kampot, et nous voudrions en visiter une, mais les avis étaient à chaque fois contradictoires. Telle île est magnifique, il faut y'aller, non, elle est dégueulasse et trop chère, allez plutôt sur celle-ci...

Cette fois, avec toutes les discussions que nous avons eu, nous connaissons bien les attentes et les idées sur le voyage de nos amis. Lorsque nous évoquons nos incertitudes avec eux, nous prenons en compte leur invitation à les rejoindre sur l'île de Koh Ta Kiev. Petite, perdue, apparement pas trop occupée et surtout pas encore réquisitionnée par les grands promotteurs chinois pour leurs resorts et leurs palaces, il est visiblement possible d'y poser la tente et d'y jouer les robinsons! Allèchant! Et nous aurions enfin notre première occasion de tester la tente. Et bien c'est parti! Nos amis y partent demain, et nous promettons de les retrouver dans quelques jours. Décidément, nous sommes ravis d'avoir rencontré un si formidable couple de voyageurs!

Nous rentrons tard chez nous, mais la soirée n'est pas terminée. Nous discutons avec les deux proprios de notre guest house, qui nous proposent finalement de les accompagner pour une soirée de l'autre côté de la ville. Cerise sur le gâteau, ils nous prêtent gratuitement un scooter pour les suivre!

Nous ne pouvons pas vraiment refuser, et nous filons bientôt dans les rues, désertes à cette heure tardive.

Sur place, nous découvrons un bar, un Dj, de la techno bien moche et une cohorte de voyageurs, d'expats, de vacanciers et de touristes. Pas tellement emballés, nous passons la fin de soirée avec nos proprietaires, qui nous ramènent peu de temps après pour enfin dormir.

Nous remuons quand même nos derrière pour la dernière journée de ce bien étrange séjour à Kampot. Nous louons des vélos pour aller vadrouiller de l'autre côté de la rivière et nous perdre un peu dans la campagne. Dès la sortie du centre, nous traversons de petits villages entourés de rizière, et nous dénichons bientôt une bien jolie pagode au bord de la rivière.




Nous tirons plus loin dans la campagne, sur une route en terre, parmis les vaches, les poules et les petites baraques en bois, au milieu des champs et des palmiers. Ca fait plaisir!




Nous rentrons en fin d'après-midi pour nous poser chez nous. Nous décidons de mettre les voiles le lendemain pour Koh Ta Kiev. Kampot, c'est mignon, mais à part y flâner et se poser il n'y a pas grand-chose à faire...

La nuit est agitée, car notre guest house fait aussi office de bar et reste ouverte jusqu'à point d'heure. Pour une fois que nous nous couchons tôt, un groupe de voyageurs débarque et fait la java pendant la moitié de la nuit...


L'île de Koh Ta Kiev à la sauvage


Au matin, les yeux un peu cernés, nous nous mettons en route. La perspective d'un séjour sur une petite île perdue dans le golf de Thailande a réveillé nos instinct d'ermites survivants, et nous décidons d'emporter suffisamment de provisions pour nous débrouiller et être autonomes. Sans compter que nous anticipons les prix probablement faramineux appliqués sur l'île. Pour rejoindre Koh Ta Kiev, nous devons d'abord nous rendre à Sihannoukville, à 3h de route de Kampot, pour y prendre un bateau.

Pour la petite anecdote, il faut savoir que Sihannoukville est un point de chute fameux au Cambodge, mais nous avons décidé de ne pas nous y arrêter. Nous avions trouvé que Kep possédait un petit côté station balnéaire pas du tout plaisant, mais apparemment Sihannoukville est LE spot vamos-a-la-playa des occidentaux dans le pays. Très peu pour nous...

