mardi 26 novembre 2013

Le Monténégro, ses randos en parcs nationaux, et... sa pluie!

Voici notre article au Montenegro, publié depuis Bar, sur la côte sud. Et oui, un seul article! Il faut dire que le pays n'est pas très grand, nous pensons passer la frontière Albanaise aujourd'hui.

Notre semaine dans ces contrées fut ponctuée de nombreux kilomètres de balade, dans un fjord et deux parcs naturels. Beaucoup d'aventures de plusieurs jours en pleine nature se sont succédées. Que du bonheur?

Et bien pas forcément. Rien de grave, mais nous subissons depuis 5 jours un élément implacable, imprévisible et impondérable, très violent pour nous qui vivons dehors 24h sur 24, j'ai nommé la météo pourrie... Enfin, la santé et le moral vont bien, à l'heure où nous écrivons il fait beau, mais comme vous le lirez notre semaine fut quelque peu éprouvante par moments...

Le Fjord et la baie de Kotor


Herceg novi, où nous vous avions laissé la dernière fois, s'avère légèrement trop bétonnée-hôtellisée-touristique. Les plages sont en fait des carrés de béton bordées de résidences et d'hôtels, tous vides à cette époque... Un bien triste tableau que l'on doit apparement à la mafia, qui dirige quasiment le pays, et qui lance programme de construction sur programme de construction, envahissant le littoral de buildings tous plus moches les uns que les autres, et surtout complètement inutiles...

Mais la ville marque aussi l'entrée d'un fjord s'enfonçant sur 28 kilomètres à l'intérieur des terres que nous souhaitons parcourir. En sortant de la ville, nous découvrons enfin une plage, une vrai, et nous pouvons même profiter d'un jardin abandonné pour poser la tente dans ce coin de bâtiments déserts.

Au programme dans le pays : remonter le fjord en passant par Risan, Perast et Kotor, puis rejoindre le parc natinonal Lovćen et le traverser jusqu'à Cetinje. De là, rejoindre Rijeka au sud-est pour vadrouiller dans le parc Skadar jusqu'à Virpazar, au bord du lac le plus grand des Balkans, à cheval sur la frontière avec l'Albanie. Après quoi nous rejoindrons la côte à Bar, pour la suivre jusqu'à Ulcinj puis passer en Albanie.

Au matin, nous stoppons donc en direction de Risan, pour être embarqués après 45 minutes par un couple de fort bon conseil, qui nous dépose quelques kilomètres avant la ville, au milieu des méandres du fjord entouré de montagnes. Le décors est somptueux, rien à voir avec la côte! Nous rejoignons Risan à pied, pour continuer directement vers Perast.

 Le petit village est magnifique, niche au bord du lac, ses églises et palais blancs brillant au Soleil.

Perast
A la sortie, tandis que nous cherchons un coin où poser la tente, une voiture dont le conducteur nous avait vu plus tôt dans la journée s'arrête spontanément pour nous enmener à Kotor!

Lorsque nous atteignons la ville surmontée d'une montagne sur le flanc de laquelle court un rempart immense, notre hôte nous recommande un chemin qui monte vers les ruines de l'ancienne forteresse pour planter la tente.

Nous suivons un sentier fortifié, grimpant de quelques mètres avant de trouver une plateforme herbeuse où poser le camp. Demain, nous tenterons de nous rendre à Lovćen.

Les remparts de Kotor


Le parc national de Lovćen

 


les ruines de la forteresse et sa chapelle
Au matin, nous grimpons le sentier jusqu'aux vestiges de l'ancienne forteresse, pour avoir la surprise d'apercevoir un panneau de randonnée indiquant ''Lovćen''. Nous n'avons même pas eu à chercher le chemin!

Nous réalisons un rapide inventaire de nos ressources : 4 jours de provisions en faisant attention. De plus, nous sommes physiquement au top. Nous prévoyons deux à trois jours pour rejoindre et parcourir le parc, durant lesquels nous quitterons toute civilisation à plus de 1000m d'altitude. C'est parti pour le trip. Mais avant ça, nous passons remplir nos 7L d'eau dans une ferme du coin, et en profitons pour faire l'emplette de fromage de chèvre aupres d'un fermier souriant. On ne se refuse rien!


Les montagnards du coin sont très sympa, un peu trop d'ailleur... On se croirait dans les bronzes : Après l'achat du fromage, le berger insiste pour que nous restions, et nous sort la bouteille de gnole maison, le Raki, une eau de vie faite a base de raisin, genre alcool local à 80 degrés qui décape la langue et la gorge. C'est fort, très fort! Il est 9h du matin, et nous voilà en train de trinquer avec le loustic qui ne parle pas un mot d'anglais et qui nous ressert de son débouche-canalisation... Un grand moment!


