vendredi 23 mai 2014

Himachal Pradesh, Panjab : Manali, la Parvati Valley et Amritsar


Avant toute chose : JOYEUX ANNIVERSAIRE LEONORE!!!

Bonjour! Après quelques modifications d'itinéraire, nous voilà finalement arrivés à Delhi depuis jeudi.

Après quelques jours à profiter de la fraicheur des montagnes de l'Himachal Pradesh, nous avons fait un créneau par Amritsar, cité sacrée des Sikhs, avant de débarquer dans la tourbillonante capitale.

Nous voilà dans le bouillon indien, le vrai : 17 millions d'habitants, soit plus de 11 000 au kilomètre carré! 45 degrés à l'ombre, pas un nuage, pas un souffle de vent... Mais nous sommes ravis de plonger enfin dans le pays, de nous retrouver au milieu du bazar, d'avoir plein de choses à aller voir.

Nous allons vite passer sur ce que tout le monde sait, et ce qui fait que beaucoup ne veulent pas visiter ce pays : oui il fait très chaud, c'est bruyant et agité, oui on ne peut pas faire 5 mètres sans se faire harponner par 15 personnes en même temps, avec parfois beaucoup d'insistance. C'est dit, c'est l'Inde, nous n'y reviendrons pas. Pour plus d'informations négatives sur le pays, reportez vous à tous les guides et sites du monde, qui permettent à chacun de développer une bonne grosse psychose paranoiaque du sous-continent indien.

De notre côté, comme à notre habitude, nous allons prendre le bon et ne pas se focaliser sur le reste.

New Delhi et Agra nous attendent dans les jours qui viennent, promesses d'aventures et de découvertes en tout genre, qui ferons l'objet d'un autre article dans une à deux semaines. Terminées les publications toutes les trois semaines, trop lourd à rédiger!

Donc pour l'heure, voici le récit de nos pérégrinations dans le nord du pays. C'était calme, beau, frais, mais finalement un peu trop inactif pour nous, qui attendions avec impatience de découvrir le reste du pays. Amritsar avec son fantastique temple d'or a été une occasion de plonger une première fois dans l'agitation d'une grande ville.


Manali 



Nous vous avions laissé la derniàre fois a Manali, que nous avons pu explorer durant quelques jours.

Manali, c'est bien. Manali, c'est un retour au 70's : le rock et le reaggea résonnent dans les rues de la vieille ville, les gens sont souriants et calmes (probablement à cause de l'air pur des montagnes...), le cadre naturel est à tomber par terre, avec des forêts, des rivières, des sommets enneigés, des yaks, des lapins angoras etc... Il y a également quelques temples à voir.

Nous y avons fait retraite, dans le calme et la tranquillité. Beaucoup de rencontre, indiennes comme etrangères. Il s'avère que l'Himachal Pradesh est LE lieu de vacance des jeunes israëliens qui viennent de terminer leur service militaire. Ils sont très sympas (ce sont deux israeliennes qui nous ont conseillé de passer voir la Parvati valley et Kasol), mais un peu... Hyperactifs. Et comment leur en vouloir? Après un service obligatoire de trois ans pour les hommes et de deux ans pour les femmes (!), n'importe qui voudrait se lâcher un bon coup.

New Manali
Après la rédaction de notre précédent billet, nous sommes donc partis à la découverte du village et de ses environs. Petit détail qui aura son importance juste après : le soir de la publication, l'un des indiens du village avec qui nous avons sympathisé, Hapi, nous invite à une soirée dans sa guest house le lendemain...

Le premier jour, nous rejoignons New Manali, plus agitée et grouillante que la vieille ville. Nous vadrouillons un peu dans les ruelles, passons monastère tibétain et temples, mangeons un thali, avant de mettre le cap vers les hauteurs et le temple d'Hidimba, dedié à la soeur du héros du même nom du Mahabharata.

monastere sur fond de montagnes
Il est sympa dans le genre pagode des montagnes hindoue-viking, avec ses poutres apparentes et ses cornes accrochées aux murs. Une foule de dévots fait la queue pour déposer des offrandes dans le temple.

Nous redescendons et retraversons la ville pour rejoindre le temple de Manu, au milieu de jolies maisons colorées aux toits d'ardoise. D'architecture moderne, il n'est pas très folichon à observer, mais les petites ruelles et places alentours sont sympas comme tout.

le thali, c'est cool
Après un petit repas, nous rejoignons la guest house d'Hapi... Pour qu'il nous apprenne que nous allons tourner dans un clip réalisé par l'un de ses amis! Nous voilà assis autour d'une table dans une pelouse, avec deux acteurs professionnels et deux autres figurants, à boire un cafe et à discuter, pendant que les caméras tournent... Nous ne savons pas trop comment nous sommes arrivés la, mais nous rigolons bien!

Nous terminons la journée là-dessus. Hapi nous enverra le lien de la vidéo dès que celle-ci sera montée! Nous ne garantissons en revanche pas la qualité de la musique...

temple d'Hidimba







Temple de Manu




Le lendemain, nous nous levons tôt et mettons le cap sur l’autre côté de la vallee et les superbes chutes d’eau que nous apercevons de loin depuis 4 jours.

Nous passons le village de Vashish avant d’attaquer une bonne grimpette dans la forêt, qui nous amène au pied d’immenses cascades.

Bon petit après midi dans la verdure, le temps est radieux, mais nous rejoignons tôt notre guest house pour préparer notre depart pour la Parvati Valley demain. 








La Parvati Valley



Au matin, nous rejoignons le terminal de New Manali, pour embarquer en bus à destination de Kullu, d’où nous prenons un autre car pour Kasol, à l’entrée de la vallée.

Nous découvrons un village plus ou moins semblable à Manali niveau ambiance et cadre, mais le temps laisse à désirer. Nous sommes en pleine saison, les prix s’envolent, mais nous trouvons quand même une chambre pas trop chère. Nous ne comptons rester qu’un jour ou deux avant d’aller crapahuter dans la montagne autour de la vallée. Pour l’heure, repos après une nouvelle journée de transport…

Nous nous réveillons pour constater que le temps de la veille persévère : le ciel est gris, il pleut et nous décidons de rester un jour de plus. Aller planter la tente après 4 heures de marche le tout sous la pluie ne nous emballe pas des masses…

La matinée est partagée entre thés, repos et balades dans le village (un véritable repaire de hippies. Y’a plus de jeunesse!). Nous apprenons qu’un festival se tient près du village, mais à 1500 roupies la soirée, nous allons zapper!

L’après-midi, le soleil fait son grand retour, et nous partons vadrouiller en forêt en suivant la rivière Parvati. Nous entendons la musique du festival toute proche et bavons : de la bonne vieille transe goa qui résonne dans la forêt! Nous tentons bien une infiltration, mais la rivière nous barre la route… Une autre fois!

Nous attendons avec impatience de pouvoir partir dans la vallée : le village de Kasol est sympa, mais il n'y a pas grand chose à faire, en particulier lorsqu'on vit avec moins de 1000 roupies par jour pour deux...


















Le lendemain, génial, le soleil brille! Ni une ni deux, nous chargeons les sacs et partons à pied en suivant une petite route. Objectif : le petit village de Tosh, à 4h de marche de Kasol.

Après une heure de crapahute au milieu des forêts de sapins, des rivières et des petits villages, nous atteignons Manikaran, dont les immeubles s’étalent au bord de l’eau. Nous y voyons quelques temples, mais ne trainons pas et continuons.

La journée se déroule bien, nous marchons tranquillement, le cadre est génial, mais nous sommes un peu blasés des décors montagneux après notre tour de l’Annapurna (forcément)…

En fin d’après-midi, nous découvrons en surplomb de la rivière un plan d’herbe au milieu des sapins, et avec bonheur nous allumons un feu. Quel plaisir de retrouver la nature, la cuisine au feu de bois et la guitoune!

Un papito indien, visiblement intrigué par notre campement, vient nous rendre visite. Pas étonné pour un sous en fait, il nous conseille de faire attention à l’à pic qui donne dans la rivière, avec un grand sourire, et malgré la barrière de la langue nous rigolons pas mal avec lui, il est tout sourire et gentillesse.

L’eau du thé et de cuisson de nos sempiternelles nouilles puisée dans la rivière, le feu qui crépite, la tente, le bruit de la rivière et du vent dans les arbres… Nous sommes chez nous!












Amritsar



La fin de notre échappée montagneuse approche, annoncant plusieurs jours d’action. Et ce n’est pas dommage!

Nous dégringolons de la montagne pour attraper un bus en direction de Kullu, d’où nous embarquons pour Amritsar en fin d’après-midi.

Amritsar… Ce nom résonne dans nos tetes! Le trajet moins : bus rempli à craquer, conducteur violent, nous ne dormons pas de la nuit…

Il faut préciser que la circulation, en Inde, c'est un concept : une bande de goudron sans éclairage, avec de chaque côté des files entières de carrioles, piétons, vélos, troupeaux etc... Et au milieu, les véhicules. Et c'est là que ça devient intéressant : c'est-à-dire que la méthode pour doubler, ici, est très particulière. En gros, on commence à doubler, qu'il y ai un vehicule en face ou pas. Et on continue. Encore. Et encore. Et au dernier moment, quand il devient évident que le dépassement est impossible et que l'on va tous mourir si on ne se rabat pas, on écrase le frein pour se remettre derrière le vehicule que l'on tentait de doubler à la dernière seconde. Mais vraiment la dernière seconde. Enfin bref, mieux vaut ne pas regarder à l'avant du bus pendant le trajet, sous peine de cheveux blancs avant l'heure...