Nous nous chargeons donc de nouilles déshydratées et de boites de sardines pour trois jours, puis nous rejoignons la station de bus, pour avoir une nouvelle surprise : lorsque nous arrivons, un chauffeur de taxi nous accoste pour nous proposer la course vers Sihannoukville à 5$. Nous refusons, mais sommes ravis : si les taxis font payer la course 5$, le bus ne doit rien coûter du tout! Et... Et bien si. Lorsque nous arrivons au guichet, nous constatons que le prix du bus est de 6$. Diantre! Alors les taxis sont moins chers?! Et ce n'est pas une histoire de tarifs gonflés pour pigeonner le touriste, étant donne que les prix sont affichés. Etrange...

Et bien nous retournons voir notre chauffeur de taxi et acceptons son offre. Il faut juste attendre d'autres passagers pour remplir son vehicule.

Et ils mettent du temps à arriver ces passagers... Nous avons un bateau à prendre et trois heures de route pour le rejoindre, et après vingt minutes d'attente, nous annonçons à notre chauffeur que nous n'avons plus le temps, nous allons prendre le bus. La perspective de perdre une course est redoutable : notre homme court dans tous les sens et rassemble rapidement suffisament de monde pour remplir sa voiture! Le pouvoir du pognon est décidément sans limite...

Il nous largue dans le centre de Sihannoukville, d'où nous prenons un tuk-tuk pour Otres beach, une plage située à dix kilomètres d'où part le bateau pour Koh Ta Kiev. Sur place, une violente odeur de crème solaire nous fouette les narines, et nous validons instantanément notre désir de rester ici le moins longtemps possible... C'est simple : une route en terre, et des milliers de restos, de bar et de bungalows plus ou moins luxueux. Les terrasses ont littéralement dévoré la plage, qui essaye péniblement de se garder une petite place sur les deux ou trois mètres de large qui séparent les chaises et les tables des vagues. Malheureusement, ces deux ou trois mètres sont couverts de transats où grillent les touristes... Vivement notre île déserte!

C'est dommage, parce que la mer est belle et le sable blanc.



Nous achetons nos billets de bateau auprès de l'une des nombreuses agences du coin, qui appliquent à peu près toutes le meme tarif pour Koh Ta Kiev : 12$.

Nous voilà bientôt embarqués sur frêle esquif, fendant les eaux turquoises en compagnie de quelques jeunes voyageurs barbus et bien dans le vent qui tombent les bières les unes après les autres.

L'île de Koh Ta Kiev est petite, mais il est possible d'y accoster à différents endroits. Nous avons choisi The Last Point, au bout de la pointe sud de l'île, ou apparemment nous pourrons poser la tente.

Notre premier aperçu du Last Point est idyllique... C'est la totale.



A terre, le tableau est intéressant. Nous découvrons au milieu des cocotiers des cahutes en paille, quelques bungalow en bois, des hamacs, une paillotte faisant office de bar et une dizaine de jeunes finlandais aux yeux rouges vifs affalés tout autour, avec suffisament de marie-jeanne pour envoyer un troupeau de bisons sur la lune... Vue la mine des gars, ils doivent être là depuis plusieurs semaines et ne semble pas près de redescendre sur terre. Il y a également une équipe cambodgienne qui travaille dans la cuisine en bambou.

Nous rencontrons tout ce petit monde, et discutons avec le tenancier, un peu moins perché que ses potes. Nous pouvons poser la tente, mais cela nous coûtera 3$. En échange, nous pouvons utiliser les douches et les toilettes. Max et Tabatha ne sont pas là, mais lorsque nous parlons d'eux à notre homme, il nous sort un petit mot que nous ont laissé nos amis! Nous avons rendez-vous sur une plage non loin dans l'après-midi.

Comme prévu, en bon gros ours, nous partons à bonne distance des paillottes, pour trouver un petit coin de plage isolé sous un arbre ou poser la guitoune. A l'ombre, à quelques mètres des vagues, au milieu de la mangrove... Le pied!

d'ailleur la voici notre nouvelle tente!


Nous nous installons, sautons à l'eau, puis nous mettons en route apres être passe au bar. Comme nous le craignions, la moindre assiette de riz est hors de prix, et nous sommes bien contents d'avoir de quoi survivre dans nos sacs... Nous n'aurons besoin de payer que notre eau, un moindre mal quand on imagine combien ont du raquer les autres loustics en prennant deux repas par jours ici.