Nous attaquons ensuite (plein d'entrain!) la grimpette, parcourant toute la matinée un sentier sinueux traversant un décors rocailleux, depuis lequel le panorama sur la baie est de plus en plus grandiose, avant de nous enfoncer dans une forêt de sapins. Le chemin est très pentu, nous en prenons plein les cuisses, mais aussi plein les yeux, jusqu'à la pause repas.

la baie de Kotor


Nous arrivons sur la petite route qui rejoint le parc, d'où nous voyons cette fois la totalité du fjord depuis Herceg Novi, avant de rejoindre l'entrée du parc et de grimper un autre itinéraire de rando traversant une forêt touffue dans un calme absolu.

Nous débouchons sur une cuvette couverte de hautes herbes, d'où dépassent quelques ruines, entourée des plus hauts sommets du parc.

Nous sommes à 1200 mètres d'altitude, nous sommes partis de 0, et nous trimballons des sacs de plus de 15 kilos.

Nous décidons de planter la tente sur un replat d'herbe, et de passer la nuit dans le silence absolu qui règne ici, au coeur du parc. Le pied, même si nous devons dormir tout habillé à cause du froid. Le problème, c'est que nous n'avons plus rien à nous mettre sous la tête... C'est l'occasion pour nous de tester l'oreiller-livre, plus confortable qu'il n'y parait!


Que du bon jusque là! Mais les galères arrivent...

Nous quittons les lieux au matin sous un vent violent et un ciel gris. Nous marchons sur la toute petite route qui traverse le parc, et la pluie se met à tomber au bout d'une heure, accompagnée de bourrasques à décorner les boeufs. Nous progressons laborieusement une bonne partie de la matinée d'abris en abris dans la tempète, pour finalement décider de monter la tente, tant la pluie tombe drue. Nous ne pouvons pas continuer comme ça!

Nous trouvons une petite cuvette blottie entre les collines, relativement abritée des rafales, et montons la tente rapidement mais sans précipitation, pour bien la fixer, remerciant notre excellent matériel. Et puis voilà. Nous restons la journée dans la tente qui tremble sous l'orage, mais nous sommes au sec, avec de la nourriture et à boire, donc tout va bien! Nous sommes en plein espace naturel, à 19km de Cetinje, soit 4h de marche, que nous sommes résolus d'accomplir le lendemain. Si c'est sous la pluie, nous prendrons une chambre en ville pour nous sécher. Nous n'avons pas vraiment le choix, nos réserves de nourriture étant descendus plus rapidement que prévu à cause du froid...

Bien sur, le lendemain voit la météo nous envoyer tout ce qui est immaginable dans la tronche : pluie qui tombe à l'horizontale, rafale, grêle (oui, grêle!)... C'est très violent. Nous rentrons la tête dans les épaules et avançons (bien sur, nous n'avons aucunes photos de ces glorieux instants) durant 3h30 sans nous arrêter, tentant de nous diriger à la boussole.

Hélas, l'échelle de notre carte n'est pas du tout adaptée à la marche, et nous nous perdons. Nous suivons un chemin que nous pensons être le bon pendant près de deux heures, sous la neige et la grêle, et nous débouchons... Au sommet de la plus haute montagne du coin, dans le brouillard à 1560 mètres d'altitude! C'est désesperant. Nous redescendons dans la tourmente, avant de finalement suivre la bonne route pour redescendre dans la vallée.

Détrempés, épuisés, par 5 degrés, c'est finalement un groupe de jeunes gens en voiture, très sympas, qui prennent pitié de nous et s'arrête à notre hauteur avant de nous faire franchir les quelques kilomètres restant avant Cetinje. Le trajet, à 7 dans une clio chauffage à fond, ne manque pas d'ambiance!

de temps en temps ça fait plaisir...
Arrivés sur place, nous sommes rincés dans tous les sens du terme. Je n'arrive même plus à bouger les doigts. Nous faisons quelque courses avant de dénicher une chambre double avec cuisine. Ce qui est génial au Monténegro, c'est que l'on trouve de ces chambres tout équipées et propres au prix minimum d'un F1 français! Nous mettons toutes nos affaires à sècher, poussont le chauffage au maximum et nous glissons, exténués, sous les draps. Sacrée aventure que le parc de Lovćen...