A 5h du matin, nous débarquons dans la principale ville du Panjab, capitale spirituelle des Sikhs, où se trouve leur sanctuaire le plus sacré : Le temple d’Harmandir Sahib, ou Golden Temple.

Au programme : trouver un coin où dormir, et aviser. Tout est fermé à cette heure, mais la ville ne dort pas, loin de là : le soleil n’est pas encore levé mais les rues débordent déjà d’activité. Nous nous posons pour réfléchir, et finalement nous décidons de ne pas prendre de pause : nous visiterons Amritsar aujourd’hui, pour tenter un décollage pour Agra en fin de journée. Plan audacieux! 

Nous attrapons un rickshaw pour le temple, et pénétrons dans la cour. Chaussures et chausettes interdites, têtes couvertes de mise pour les hommes et les femmes. La foule déjà présente au premières lueurs de l’aube est principalement constituée de pélerins Sikhs, dont les turbans et les saris multicolores rendent magnifiquement avec le marbre blanc du mur d’enceinte et des dalles.

Petite parenthèse pour en dire un peu plus sur le sikhisme, théorisée au 15ème siècle. Cette religion tire ses influences de l'hindouisme et des religions monothéistes, c'est-à-dire que les sikh croient aux concepts de réincarnation, de pureté de l'âme, et du karma, somme des actes positifs ou negatifs. En revanche, ils croient en un seul dieu omniscient, omniprésent et omnipotent. Exit également le système de castes hindou, tous les hommes naissent égaux.

Arrivés au bord du bassin sacré entourant le temple, d’où la ville tire son nom (Amritsar signifie littéralement ''temple d'or''), nous oublions la fatigue et la chaleur, et restons un moment à admirer  le spectacle qui s’offre à nos yeux : le temple au levé du soleil est merveilleux. Nous avons beaucoup lu dessus, et enfin nous pouvons l’admirer. L'or de ses murs et de ses dômes (750 kg d'or pour le dôme principal, en forme de lotus retourné!) brille sous les premiers rayons du soleil. Des prières tirées des écritures résonnent à travers la place, des centaines de pélerins marchent, prient, et se baignent dans l’eau sacrée. Nous faisons le tour de la place, puis nous asseyons sur le marbre frais pour nous évader un peu, tandis que l’horizon s’embrase.

Nous resterons près de deux heures à contempler l'édifice et à nous imprégner de l'ambiance formidable qui y règne, avant d'aller jeter un oeil au musée de l'histoire Sikh (intéressant, mais présentant majoritairement les martyrs et la façon dont les Mogols, les anglais, et les autres les ont torturé... Pas vraiment d'explications sur le Sikhisme) puis de grignoter un morceau. 






Nous attrapons un rickshaw pour la gare. C'est parti pour la première expérience du célèbre chemin de fer indien!

Il y a beaucoup de monde à la gare, et nous devons attendre un bon moment avant d'apprendre que les trains pour Agra sont complets jusqu'à la semaine prochaine... Qu'allons-nous faire? Un homme vient nous demander ce qu'il se passe. Il nous conseille de passer par Delhi pour rejoindre Agra. Effectivement, un train se rend dans la capitale le lendemain! Nous prenons deux billets, départ 6h15 (ouch...) pour une arrivée prévue à 14h30, à un prix dérisoire (2 fois moins cher que le bus!).

Nous retournons dans le centre ville, pour trouver une chambre avant de ressortir et de nous rendre au temple de Durgiana, version réduite du Golden Temple, consacré aux dieux hindous, et plus particulièrement aux Pandavas, les 5 frères héros du Mahabharata.

Il n'y a pas grand monde, l'endroit est un magnifique havre de paix, et chose amusante, les visiteurs ont l'air plus intéressés par nous que par le temple! C'est d'abord un groupe de jeunes qui prend une dizaine de photos de nous, puis un couple d'indiens, avant que le garde de l'intérieur du temple nous invite à photographier, malgré l'interdiction, les superbes mosaïques qui ornent les murs (des mosaïques en miroir! Ca rappelle l'Iran). A nouveau, nous restons un bon moment assis au bord du bassin à admirer le temple, avant de rejoindre nos appartements pour nous écrouler.









Nous émergeons tant bien que mal à 4h30 du matin.

Les jours qui viennent vont nous voir traverser des villes immenses et réputées fatiguantes, mais nous sommes tout excités de reprendre un mode de vie basé sur les déplacements continus et les découvertes à la pelle. C’est que nos dernières semaines au Nepal ont été quelque peu statiques, et ont été suivies de longs trajets en bus et d’une visite des montagnes plutôt calme.

Nous prévoyons les galères. Histoire de mettre toutes les chances de notre côté, nous arrivons à la gare avec 1h d’avance, et demandons autour de nous le numéro du quai où nous devons prendre notre train, ayant entendu pas mal d’histoires sur les difficultés inhérentes aux trains en Inde . 4 personnes nous annoncent le quai 5, et nous nous y posons, ravis d’avoir eu 4 avis identiques sur l’endroit. 6h10 arrive, toujours pas de train, et nous demandons à nouveau : on nous confirme, c’est bien ce quai là. 6h15 passe… Peut-être le train est-il en retard? Nous rereredemandons… Le train pour Delhi était quai numéro 1, il vient de partir, nous l’avons raté… Crénom de pays… D’un autre côté, il fallait bien que ça arrive un jour : depuis le début du voyage, sans jamais rien réserver, nous n’avons jamais raté ni attendu plus d’une journée un transport. Et coup de bol, un autre train part pour la capitale à 8h! Ce coup-ci, nous sommes dedans, c’est le bon, et nous partons. 8h de voyage en seconde classe, dans un wagon remplit à ras bord (20 personnes dans une cabine 8 places…), avec la température qui monte, qui monte… Le trajet est long et fatigant, et en fin d’après-midi nous débarquons dans la chaleur torride de Delhi.


Nous sommes à Delhi! Ca fait partie de ces endroits dont nous avons tant entendu parler, et ça y’est, nous y sommes! Nous essayons de garder la tête froide malgré les 40 degrés et quelques, et quittons la gare.

Dehors, c’est le chantier. Istanbul à côté, c’était calme…

Nous esquivons taxis, rickshaws, mais espérons nous faire alpaguer par un rabatteur d’hôtel. Et oui, dans notre situation, sans réservations, les rabatteurs peuvent se montrer utiles, dans le sens où nous n’avons pas de point de chute et où nous pouvons annoncer notre tarif. Nous sommes bientôt interpellés par un homme, qui nous propose une piaule à 800 roupies… Nous sourions, en expliquant que nous ne mettons pas plus de 300 dans une chambre, et après quelques parlementations, il accepte. Nous débarquons dans une petite guest house, à deux pas de la gare et de son arrêt de métro, dans une chambre à 3 euros et quelques en plein coeur de Delhi!



Et nous voilà, avec nos cartes et le lonely planet récupéré en Iran, près à manger la capitale. Au programme des prochains jours, la visite de Delhi en long, en large et en travers, après quoi nous partirons pour Agra puis le Rajasthan.

Notre vadrouille dans les montagnes était sympa, calme et belle, sans être transcendante pour autant. En fin de compte, nous avions plutôt besoin de bouger, d'endroit certe mais aussi et surtout de cadre et d'ambiance. Nous attendions vraiment de plonger dans le tourbillon indien, ce qui est à présent chose faite, et nous sommes à nouveau frétillants et avides de continuer notre route.

Avec Amritsar, nous avons plongé dans le circuit des grandes villes d'Inde, et il en resort une impression complètement positive. Nous commençons à nous dire que tout le monde s'en fait tout une histoire de l'Inde, alors que bon, ce n'est pas si terrible. La chaleur, le harcèlement des touristes, l'agitation propre au pays, effectivement tout cela est présent, mais il est facile de passer outre et de garder son calme. Et puis quand même, les trois quarts des contacts que nous avons eu avec les indiens étaient de pure gentillesse, désintéresses, gratuits, et ils nous ont bien secouru. Pas de quoi gâcher un voyage donc, disons que ça fait partie du truc! 

Une autre petite chose : Léonore fete aujourd'hui ses 23 ans! JOYEUX ANNIVERSAIRE!!!


Pour finir, une petite (...) modification de notre itinéraire est en réflexion depuis près d'un mois, et sera concrétisée après notre trip indien. Nos fonds arrivent à leur terme (cf photo ci-dessus...), et nous n'avons pas de quoi terminer notre voyage en Asie du sud-est pour le moment. 

Du coup, notre prochaine mission est la suivante : après l'Inde, nous décollerons directement pour l'Australie, où nous comptons ramasser mangues et citrons pendant plusieurs mois afin de financer la fin de notre voyage, qui nous emmènera en Asie et en Amérique du sud. Ce projet a été murement réfléchi, nous allons garder la somme nécessaire au vol et aux working holiday visas, et avons encore de quoi passer plus de 2 mois en Inde, si nous continuons à vivre comme nous le faisons.

Au final, à la fin de notre voyage en Inde, nous aurons donc dépensé en 11 mois 6000 euros à deux. Comme quoi, voyager pour 250 euros par personnes et par mois, c'est complètement possible!

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