dimanche 1 décembre 2013

La découverte de l'Albanie, ses habitants adorables, ses villes, ses habitants formidables, ses plages, ses montagnes, et ses habitants exceptionnels!

Ainsi, nous avons quitté le Monténégro pour explorer ce pays sur lequel nous ne savions que peu de choses qu'est l'Albanie.

Une petite introduction s'impose. Depuis notre départ de France (2 mois aujourd'hui!), nous avons entendu diverses choses sur ce pays. ''C'est un pays fermé'', ''ce n'est pas sûre'', et autres remarques élogieuses de ce genre sont revenues souvent, à chaque fois complétées par un désopilant ''enfin, je ne sais pas, je n'y suis jamais allé''.

Du coup, nous y sommes, et avons une vision du pays je pense plus objective.

Un peu d'histoire avant de nous lancer dans le récit : l'Albanie acquiert son indépendance en 1912, à la chute de l'empire Ottoman, et devient une démocratie tandis que l'influence communiste croit de plus en plus. A la fin de la seconde guerre mondiale, le pays se retrouve sous un régime communiste stalinien jusqu'à la fin du 20ème siècle, et sa transition vers le capitalisme a été très difficile.

Sa population comporte environ 65% de musulmans, mais aussi des chrétiens, catholiques et orthodoxes. Ces différentes religions vivent en harmonie et sans troubles d'aucune sorte. On nous a souvent dit ''En Albanie, il n'y a pas de musulmans ou de chrétiens, il y a des Albanais''. Ca fait plaisir!

Alors pour commencer, nous dirons juste une bonne fois pour toute que l'Albanie présente de nombreux attraits, mais aussi et c'est le plus impressionnant, que sa population est d'une gentillesse, d'une générosité et d'une ouverture d'esprit que nous n'avons que rarement rencontré. Même si le voyageur peut parfois être sollicité à chaque coin de rue, même si les albanais sont parfois un peu gredins, très franchement nous n'avons jamais été reçu, dans aucun pays que ce soit, aussi bien que nous l'avons été ici. Voilà, c'est dit, et nous sommes bien contents d'être hermétique aux on-dit et d'être allés voir par nous-même.


Shkoder, Lezhe, Durres, Vlore

 
Durres
Nous avons quitté Bar au Monténégro pour stopper en direction de la frontière albanaise, que nous avons atteint dans la soirée après nous être fait deposer par deux loustics qui en avait visiblement bu une de trop...

La nuit tombant, et ne connaissant pas les réactions concernant le camping sauvage dans ces contrées, nous demandons dans une boutique du village de Moriqan si quelqu'un connait un coin où planter la tente. La tenancière du magasin nous a en 10 minutes proposé un matelat et des couvertures dans l'arrière boutique! Ce premier contacte est des plus prometteur, nous nous retrouvons à dormir en intérieur, gavés de mandarines par notre hôte.


Le lendemain, nous prenons un bus pour Shkoder, bien sûr toujours sous la pluie, qui continue de tomber pendant notre tour de la ville, ses mosquées, et ses églises orthodoxes. Les rues ne manquent pas d'animation, entre les étals, les vendeurs à la criée et la cirulation. Ca klaxonne, ça roule n'importe comment, bref, ça bouge. Nous avons même la surprise de croiser des bus lyonnais en piteux état, probablement refourgués à l'Albanie par la municipalité...

Nous sommes assaillis par les chauffeurs de taxis qui nous proposent leur services, les bus, les vendeurs ambulants. Avec nos gros sacs, nous ne passons pas vraiment inaperçus et sommes très sollicités, mais toujours avec le sourire et sans (trop...) insister.

Les prix ici sont à tomber par terre, et nous nous permettons 2 cafés pour nous réchauffer (1 euro!).

Nous quittons ensuite cette grande ville pour stopper en direction de Lezhe, et c'est un italien qui nous y pose. Nous demandons la direction de Durres autour de nous, et c'est génial, les gens se mettent en 4 pour nous aider!


Nous partons lever le pouce pour être récupérés par un albanais parlant un français très correct, avec lequel nous sympatisons. Il nous apprend notament qu'en Albanie, les chrétiens participent aux fêtes musulmanes et inversement! Une leçon dont certains devraient s'inspirer...