Le lendemain, nous resterons dans notre chambre une journée de plus, les éléments se déchainant dehors. On ne va pas risquer une pneumonie pour gagner un jour, surtout au prix ridicule de la piaule.


Le parc national de Skadar



le pont de Rijeka
Nous quittons la ville le lendemain, sous les nuages mais au sec, et partons à pied sans stopper, mais un camionneur nous propose quand même de nous déposer sur la route de Rijeka.

Nous avançons vers une plaine couverte de forêts, presque inhabitée, entourée de montagne, avant d'être embarqués encore une fois à l'improviste par un brave homme qui nous dépose dans le village. Bien sympas décidément ces monténégrois!


Nous faisons quelques courses dans un magasin aux rayons désespérément vides, signe de la crise qui ravage le pays. Nous n'y trouvons que quelques biscuits qui devront faire l'affaire...

Nous repartons ensuite en rando à travers le parc de Skadar (oui, nous avons le gout de l'aventure...). La balade est sympa, nous grimpons dans la montagne à travers une forêt touffue, débouchant sur une vue magnifique de la vallée, avant de redescendre dans une gorge au bord d'un torrent. Et la pluie se remet à tomber en fin d'après-midi... Et nous sommes a nouveau loin de tout. Là, nous en avons ras le bol! Maigre consolation : nous dormons encore en pleine forêt dans un parc national.



Le lendemain nous bloque à nouveau sous la tente tant la météo est déplorable. Ca use de passer la journée sous la guitoune... D'autant que nos seules provisions sont constituees de biscuits et de moutarde. Les repas sont quelques peu maussades...

La pluie s'arrête en milieu d'après-midi, mais le sort s'acharne : le chemin que nous devons prendre longe le torrent, et celui-ci est en crue à cause de la pluie. Le chemin est sous l'eau. Hors de question de faire demi-tour tout de suite, nous prenons le risque d'attendre demain.


Après une journée passée sous la tente, nous sommes ravis de nous réveiller sans entendre la pluie tomber. Notre joie est encore plus grande quand nous voyons que le niveau du torrent a baissé, libérant le passage.

Mais plus loin, il faut carrément traverser la rivière déchainée pour accéder à la suite, et résignés nous faisons demi-tour. Toute cette attente pour rien... Gardons le moral!

Nous rejoignons la route pour Virpazar, et la suivons à pied durant une bonne partie de la journée.

A midi, nous avalons notre dernier paquet de nouilles d'urgence et des grenades pas mures ramassées sur le bord de la route. Nous n'avons plus rien à manger, et 20 kilomètres nous séparent de la prochaine ville!

Nous croisons 4 voitures dans l'après-midi. Pas une ne s'arrête, à l'exception de deux petits vieux qui redémarrent en trombe lorsque nous attrapons nos sacs pour embarquer... Il y a visiblement eu un problème de communication...

première vue du lac Skadar
Nous traversons des étendues valonnées couverte de forêts et de buissons complètement sauvages, à l'exception de quelques fermes.

Nous arrivons bientôt en vue du lac, par delà lequel s'élèvent les sommets enneigés des montagnes au nord, et descendons à Virpazar en fin d'après-midi, priant pour qu'un magasin soit ouvert en ce dimanche... Et oui, nous voilà sauvés!

Nous rechargeons nos stocks de vivres au supermarché, avant de nous affaler sur un banc, épuisés par les 20 kilomètres de marche.

La nuit tombe, et... la pluie se remet à tomber. Nous sommes éreintés, mais nous trouvons la force de sortir du centre ville pour trouver un coin camping. Nous jetons notre dévolu sur une prairie en face d'une rangée de maison. Mais nous ne pourrons pas dormir tout de suite...

Dix minutes après avoir posé la guitoune, une lampe torche se braque sur la toile, et quelqu'un nous parle. Diantre... Nous ne comprenons pas ce que l'on nous dit, mais nous distinguons le mot ''polize''... En sortant de la tente, je me retrouve face à un père de famille accompagné de ses deux garçons. L'homme parait tout craintif... J'essaye de leur expliquer la situation, bien sur sans parler un mot de serbo-croate... Je me lance dans un jeu de mime, de dessin, la pluie, la nuit, tout ça... et finalement l'homme me pose la question qui tue : ''no terrorist?''. Quoi? Non non non, je ne suis pas un terroriste, je suis un voyageur français! Lorsqu'il entend ''français'', l'homme se détend, et accepte de nous laisser dormir ici. Je me sens très géné : le pauvre père de famille a juste eu peur de nous... Ce soir là, nous nous sentons coupables, et nous promettons dorénavant d'avertir les gens quand nous posons la tente près d'habitations, histoire d'éviter de les apeurer. Un terroriste...