Nous partons à travers la jungle, suivant les petits panneau qui indiquent les différents endroits de l'île. Il fait très, très chaud, et nous nous perdons un peu lorsque Léonore repère un petit bout de papier sur un arbre. Nous éclatons de rire quand nous voyons que c'est un autre mot de nos amis laissé à notre attention en pleine forêt! Un petit jeu de piste sur une île tropicale, délicate attention.

Nous les retrouvons sur la plage, et passons l'après-midi à discuter, à faire bronzette et à nous baigner. La plage et ses environs sont magnifiques, mais... Absolument dégueulasses, couverts de bouteilles vides, de sacs plastique et de détritus en tous genres que la marée a rejeté. Très décevant... Enfin depuis la mer, on ne voit pas la ligne d'ordures, cantonnée finalement sur une petite largeur, mais il faut avouer que le côté nature tropicale paradisiaque et vierge en prend un sérieux coup.

parce que c'est tellement beau sinon!


En fin d'après-midi, nous nous séparons. Nous regagnons notre petit coin de plage perdu sous un ciel orangé, nous posons sur la plage avec réchaud et serviette. et nous préparons un petit café assis dans le sable, le regard perdu dans les vague. Et nous sommes bien, nous sommes seuls et nous savourons ce petit retour délicieux à l'autonomie, tout est calme, il fait bon...





Et bien voilà! Nous sommes comme des petits fous. Délicieux retour aux sources! Pour ne pas faire les choses à moitié et économiser la flotte, nous décidons de préparer nos nouilles à l'eau de mer, notre portable-lampe-torche dans la bouche. Et c'est la tuile : les moustiques attaquent. En force, et sans aucune pitié. Nous nous faisons copieusement rétamer, et le temps de nous rhabiller et de mettre du répulsif, le moindre centimètre carré de peau nous gratte terriblement. Saleté de bestioles! Le répulsif? Elles s'en tamponnent comme de l'an 40!

Vaincus, nous nous carapatons sous la tente pour manger à l'abris nos nouilles bizarrement craquantes... Oui, Léonore a rempli la casserole d'eau de mer trop près du bord, et notre dîner est plein de sable. Encore une fois, nous avons connu pire! Après ce croustillant repas et une petite séance de contemplation de la mer sous les étoiles, face a un horizon zèbre d'éclair du plus bel effet (nous espérons d'ailleur bien que le temps se déchaine un bon coup pour tester la tente en conditions extrêmes), il est temps de dormir.

En ce qui concerne Léonore en tout cas. Ba oui, une tente de treck, en générale, c'est assez bien isolé, et ma sensibilité à la chaleur ne s'arrange pas. Ce qui était vrai pour notre regrettée T2 (paix à son âme) est vrai pour la nouvelle (dénommée ''la vaude'', tintintin), et en quelques minutes, la tente se transforme en étuve à cause de la chaleur que nous dégageons, je dégouline de sueur, et suis condamné à sortir pour prendre l'air... J'effectue ainsi plusieurs tentatives de dodo qui se soldent inévitablement et systématiquement par une sortie en nage entre 20h et 2h du matin, entre lesquelles j'erre sans but sur la plage. Au début, ce n'est pas désagréable d'arpenter le sable au clair de lune en regardant la mer, mais au bout d'un moment je veux juste dormir. Impossible de me coucher directement sur la plage sans être instantanément transforme en festin pour des milliers de moustiques, et je me retrouve à marcher de long en large, savourant la moindre brise, guettant le ciel et espérant en vain que les orages qui emplissent l'horizon d'éclairs viennent de notre côté nous rafraîchir. Bref, la nuit est très, très longue...

La température chute suffisamment vers 2h30. Crénom de satanée chaleur... Chaleur qui me réveille également au matin après quelques malheureuses heures de sommeil.

Aujourd'hui est un autre jour. Nous nous affalons dès le réveil sur notre bout de plage pour le café, et passons quelques heures en alternant entre baignade, corvées (façon de parler...) et sieste. La vie est dure!

la vaiselle au sable, une technique qui a fait ses preuves!


L'après-midi, nous repartons à travers la jungle pour rejoindre le coin où se sont posé Max et Tabatha, la Coral Beach. Après un quart d'heure de marche dans une jungle dense, nous débouchons sur un nouveau décors de rêve (ça en deviendrait presque lassant!)



Coral beach constitue un autre point de chute sur l'île, comprenant un bar sur une terrasse surplombant la mer et des bungalows en paille.

Nous nous posons avec nos deux camarades et profitons de l'ombre. De leur côté, nos amis n'ont pas pris de vivres, et ont dû par conséquent reduire leur consommation de nourriture au strict minimum. A 6$ le plat, l'addition devient vite salée!

Ils nous emmènent ensuite en balade dans les alentours. A marée haute, la marche au bord de l'eau alterne entre chemins et passages dans l'eau un chouia casse-gueules, mais le cadre est absolument fantastique!




Nous rejoignons une plage et commençons à nous trempouiller, jusqu'à ce que nous tombions sur une méduse... Nous ne savons pas si ces bestioles sont dangereuses ici, et par mesure de précaution nous rejoignons la berge avant de rentrer à la Coral pour un dernier verre ensemble devant le coucher du soleil. Nos amis partent en effet demain pour la Thaïlande, le dernier pays de leur année autour du monde!



C'est alors qu'un bateau arrive, ramenant des pentionnaires de la Coral Beach d'une excursion, et nous commençons à nous marrer. Nos amis nous avaient prévenus que certaines personnes ici étaient un peu particulières... C'est le mot. Si au Last Point, nous avons les défoncés permanents, ici c'est pire : du bateau débarquent toute une troupe de pseudo-hippies en paréos et shorts de bain qui se ruent sur le bar en répendant sur la plage une persistante odeur de monoï. Certain d'entre eux ''travaillent'' ici. Du genre à balancer du ''carpe diem'' et à prôner le retour à la vie simple dénuée de superflu en agitant la paille de leur cuba libre à 6$ affalé dans un transat tandis que l'équipe cambodgienne s'occupe du nettoyage et du service de leur pizza 4 fromages... Mais l'honneur est sauf : on peut aligner une note de 900$ en une semaine, finir ivre mort tous les soirs, et en même temps revendiquer le retour à l'essentiel, car on a reussi le tour de force de Koh Ta Kiev... Survivre sans wifi (nous l'avons entendu) plusieurs jours d'affiler! Ces aventuriers, c'est plus ce que c'étaient...

Enfin de notre côté, nous disons au-revoir à deux formidables personnes. Nous aurons passé de très bons moments avec Max et Tabatha, et cela faisait un moment que nous n'avions pas rencontré pareils voyageurs. Si vous voulez jeter un oeil au voyage qu'ils s'apprêtent à achever, vous pouvez decouvrir leur blog ici.

Avec toutes ces histoires, la nuit est tombée et il nous reste une jungle à traverser pour rentrer chez nous... Nous courons presque à travers la forêt, et arrivons devant notre tente en nage... Pile à l'heure du dîner des moustiques. C'est une boucherie. Enfin, une moustiquerie. Mais nous avions prévu le coup : après la douche, nous installons le camps sur la plage, refusant de nous faire rabattre une fois de plus sous la tente par ces vampires miniature. Nous déployons un véritable écran d'encens autour de nous (un grand merci à la maman de Léonore!), nous barbouillons de répulsif, et réussissons à tenir les essaims d'avides suceurs de sang en respect. Non mais!