Il nous raconte plein de choses sur son pays, où la vie n'est pas évidente, la faute à un gouvernement complètement corrompu depuis la chute du régime communiste. Ici, quand il y a quelque chose à faire, c'est la population qui le fait, seule, sans l'aide des pouvoirs publics et un peu abandonnée par l'Union Européenne. Notre homme, Dilaver, ne voit pas d'avenir ici, mais confirme que les albanais sont des princes de l'hospitalité.

Il nous offre d'ailleur la sienne, en nous offrant le repas et la nuit dans l'hôtel d'un de ses amis, vide en cette saison! Le geste est incroyable et complètement désintéressé, et nous nous retrouvons à dévorer un repas délicieux et à profiter d'une chambre tout confort gratuitement uniquement grâce au sens de l'accueil qui règne ici, c'est fabuleux.

Au matin, plus de pluie, et nous remercions chaleureusement tout le personnel avant de prendre un bus pour Durres. La ville est grouillante et encombrée, d'autant que les albanais ont une notion très particulière de la conduite, assez intéressante à observer...

Nous faisons un bon tour des différents édifices de la ville, puis cherchons un endroit propice au stop. Arrivée à une gare routière, nous bravons rabatteurs et chauffeurs en tout genre qui se pressent pour nous emmener, et levons le pouce pour Vlore, plus au sud... avant de nous reprendre une pluie violente sur le pif.

Ca commence à bien faire. La nuit tombe, et nous sommes en plein centre ville. Un homme essaye bien de nous négocier l'hospitalité pour la nuit aux alentours, mais la gratuité n'est pas vraiment de mise au coeur de la métropole. C'est encore génial de constater qu'à la moindre question, nous nous retrouvons avec 4 ou 5 personnes qui essayent de nous renseigner, malgré la barrière de la langue. L'Anglais n'est pas très répandu ici, contrairement à l'italien, ce qui ne nous aide pas vraiment... Nous allons donc chercher un hôtel où passer la nuit. Pour 15 euros, nous trouvons une chambre en plein centre! On ne va pas se priver...

Vlore, sous le soleil!
Au matin, nous rejoignons le terminal. Ca gueule pour annoncer les destination, ça crie, ça pétarade dans tous les sens au milieu des étals de nourriture dans un joyeux bazar.

Nous prenons un bus pour Vlore sans connaitre le tarif. Il n'y a d'ailleur jamais de tarif officiel, tout se négocie, mais nous avons la nette impression que le chauffeur nous charge beaucoup plus que les autres voyageurs... Après un long trajet, nous arrivons en ville sous un soleil radieux.

C'est fou comme un simple ciel bleu peut faire plaisir après tant de jours de pluie. A cause de ça, notre périple ici n'est pour le moment qu'une succession de levées de pouce et suit une progression très rapide, et il serait temps de pouvoir profiter un peu du pays!

Nous vadrouillons un moment dans l'après-midi, profitant du beau temps pour nous poser sur la plage, avant que la nuit tombe. A 15 euros l'hôtel, nous nous reprenons une chambre pour ce dernier jour en ville.

La côte de Vlore, comme au Monténégro, est couverte de bâtiments hôteliers en construction assez génériques, parfois carrément abandonnés, preuves d'une volonté d'expansion et de construction effrénée et pas vraiment réfléchie. Dans ce pays où les trottoirs sont jonches de trous parce que les habitants récupèrent les couvercles des bouches d'égout pour les revendre, c'est un peu désolant de voir des palaces hideux en construction qui ne seront probablement jamais terminé...



Retour à la vie rurale, de belles rencontres...



Il est temps de fuir la ville et l'oisiveté des hôtels, et nous stoppons pour Orikum, petite ville au pied des montagnes, avant de traverser une campagne verdoyante entourés des sommets enneiges.

Nous voulons rejoindre le parc de Llogara dans les montagnes, et nous sommes recupérés par deux hommes qui pestent contre notre incapacite a nous exprimer en albanais... Nous passons finalement le parc sans nous y arrêter (petit et sans grand intérêt), et nos chauffeurs nous emmènent à Himare, petit village côtier encerclé de montagnes.

Nous profitons du coin sous le Soleil, avant de nous enfuir vers les hauteurs.

Sur un grand surplomb rocheux au-dessus de la mer, nous nous retrouvons à nouveau dans une de ces zones en construction qui semble jalloner tout le pays, et nous demandons à un habitant du coin un endroit où camper.

Coup de bol, l'homme est propriétaire de toute la zone, et il nous ouvre son portail pour nous indiquer un chemin vers la plage, au bout duquel nous trouvons un parfait emplacement face au coucher du soleil.