Au matin, nous levons le pouce en direction de Bar, pendant environ 10 secondes (!), pour être emmenés à destination.

Et nous voilà, un peu usés par ces intempéries ininterrompues, d'autant que nous les avons pris en travers du bec 4 jours sur 5. Mais c'est ainsi, nous ne pouvons rien au temps qu'il fait, et devons faire avec. Notre résolution du moment est d'avancer, et si cette avance se fait sous la pluie, nous prendrons une chambre le soir venu.

A part ça, les étendues sauvages du Monténégro nous plaisent beaucoup, il est possible de s'évader n'importe où, c'est plein de montagnes, de forêts, de vertes prairies, où l'homme est absent. Les habitants sont pour la plupart très sympathiques et généreux. Il n'y a peut-être que dans les tout petits villages où nous sommes un peu observés comme des extraterrestres. En revanche, les villes sont un peu déprimantes et délabrées, et respire visiblement la misère. Conséquence d'une situation économique plus qu'instable et de la mainmise de la mafia sur le pays.

Pour conclure, le moral va bien, la santé aussi, l'ambiance est toujours aussi bonne, même si il est effectivement plus difficile avec un temps pourri de profiter à fond de nos pérégrinations complètement dépendantes du temps qu'il fait. Nous faisons en sorte que la pluie ne nous rende pas chèvre!

dimanche 17 novembre 2013

Zadar, Parc naturel de Vransko, Parc national de Krka, Dubrovnik, et.. nos au-revoirs à la Croatie! (snif...)

Aujourd'hui, dernier article sur la Croatie, rédigé depuis Herćeg Novi au Monténégro, dont nous avons passé la frontière hier en fin d'après-midi. Résumé des épisodes précédents, qui conclue une étape de notre périple:


Zadar



Sainte Anastasia
Nous passons la nuit au Boutique Hotel Forum, auberge de jeunesse en plein coeur du centre historique de Zadar, avec vue sur la place du forum romain.

Notre nuit mensuelle en intérieur est marqée par la rencontre de compatriotes français et la découverte de notre célébrité à Zadar : après seulement quelques heures passées en ville, la réceptionniste de l'hôtel nous interpelle pour nous montrer une page du site officiel de la ville, où nous avons la surprise de voir nos deux minois rayonnants plus tôt dans l'après-midi (consultable ici).

Après une douche chaude (première depuis Mestre! C'est bien les lacs, les rivières et les fontaines, mais l'eau chaude apporte un je-ne-sais-quoi supplémentaire) et une nuit dans un vrai lit, nous attaquons la visite de la vieille ville, croisant les vestiges d'édifices des nombreuses civilisations qui se sont croisées ici.

Land Gate
Nous écoutons l'orgue des mer, avant de passer l'église de Notre Dame de la Sante, le forum romain et la cathédrale Sainte Anastasia. Nous poursuivons la visite toute la journée sous le Soleil, découvrant moults autres surprises dans la vieille ville (la tour du capitaine, les puits, l'hôtel de ville, etc...).

Le soir venu, nous quittons la ville et stoppons en direction de Pakostane, juste avant le parc naturel de Vransko et son lac, le plus grand naturel de Croatie, que nous souhaitons parcourir. Nous sommes récupéré par Brusco, sans même lever le pouce! Très sympa, il nous dépose devant un camping inoccupé où d'après lui nous serons tranquille. Après une petite marche, nous dormons au bord du lac en pleine réserve ornithologique.


Vransko



Nous nous réveillons entourés de millier d'oiseaux de toutes sorte, sur un magnifique levé de Soleil.

Nous passons la journée à parcourir le parc. Seulement un kilomètre sépare le lac de la mer.

D'abord plongeant dans les bois, notre chemin rejoint de vastes étendues d'oliveraies, où la cueillette des olives bat sont plein. Nous sommes d'ailleurs invités à pique-niquer par un groupe de ramasseurs, venus à la récolte en famille. Ils nous offrent sandwichs, oeufs, et même le petit verre de rosé local!

Nous passons avec eux un très bon moment, avant de rejoindre un point de vue depuis lequel nous admirons à notre gauche le lac et les montagnes, à notre droite la mer et les iles. Notre balade se poursuit tantôt dans la forêt, tantôt dans des plaines couvertes de buissons et de roches.

En fin d'après-midi, nous découvrons une crique magnifique au coeur du parc, où l'on entend uniquement les vagues et les oiseaux, et nous décidons d'y passer la nuit.


Le lendemain, toujours sous le beau temps, nous lézardons toute la matinée sur notre plage de galets, avant de finir le parc pour rejoindre la route, afin d'essayer d'être au parc de Krka ce soir.

Nous stoppons jusqu'à Sibenik, où nous sommes récupérés par un brave homme qui nous dépose juste à l'entrée sud du parc, au niveau de Lozovač, où nous passons la nuit dans une plaine parsemée d'arbres, se cassant bien le dos sur les rochers qui affleurent de partout...



Parc National Krka



Nous nous réveillons au bord de la déprime : le temps est devenu en l'espace d'une nuit maussade au possible, et le vent souffle très violemment. Mais ce ne sont pas quelques nuages qui vont gacher notre visite!

Nous choisissons de parcourir l'itinéraire des chutes de Skradinski Buk. Pour info, quand vous tapez ''Croatie'' sur google image, c'est les premières après les cartes! Le parc, unique au monde, est fabuleux : nous parcourons sur des ponts de bois les divers bassins reliés entre eux par les chutes. Les cours d'eau se séparent, se rejoignent, se jettent les uns dans les autres, au milieu d'une végétation luxuriante.

On trouvent ici 56% des espèces d'oiseaux de Croatie, des loutres, des loups (que nous n'aurons pas la chance de voir...), entre autre.

Notre tour du sud du parc se poursuit jusqu'en milieu d'après-midi, où nous rejoignons la sortie et la route au niveau de Skradin par un chemin dans la forêt longeant la rivière Krka. La pluie se met à tomber, et nous levons le pouce pour être embarqués vers le centre de Sibenik.

Et voici l'aventure de la soirée : Nous essayons bien de sortir de la ville pour poser la tente, mais les trombes d'eau qui tombent ont raison de nous : nous dénichons en catastrophe un parc public au milieu des immeubles, posons la tente n'importe comment en tentant de la cacher tant bien que mal avant de nous rendre compte que nous l'avons planté en plein sur une crotte de chien... Pestant sous la pluie, nous déplaçons notre maison avant d'enfin nous poser, dégoulinant, espérant que la nuit se passe sans encombre. On a fait plus discret comme coin camping! Pourvu que le temps s'améliore pour visiter Dubrovnik, notre prochaine étape.

Au petit matin, nous partons stopper dans les hauteurs de Sibenik pour parcourir la côte par Makarska et Ploče jusqu'à Dubrovnik. Le stop ne nous sourit pas, et nous attendons grelottant près de 3 longues heures avant d'être enfin embarqués dans notre direction. Après trois voitures et la journée passée le pouce en l'air, nous arrivons à Makarska, et montons dans la forêt pour trouver un replat avec vue sur la mer au milieu des sapins afin de nous remettre de cette journée lente, froide et grise...


Nous nous réveillons sous le beau temps (enfin!), et après un petit tour de la ville, nous levons le pouce pour Ploče, étant harponnés quelques minutes plus tard par Igor, qui s'avère être un compagnon de route formidable, nous expliquant pleins de choses sur la région, allant jusqu'à nous deposer plus loin que Ploče où il nous paye un café.

Nous discutons plus d'une heure, après quoi nous nous séparons. De retour sur la route, nous faisons la connaissance de Tony, lyonnais, et Sunny, d'origine coréenne, couple de routards (on s'est bien entendus!) sur les chemins depuis 5 mois.

Nous aurions bien fait un bout de chemin avec eux, mais il nous faut avancer. Nous échangeons neanmoins nos blog (pour info, voici le leur), nous promettant de nous tenir au jus. Ils poursuivent leur route, tandis que nous sommes enmenés 10 minutes plus tard jusqu'à 15 kilomètres de Dubrovnik, sur une plage que notre chauffeur de l'instant nous décris comme idéale pour planter notre tente. Effectivement, nous dormons dans une baie magnifique à 10 mètres de la mer!


Dubrovnik, Cavtat




Au matin, nous stoppons jusqu'à Dubrovnik, la célèbre, dont nous explorons la vieille ville de longues heures durant, véritable joyaux du coins. Nous passons les remparts, et vadrouillons dans les ruelles pavées, passant l'église de st Sauveur, la colonne d'Orlando, la cathédrale St Blaize, le square Gundulič, ou encore l'église de St Ignatus.

La ville s'avère aussi très touristique, mais c'est trèèès beau. Nous la quittons dans l'après-midi, et stoppons jusqu'à Cavtat, un petit port, véritable perle du littorale, où nous trouvons un coin en forêt pour dormir.










 
St Ignatus
St Sauveur












Durant la matinée suivante, nous faisons la connaissance de Joseph, italien, médécin et ancien professeur d'université, qui comme nous a fuit les sentiers battus pour parcourir le monde. Deux différences de taille entre nous et lui : il voyage uniquement à pied, parcourant entre 30 et 50 kilomètres par jour, et surtout... il a 70 ans!

Il nous paye un café en terrasse, et nous discutons près de trois heures avec lui. Très cultivé, il a étudié les mathématiques, la physique, la théologie. Nous parlons des dimensions morales et spirituelles du voyage, de la société et de ses dérives dont nous nous sommes à présent détachés.

Après avoir bien descendu l'espèce humaine surconsommante et autodestructrice avec Joseph, nous faisons le tour du village, très sympathique, avant de stopper pour Gurda.

Cavtat


Dovigenia Hrvatska!


De Gurda, nous rejoignons la frontière du Monténégro à pied, que nous franchissons à la tombée de la nuit avec les remerciements des douaniers.

La nuit tombe, la zone est habitée, et nous cherchons désespérément un coin tranquille lorsqu'une patrouille de gardes frontaliers nous arrêtent, nous demandant où nous comptons passer la nuit... Avec nos plus jolis sourires, nous leur annonçons que nous dormons à l'hôtel à Herćeg Novi, première grande ville après la frontière, ils nous croient et ils nous laissent partir. Inespéré! Et crédule les gars... La ville en question est à plus de 20 kilomètres, il est 22h et nous sommes à pied...

Nous trouvons finalement un champs quelques kilomètres plus loin où passer la nuit. Nous sommes à nouveau tout près de la route et des maisons, les patrouilles frontalières font le va-et-vient, mais nous nous faisons petits...

Une étape se termine, une autre commence. Nous quittons la Croatie avec nostalgie. Bien sur il nous reste énormement de chose à découvrir, mais ce pays aura symboliser beaucoup : nos premières véritables escapades en nature, la concrétisation de notre projet (c'était bien joli l'Italie, mais c'est ici que le Petit Tour a pris une dimension plus concrète et réelle.), des rencontres presque tous les jours... Nous garderons beaucoup de souvenirs formidables de cette contrée où notre voyage a quitté le domaine du balbutiement pour devenir un véritable périple.

Et on est content!

vendredi 8 novembre 2013

La belle Croatie : suite

Bonjour bonjour! Nous parcourons les étendues Croate en long, en large et en travers depuis des jours, entre mer, montagne et campagne, et ce pays est formidable, au-delé de toutes nos espérances. 

C'est indescriptible, mais nous allons quand même tenter de vous en faire voir un petit bout, en direct de Zadar. 

Au programme, la fin de la côte nord-ouest, les iles de Cres et de Krk, et un aller-retour dans les montagnes.

(et grand merci à Paul pour son illustration cadeau pour l'article d'accueil. Dorénavant les autres articles se poserons en-dessous)

De Rovinj à Pula




Rovinj
Après notre dernière pause cyber, nous partons explorer le petit port de Rovinj, tout beau tout mignon, sa cathédrale, son vieux centre, ses plages, au cour d'un super après-midi au soleil.

En fin de journée, nous quittons la ville et stoppons pour Vodjan. Nous sommes récupéré par un couple qui nous dépose à mi-chemin, à Bale, un tout petit village de campagne au milieu des champs. Nous y trouverons une super prairie bien paumée au milieu des oliviers pour passer la nuit.


St Euphemie
Le lendemain, nous rattaquons le stop pour Vodnjan (prononcer Vodgnane), plus à l'est, soi-disant site classé, qui s'avère en fait sans aucun interêt.







Nous rejoignons à pied Fazana, sur la côte, d'où nous prenons un ferry pour l'ile de Briunj et son parc naturel.

Nous y passons la journée, alternant les passages en forêt luxuriante et les promenades au bord d'une eau toujours limpide, dans laquelle frétillent une foultitude de poissons de toutes tailles et d'énormes coquillages. Nous traversons son parc zoologique, où nous croisons zèbres, éléphants, tortues, autruches, et plein d'autre gentils n'animaux gambadant dans de vastes prairies.

Nous apercevons même quelques biches cavalant en pleine forêt en allant voir des traces de dinosaures laissées négligement sur la plage...

S'ensuit une exploration de la forêt, de ruines d'abbaye et d'un fort Byzantin perdus au milieu des arbres.

Nous rejoignons le continent en fin de journée, et ne marchons pas longtemps avant de trouver une belle pelouse dans les arbres pour dormir (la Croatie est le paradis du camping sauvage, il y est très facile de trouver un coin de pleine nature).


l'arene de Pula
Au matin, nous investissons une terrasse déserte avec vue sur la mer pour le petit dèj, et ainsi faisons la connaissance de Drago, ancien pilote de l'armée et maitre des lieux, qui vient pêcher quand son bar est fermé. Nous seulement il nous laisse rester, mais nous offre aussi café, clémentine, boissons et friandises.

Nous discutons un moment avant de partir pour rejoindre Pula à pied, passant la journée dans cette ville aux vestiges romains multiples : arène, temples, forum.

L'endroit est grand, et nous mettons un moment avant de sortir de la ville pour stopper. Nous voulons rejoindre Brestova et prendre un ferry pour l'ile de Cres. Nous nous faisons déposer à 13 km de notre destination, à Barban (oui, Barban! A prononcer Barbane), où nous passons la nuit dans un pré en bord de rivière.

Le lendemain, après trois voitures différentes pour 13 km (!), nous embarquons pour Cres.

  
L'Oto Cres



Nous débarquons pour manger, en compagnie de plein de chats. S'ensuit une bonne marche vers l'intérieur des terres, en attendant que le ferry refasse un aller-retour pour nous apporter des chauffeurs, Porozina n'étant qu'un embarcadère. Nous voulons rejoindre la ville du même nom que l'ile, à 30 km au sud, puis atteindre Krk (prononcer Keurk) les jours suivants. 

Cres...
Le ferry revient, et nous levons le pouce plein d'espoir. 

Nous sommes recupérés par deux braves hommes qui se rendent justement à Cres voir des amis. Sur la route, ils nous expliquent moults choses sur l'ile et ses environs, qui s'avère majestueux, sauvage, et plein de relief couvert de roches et de buissons. Ils nous conseillent de ne pas rater l'ile de Lošinj, avec les villes de Mali Lošinj et Veli Lošinj, à laquelle on accède par un pont au sud de Cres. C'est décidé, nous prolongeons notre séjour sur l'ile pour descendre vers le sud. 

La surprise du jour est de taille : l'ami que va voir l'un des deux hommes à Cres est le directeur du camping local, fermé en cette saison, et il nous obtient gratuitement un emplacement avec eau pour la nuit, à environ 10m de la mer! 

...et son port
Cres est magnifique, toujours ces petites ruelles, son port de plaisance sans huile de bateau qui flotte, où l'on distingue le fond précisément tant l'eau est claire, ses montagnes qui la surplombent, un Soleil resplendissant, près de 30 °C... 

Le camping est organisé en palier, à l'ombre des oliviers, et en cette saison il nous appartient intégralement, avec la bénédiction du proprio qui plus est! Le soir venu, après une bonne bronzette sur la plage et un plateau de dorades-calmars-langoustines-moules pour 2 à moins de 30 euros (oui, ce pays dépote!), il s'inquiète même de notre installation. Il ne sais pas d'où nous venons!

derriere, notre coin dodo!













Le lendemain, après une bonne baignade dans 4m de profondeur d'une eau tellement cristalline que nous voyons les anémones bouger au fond, nous stoppons pour Lošinj, et sommes récupérés par 2 jeunes du coin d'à peu près notre age, qui nous font visiter les environs pendant les 60 km de trajet. 

Nous nous pètons la rétine sur une multitude de points de vue formidables, et nous passons un lac à l'eau tellement pure que l'on pourrait boire directement dedans, si l'accès n'en était pas interdit. Fait étrange, personne ne sait d'où vient l'eau!
 
 
Les deux jeunes gens écoute avec attention notre récit, et nous propose de dormir chez l'un de leurs amis, dans un immeuble tout confort de Mali Lošinj en cours de réhabilitation (il y a plein de château dans le ciel de Croatie!). Une nuit en intérieur après une petite soirée avec des gens plus sympa les uns que les autres nous fait le plus grand bien!



Veli Lošinj
Au matin, nous prenons conger pour un petit tour dans Mali, où nous achetons une ligne de pêche, avant de partir pour Veli Lošinj, plus au sud, par une promenade piétonne au bord de l'eau, en pleine forêt. 

La mer est azure, les pins nous fond de l'ombre, et nous n'entendons que le bruit des vagues, du vent, et les clapottis des quelques barques amarrées par-ci par-là. 

Veli Lošinj est plus petite que Mali, mais d'autant plus jolie. En fin d'après-midi, nous rejoignons Veli, avant de nous perdre sur la côte pour trouver un coin de forêt à flanc de colline, et nous dormons sur un tapis d'épines moëlleux après une soirée auprès du feu.



Nous remontons à pied 20km le lendemain jusqu'à Orso, au niveau du pont avant Cres, pour y passer la nuit, pêchant d'ailleur un beau poissonnet d'environ 20cm. On est encore loin de l'autonomie alimentaire, mais c'est tout de même gratifiant de faire cuire notre petite papillotte dans les braises, d'autant que la bestiole est succulente!


Nous stoppons le lendemain pour retourner à Cres, puis atteignons Merag pour prendre le ferry à destination de Krk.


L'Oto Krk, les montagnes, la route pour Zadar



Après avoir débarqué, nous dormons dans la forêt, pour empreinter au matin un chemin de randonnée traversant les bois pour rejoindre la ville de Krk. Nous y prenons notre première pluie depuis de nombreux jours, mais pour avoir surpris une biche pendant son petit déjeuner au détour d'un virage, ce n'est pas cher payé.

Le tour de la ville est vite fait, et nous partons pour le parc national de Plitvice, au nord-est.

Première étape, nous stoppons jusqu'à Ottočac, à 1000m d'altitude, que nous atteignons en fin d'après-midi, sous un temps maussade. Nous parcourons un plateau tout moche et gris, couvert de champs et de forêts aux branches nues. Et dire qu'il y a seulement quelques jours, nous barbotions au Soleil!


Nous dormons dans la campagne, mais le lendemain, une pluie violente tombe sans interruption pendant près de 16h, nous bloquant dans la tente toute la journée (hors de question de stopper sous ce déluge, aucun abris à l'horizon). Mais nous sommes bien, au chaud et sec, nous nous reposons, pouvons bouquiner, et avons une profusion d'eau et de vivres.


la forteresse Hanje de Senj
Le lendemain, une mauvaise surprise nous attend au réveil : la tente est couverte de givre. Le thermomètre affiche -2°C sous le double toit, promesse d'un bon -5°C dehors. Nous décidons de ne pas prendre de risque : nous ne sommes pas du tout équipés pour des conditions climatiques pareilles, le parc est encore à 70 bornes, encore plus haut perché dans la montagne. Nous irons à Plitvice une autre fois, ça nous fait un pretexte pour revenir!



Notre nouvel objectif est de rejoindre la côte et de filer vers Zadar, à 120 km, et nous prenons le bus jusqu'à Gospič, avant de stopper pour nous faire déposer dans les montagnes surplombant les rivages.

Enfin un vrai décor d'altitude, avec des sapins, des falaises, des points de vue grandioses, et... le Soleil qui brille à nouveau dans un ciel sans aucun nuage!

Nous descendons de la montagne un moment à pied pour profiter des vues sur les iles au loin, par-delà la mer, puis sommes récupéré par un homme qui nous pose au bord de la mer, à Karlobag. Il fait chaud, près de 25°C, ça va mieux! Notre chance en stop nous sourit encore à la sortie de la ville, lorsque nous sommes embarqués par une gentille dame qui nous dépose à 8km du centre de Zadar!

Nous passons la nuit dans une prairie entre une oliveraie et des vignes, et rejoignons à pied le centre ville au levé du Soleil. Pour l'heure, nous allons rejoindre notre deuxième hôtel du petit tour, avant de visiter la ville demain puis de filer vers le sud.

Tout va pour le mieux, mis à part le petit épisode gel-pluie et l'annulation de la visite du parc. Nous nous portons comme des charmes, et sommes tombés amoureux de ce pays. Nous pourrions en écrire des pages, désolé d'être si expéditif mais le cyber coute cher, environ dix euros par article (pour donner un ordre d'idée, avec 10 euros nous mangeons pendant 3 jours!), et c'est très chronophage.

Pour faire vite, disons que la Croatie est une terre sauvage, où l'homme n'a pas pris la place de son environnement, mais a composé avec lui. Un pays où l'on croise des biches, où les faucons vous tournent au-dessus de la tête quand vous pique-niquer, où les bernard lermites vous chatouillent les pieds au bord de l'eau, un pays fait de forêts et de montagnes, de littoraux magnifiques. Ca s'explore plus que ça ne se visite, les coins paumés et sauvages à l'abris des bipèdes vagissants et des bruits de moteurs recouvrent presque tout le territoire. Et c'est vraiment vraiment bien. Il faut voir ça de ses yeux. Croatie, nous t'aimons!