Nous revoilà seul au monde sous les étoiles et la mangrove avec notre réchaud, nos nouilles, le derrière posé dans le sable face à la mer... Mais je râle. La fatigue, la moiteur, le sable qui colle de partout, la chaleur, sans compter l'anticipation d'une nouvelle et longue nuit blanche... J'en ai marre. Je ne suis déjà pas fan de la plage en temps normal, et bien à présent je peux dire que je n'apprécie pas du tout la vie sauvage sous latitude tropicale. Perchez-moi une semaine à 4000 mètres d'altitude par -20 degrés avec mon feu et ma tente, aucun soucis. 2 jours sur une île tropicale par contre... Chacun son truc. Léonore se sent comme un poisson dans l'eau!

La nuit est à l'image de la précédente : Léonore dort comme une bienheureuse, et je ne peux pas passer plus de deux minutes sous la tente sans me retrouver dégoulinant et suffocant...

A 1h du matin toutefois, je vois enfin avec bonheur un gros rideau de nuages bien noirs couvrir le ciel. Le vent se lève, la température tombe d'un coup, et la tempête s'annonce. Mais l'heure n'est pas au sommeil : c'est maintenant que nous allons voir si notre tente made in Vietnam tient la route! Je rentre en trombe et me met à étudier les coutures. Sans être trop violent, le vent souffle très fort, et la pluie se met à tomber. On est loin du typhon tropical, mais la Vaude réussit son baptême du feu! Et je peux enfin dormir quelques heures...

Et puis bon, dans le cadre île tropicale, on a vite fait le tour des activités... Notre dernier jour à Koh Ta Kiev est sensiblement le même que les précédents : plage, baignade, nouilles, jungle, plage, baignade, nouilles, nuit blanche. C'est mignon tout ça mais trois jours c'est laaargement suffisant!



Enfin bon, je gueule je gueule, mais nous avons quand même passé un très bon moment sur l'île. A peu près vierge, très tranquille et complètement carte-postalienne, Koh Ta Kiev nous a permis de revivre quelques jours coupés du monde, de faire notre tambouille de notre côté sans rien demander d'autre qu'un peu d'eau douce à nos semblables, et de passer de bons moments avec des amis, le tout dans un décors enchanteur. Et alors au niveau des dépenses, nous sommes proches du 0 absolue : en trois jours, entre la place pour la tente et l'eau douce, nous aurons dépensé... 12$. 13$ en comptant l'achat de la nourriture avant le départ, qui nous aura d'ailleur permis de profiter d'un régime alimentaire d'une variété tout bonnement exceptionnelle : nouilles cuites à l'eau douce, à l'eau de mer, nouilles crues, nouilles aux sardines, sardines aux nouilles, de quoi se plaint-on?

Sans parler de vivre à la sauvage, si vous êtes friands du genre d'environnement que décrit ce récit et que vous avez le budget pour vous payer un bungalow, les repas aux paillottes de Coral Beach ou du Last Point et de petits cocktails sur la plage, nul doutes que vous adorerez cette île. Pour info, comptez entre 10 et 15$ pour le lit, en dortoir ou en bungalow, et entre 4 et 6$ pour un plat ou un verre.

Il est temps de nous remettre en route, et en fin de matinée, nous reprenons le bateau pour Sihannoukville. Arrivés sur place, une fois remis du vertige provoqué par l'odeur d'écran total qui nous prend le museau alors que nous sommes encore dans le bateau à 40 mètres de la plage, nous nous activons sans perdre de temps.

Et ce coup-ci, pas besoin de réfléchir à la suite de notre programme! Cette fois, il faut dire que nous la connaissons depuis trois ans, depuis que durant la préparation du voyage, nous avons décidé d'aller au Cambodge...

Il est en effet temps pour nous de rejoindre Siem Reap et le site le plus célèbre d'Asie du sud-est, les grands, les fameux, les magnifiques temples d'Angkor!

Rendez-vous dans quelques jours pour les découvrir à votre tour!

Ainsi s'achève notre périple dans le sud cambodgien. Et nous en garderons un bien bon mais étrange souvenir. C'est assez difficile à expliquer tant nous en avons discuter de manières différentes à de nombreuses reprises.

Si l'on résume grossièrement la semaine et demi que nous venons de passer, que voit-on? A Kep, nous avons trouvé une station balnéaire assez touristique qui n'était pas dénuée d'un certain charme local. Nous y avons passé d'excellents moments avec des français expatriés au Cambodge, avons parcouru un sympathique parc national après avoir rêvé au milieu des papillons et des fleurs et partagé un jus de mangue avec une tasmanienne adorable et un sympathique groupe de voyageurs avec qui nous aurons bien rigolé, tout en nous délectant de poissons entre deux baignades devant le coucher du soleil.

A Kampot, nous avons découvert une ville coloniale sympathique, mais il était surtout agréable de s'y poser à ne rien faire dans des endroits clairement conçus pour accueillir les vacanciers ou les nooombreux expatriés qui y habitent. Nous aurons passé du bon temps avec nos proprios fêtards, de nouveaux voyageurs, et surtout avec Max et Tabatha que nous n'oublierons définitivement pas. Sans parler de notre minuscule escapade campagnarde, il y avait bien un autre temple à visiter que nous avons zappé, mais c'était surtout la balade dans les rizières pour s'y rendre qui valait apparemment le coup. Et les rizières, ça fait 4 mois que nous traînons dedans...

Nous avons terminé sur une île paradisiaque pas si déserte que ça, à jouer les robinsons solitaires à côté de jeunes baroudeurs d'un genre que nous n'affectionnons pas particulièrement tout en passant de supers après-midis avec nos deux compagnons.

Au final, nous n'avons rien vu ni fait d'exceptionnel mais tout était toujours vraiment sympa et varié. Nous avons rencontré beaucoup de monde mais surtout des voyageurs et des étrangers, avec lesquels nous avons passé de très très bons moments. Nous avons renoué avec le bonheur de la construction d'itinéraire par les rencontres, mais sans en apprendre des masses sur la culture locale. Nous avons glandouillé en adorant ça dans des endroits pas tellement typiques et avons fait nos ours sur une plage abandonnée.

Tout ça se mélange, le fait de voyager en plein début de saison touristique doit jouer aussi, tout comme les destinations que nous avons choisi, leur aménagement et la façon dont nous les avons parcouru, mais pour la première fois nous avons vraiment l'impression d'être en vacance dans un pays. En tant que visiteurs, avec d'autres visiteurs dont nous avons adoré la compagnie, en évitant le côté touristique abrutisant. Et c'était cool! Comme quoi c'est possible.

Je ne sais pas si je me fais bien comprendre : c'était génial, nous avons beaucoup apprécié chaque moment, mais depuis une orbite sur laquelle nous n'avons presque jamais gravité, que nous n'avons pas vraiment cherché (à moins que...?), mais qui au final nous a beaucoup plu. Etonnant! Il n'y a vraiment rien de négatif là-dedans, pour la simple et bonne raison que la sauce a pris, mais pas de la façon à laquelle nous sommes habitués dans un pays comme celui-ci. Et avec notre état d'esprit actuel, tout cela est tombé à pique.

Tout ceci montre encore une fois que le voyage, c'est le changement, mais que ce changement peut très bien s'inscrire dans la facon meme de voyager. La volonté de toujours plonger en profondeur quelque part est la plupart du temps difficile à concrétiser, souvent frustrée, et peu au final être fatigante. Faire ce qui nous fait envie, même si cela implique d'être peut-être moins raccord avec les fondements de l'endroit où l'on se trouve. Du moment qu'on y prend un maximum de plaisir, le reste importe peu.

2 commentaires:

  1. C'est Tabatha et Maxime. Super votre article. Votre spot avec la tente et la plage ça fait un peu rêver quand même!
    On est aussi super content de vous avoir rencontré! C'était top, vous êtes des VRAIS aventuriers :)

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  2. On était bien calé! Bon, il ne fallait pas trop aller au fond de la plage sous peine de se retrouver face à quelques détritus... Nous nous souviendrons longtemps des bons moments passés avec vous, plein de bonnes choses pour la suite!

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