Le lendemain, nous stoppons jusqu'à Qeparo, où nous faisons la connaissance du fantastique Claudio qui nous interpelle avant de nous payer un café. Professeur d'anglais à Tirane durant un bon moment, il a rejoint Qeparo pour s'occuper de retaper la maison familiale en hôtel, mais traditionnel. Il nous invite chez lui, où nous rencontrons sa mère et déposons nos sacs, avant de nous faire visiter un petit village des environs offrant une vue imprenable sur la baie.



Claudio a une vision très lucide de son pays, il pense que construire et construire encore des hôtels tous plus laids les uns que les autres en essayant d'imiter les affreux littoraux occidentaux n'est pas la solution. Les gens cherche plutôt le côté traditionnel en venant ici. Il désire pousser plus de monde à s'attarder dans son village, pour qu'il ne soit plus qu'une simple étape sur la route de Sarande. Mais comme partout en Albanie, il est seul pour réaliser ses projets, pour réamenager l'hôtel...

Nous le rejoignons parfaitement. Il se trouve que nous avons des conceptions identiques sur pas mal de sujets, éducation, politique, vie sociale.

L'accueil dont nous profitons au village est plus que chaleureux. Claudio parle bien anglais et peu traduire à ses amis. Ici, tout le monde connait la belotte et les cabarets parisiens font rêver! Tout le monde nous parle, nous sourit, nous met à l'aise.

Finalement, Claudio nous propose de passer la nuit chez lui, et nous profitons de la délicieuse cuisine de sa mère, très attentionnée, après avoir coupé le bois pour le poêle.

L'après-midi est remplit de discussions sur l'Albanie, la France, l'humanité. Il apprécie beaucoup le fait que nous ayons eu la volonté de venir voir l'Albanie par nous-mêmes, et nous lui décrivons tout ce que nous avons trouvé ici.

Il nous ramène à Himare pour nous présenter ses amis, et nous sommes encore au centre des attentions, profitant d'un délicieux festin dans un café du coin, papotant avec tout le monde. La soirée est excellente, les gens adorables et intéressants, et nous rentrons pour nous coucher repus dans une des chambres de l'hôtel familial.

Les adieux du matin sont difficiles, tant la journée précédente fut riche en bonnes rencontres, en générosité et en discussions passionnées. Après un dernier café avec Claudio, il nous joue quelques airs d'adieu à la guitare, puis nous nous séparons en lui souhaitant toute la réussite du monde. Nous stoppons pour Sarande, et un couple nous dépose en plein centre ville.

De là, nous comptons rejoindre le parc national de Butrint, au sud, avant d'entrer en Grèce.

Les habitudes et coutumes en Albanie nous ont un peu désarçonnées au début, mais en très peu de temps nous avons découvert un pays à la fierté nationale intense, chargé d'une histoire complexe, dont les habitants peuvent paraitre rudes, mais sont des joyaux de générosité et d'ouverture, très intéressés par les étrangers, et font preuve d'un sens de l'hospitalité presque troublant tant il est normal ici.

Et en tant que français, nous ne sommes pas habitués à de tels réflexes de discussion, d'accueils spontanés, de bourrades affectueuses et de cadeaux en tout genre.

La situation économique du pays étant ce qu'elle est (le salaire moyen est de 230 euros par mois), il est vrai que le voyageur est parfois très sollicité et il faut quand même rester vigilant et faire attention aux petites arnaques, mais la discussion l'emporte toujours. Les albanais sont peut-être parfois un peu filous sur les bords, mais toute négociation se conclue systématiquement sur un sourire.

En prenant un peu de recul, il se dégage du pays une impression de zone de non droit un peu anarchique, où chacun se débrouille comme il peut pour régler ses problèmes, où tout est négociable et marchandable. Entre la corruption du gouvernement et la mafia qui tient le pays, le concept de loi est relatif...

Nous quitterons l'Albanie comblés par les terres et les villes que nous avons parcouru, marqués pour un bon moment par ses habitants, et particulièrement par Dilaver et Claudio, avec lesquels nous avons pu échanger bien plus que les quelques banales formalités de rigueur lors d'une rencontre. Il est important de mieux connaitre ce pays, quand on pense que certains le place au moyen orient, à côté de l'Irak...

Shqipëria faleminderit, faleminderit atyre që na kanë mirëpritur dhe ne nuk do të harrojmë për atë që ata mendojnë dhe çfarë ata na ofruan.   

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire