lundi 16 décembre 2013

Trikala, Zarkos, Larissa et le retour à la nature dans le Pelion autour de la baie de Volos

Salut tout le monde! Nous sommes à Volos, près de la côte de la mer Egée, sous le soleil! Après deux grandes villes visitées, notre insatiable soif de nature nous a poussé pour quelques jours autour du Pelion, ce bras de terre qui entoure la baie de Volos. Nous en avons pris plein les mirettes, entre montagnes, forêts et mer, ça fait plaisir après avoir squatté ces nids grouillant de populace que sont les grandes cités! Récit de nos pérégrinations en Grèce, encore et toujours sous le beau temps. On va finir par s'y faire!

Trikala, Zarkos, Larissa


Mosque de Koursoum
Au lendemain de notre dernière publication, nous avons décidé de combattre le froid de face, sans nous terrer comme des lâches en intérieur! Nous prévoyons un léger investissement de matériel pour rester fidèles à notre tente quelle que soit la température extérieur, d'une part parce que les hôtels risquent de carboniser notre budget dans ce pays où le tourisme est le dernier levier économique qui n'est pas touché par la crise, et que les prix sont gonflés en conséquence pour en profiter, et d'autre part parce que l'essence même de notre voyage est basée sur la vie en extérieur avec ce qu'elle comporte de rigueurs. Hors de question de nous carapater en intérieur!

Nous passons la matinée à visiter Trikala, ses mosquées, églises et monastères orthodoxes. Nous grimpons jusqu'au fort byzantin qui domine la ville, escaladant sa tour de l'horloge d'où nous profitons d'une vue sur l'intégralité de la ville.

En début d'après-midi, nous nous mettons en quête de nos armes contre l'hiver en vadrouillant dans le centre-ville. Nous dégotons une fine couverture, deux paires de chaussettes supplémentaires, une veste polaire pour Léonore, et des bougies chauffe-plat (oui, c'est petit comme moyens, nous verrons bien!).
L'hiver peut venir, nous l'attendons.

le fort Byzantin











Nous rechargeons nos réserves de gaz et de nourriture, puis quittons le centre pour aller stopper en direction de Zarkos, petit village à l'est.

Le stop s'avère marrant mais inéfficace : pendant deux heures, nous sommes acclamés par les gens qui passent, applaudis, klaxonnés... Mais personne ne nous prend!

Finalement, nous fuyons dans un champs pour aller arrêter un tracteur et demander à son conducteur si nous pouvons squatter son champs pour la nuit.

Nous testons notre panoplie : La couverture en isolation sur le sol de la tente, deux paires de chaussettes, deux pantalons et trois épaisseurs en haut, le tout saucissoné dans les duvets, avec les bougies en guise de chauffage d'appoint avant de dormir. Et c'est impeccable, nous dormons comme des loirs!

Au parc de Skadar, nous étions ivres de joie à la vue du ciel bleu, maintenant nous sommes transportés de bonheur parce que nous avons dormi au chaud. Voilà ce que l'on cherche : un plaisir basé sur une chose simple mais essentiel.

Le stop fonctionne beaucoup mieux ce matin, et nous sommes embarques en 15 minutes vers Zarkos. Nous arrivons dans le petit village blottit entre de petite montagnes, pause campagnarde avant Larissa, cherchant un moment les diff2rentes ruines du coin.









Nous passons dans les hauteurs du patelins devant deux petites chapelles qui surplombent le site archéologique, dont nous faisons le tour avant de nous diriger à travers les champs et les collines pour le monastère du coin. Après le casse-croûte sous ses remparts, nous rejoignons la nationale pour stopper en direction de Larissa.




Un jeune homme nous récupère en début d'après-midi, tout sourire, nous offrant des biscuits, discutant bien, écoutant un bon rock grec old school. Soucieux de nous trouver un endroit où dormir, nous lui demandons de nous déposer juste avant la ville, et il nous dit au revoir à grand renforts d'accolades et de bises, non sans nous avoir payé une pâtisserie! Nous trouvons une forêt clairesemée à deux pas de la ville pour y monter le campement.



theatre de Larissa, 3e siecle
Levé aux aurores pour nous enfiler Larissa dans la journée, nous marchons une bonne heure en direction du centre de la ville, sans grand intérêt en elle-même, à la recherche de l'ancien théâtre et de ses divers édifices historiques et religeux. Nous passons le théâtre, avant de grimper voir les ruines de la basilique St Achille, 3e siècle, ses bains publics et sa chapelle, dont il ne reste que les fondations. Nous redescendons en passant un grand nombre d'églises, de monastères et de parcs, avant d'aller lézarder au soleil pour le casse-croûte.

Basilique St Achille
Nous finissons notre tour de la ville en début d'après-midi, pour aller nous poster à la sortie sur la route de Volos. Nous voulons tenter une esquive de cette grande ville pour fuir directement vers l'est et les étendues déserte au bord de la mer Egée. C'est que les grandes villes commencent à oppresser nos esprits ivres de grands espaces!

Depuis le Monténégro, nous n'utilisons plus notre pancarte pour le stop : inutile en Albanie, où le simple fait de lever le pouce provoque l'arrêt simultané de 4 véhicules, et difficile à utiliser en Grèce. Et oui, ce n'est pas le même alphabet! Nous tentons tout de même la chose, en nous disant que les locaux apprécieront l'effort, et inscrivons donc ''ΒΟΛΟΣ'' sur notre pancarte. 

Un 4x4 s'arrête au bout de 20 minutes, et nous partons en compagnie de deux braves hommes, qui nous montrent l'Olympe qui se dresse au loin avant de nous faire profiter de la magie des routes grecques : la nationale sur laquelle nous roulons n'a que 10 ans, pourtant elle est pleine de creux, de bosses, de vagues. Nous y passons à 60 à l'heure, mais nous imaginons le choc pour quelqu'un qui ne connait pas la route et s'y pointe à 100km/h! Ils louent notre initiative de faire le tour du Pelion, ce grand bras de terre qui entoure la baie de Volos, nous conseillant diverse destinations, avant de nous déposer dans le centre ville, sur le port au bord de la baie. 

Nous traversons la ville pour nous planquer dans les montagnes couvertes de forêts qui s'étendent au sud, où nous découvrons un super coin en bordure de falaise avec vue sur la baie pour dormir.

Volos et sa baie











 Le nord du Pelion, la mer Egée


Nous avons pour projet de passer par-dessus la montagne à l'est de Volos dans la journée, pour redescendre au bord de la mer, avant de suivre la côte vers le sud par Papa Nero et Tsagarada. Ensuite, et bien nous ne savons pas trop si nous remontons à Volos par la baie ou si nous tirons encore vers le sud du Pelion, vers Trikeri.



Nous rejoignons la route pour stopper vers Portaria, dans les montagnes. C'est un photographe sillonant la Grèce qui nous récupère, pour nous poser les pieds dans la neige dans le village... Si le stop ne marche pas cet après-midi, nous sommes mal. Pour l'heure, nous déjeunons en profitant d'un panorama fantastique sur la baie. Après ça, coup de bol magnifique, la premiere voiture qui nous croise nous emmène à travers la montagne jusqu'a Anilio, non loin de la cote. 


Sur le trajet, nous profitons de la chaleur de la voiture en observant les 40 cm de neige qui couvrent le bas côté. Nous ne trainons pas à Anilio, avides d'aller crapahuter en forêt, et descendons par un sentier au milieu des châtaigners et des chênes, qui côtoient ici oliviers et mandariniers, pour rejoindre Papa Nero au bord de la mer. Mission accomplie! L'endroit, touristique en été, est complètement désert en ce mois de décembre, et nous plantons la tente face aux vagues.



Papa Nero









 
 Le lendemain est consacré à la balade. Nous grimpons à travers la forêt pendant une bonne partie de la matinée, rejoignant Tsangarada en début d'après-midi. C'est un petit village perché dans les hauteurs, mais nous en faisons vite le tour, et partons stopper pour le sud. C'est décidé, vu l'efficacité du stop ces derniers jours, nous tirons jusqu'à la pointe sud de la baie, par Argalasti, Milina et Trikeri.

Un couple gréco-québécois nous conduit jusqu'aux steppes roccailleuses et buissoneuses du centre du Pelion, et nous récupérons un point de chute à Montréal dans la foulée! Nous nous baladons un peu au milieu d'un décors complètement différent de celui du nord : buissons, terre ocre, oliviers.




Argalasti
Et c'est reparti pour le stop, pour être embarqué par un homme qui nous pose à Argalasti en fin d'après-midi. Nous faisons un petit tour dans ce village traditionnel, avant de rejoindre la route, où nous harponnons un camionneur qui nous emmène dans les hauteurs de Milina, où nous trouvons une terrasse herbeuse au milieu des oliviers offrant une vue magnifique sur le sud de la baie pour y passer la nuit.



Le sud du Pelion, retour à Volos


Au matin, nous descendons au petit port de pêche de Milina, avant de partir à pied dans une étendue complètement vierge, à l'exception de la route et de quelques maisons. D'un côté, la mer azure, et de l'autre de moyennes montagnes. Revert de la médaille : peu ou pas de voitures, mais qu'importe, c'est un vrai plaisir de se balader dans le coin.



Nous sommes à 30 km de Trikeri, et nous marchons une bonne partie de l'après-midi, croisant de temps à autre quelques troupeaux de chèvres. La côte forme une multitude de criques paradisiaques complètement déserte. Nous faisons une pause à la première, avant de poursuivre. Une deuxème nous fait de l'oeil, et à la troisième, n'y tenant plus, nous traversons un chaos de buissons et de rochers pour déboucher sur une plage de rocher entourée de végétation, offrant même un carré d'herbe pour la tente.

 Le truc en plus, c'est la température : terminé les journées à 10 degrés, nous profitons de 20 bon degrés en ce 14 décembre! Léonore ose le maillot et le trempouillage de pied dans l'eau turquoise, et nous nous couchons au son des vagues.


un 14 décembre, elle est pas belle la vie?








 




Nous parvenons le jour suivant en stop à Trikeri, dans les hauteurs du Pelion. C'est un petit village traditionnel plein de maisons blanches aux volets colorés. Nous explorons les étroites ruelles pavées qui serpentent entre les habitations, allons manger puis repartons.

l'église de Trikeri













Nous prévoyons 2 jours pour revenir à Volos, et ce ne sera pas de trop : durant la descente du village, 2 voitures nous croisent en 2h... Mais la troisième est la bonne, conduite par un apiculteur qui se rend justement à Volos!

Le hasard est génial! Avant de rejoindre Volos, notre bienfaiteur, Yanis, doit s'occuper de certaines des 1000 ruches qu'il possède dans les environs, et nous voilà en tenue d'apiculteur en train d'assister aux soins des abeilles!

Il nous dépose en fin d'après-midi à Agria, à 4km de Volos, et nous offre un gros pot de miel. Il éclate de rire lorsqu'il voit nos yeux émerveillés et reconaissant. Après 2 mois de nourriture 1er prix, ce cadeau nous fait très, mais alors très plaisir, et tombe à pic pour noël!

Nous marchons un peu le long de la côte, la nuit nous tombe dessus, et nous dénichons un petit carré de forêt au bord de la route où cacher la tente. Nous nous serions bien passés de la vue sur l'usine du coin et du bruit des voitures, mais il faut faire avec...

Nous avons rejoint Volos ce matin, terminant notre évasion formidable autour de la baie de Volos et du Pelion. Nous allons faire un petit tour de la ville, avant de mettre le cap à l'est, vers les sites archéologiques de Dimini et de Sesklo. Ensuite, nous comptons passer par Delphe, Athène et Corinthe, avant de rejoindre les Cyclades.

Il y a énormement de choses à voir en Grèce. Nous ne savons plus où donner de la tête, et essayons tout de même de ne pas trop nous éparpiller, appliquant une technique qui a fait ses preuves depuis le début du voyage : les échanges avec les habitants. On se pointe à un endroit, on discute à droite à gauche, et on programme. C'est magique comme méthode! Elle est idéale, combinée à notre flexibilité. Mais plus nous voyons de choses, plus nous découvrons tout ce que nous ratons! On ne peut pas tout faire, mais nous prenons à chaque fois bonne note des recommandations de chacun. Après plus de 2 mois de voyage, nous avons déjà de quoi faire pour le restant de nos jours!

La température est un peu remontée, et avec nos menus achats, les nuits sous la tente sont parfaitement supportables. Nous nous préparons a quitter l'Europe sous peu, ayant relativement modifié notre programme:

De la Turquie, nous pensons passer par l'Iran avant de prendre l'avion pour l'Inde depuis Téhéran. Ceci va sûrement inquiéter tout le monde, à cause des diverses informations diffusées sur ce pays par des médias aussi clairvoyants et lucides que la sacre-sainte télévision française ou le site diplomatique de notre cher gouvernement...

Anticipons donc : nous envisageons la chose depuis près de 3 semaines, nous nous sommes plus que renseignés, auprès de sources autrement plus fiables que les deux gros producteurs de conneries et d'idées reçues précédemment cités. Les routards tout comme les personnes voyageant de manières plus conventionnelles en font des éloges à tout bout de champs, sur nombre de forums et de sites, ou en face lorsqu'une rencontre nous en parle. D'après tout ce que nous avons lu et entendu, nous nous attendons à une impression similaire à celle que nous avons vécu en Albanie : agréable surprises, découvertes inattendues, et j'en passe. Avec impatience, nous mettrons donc en application l'une de nos nouvelle devise : toujours aller voir!

Pour détendre l'atmosphère, en ces périodes de fêtes, nous vous proposons un petit jeu de noël, d'une complexité élevée et n'étant pas à la portée de tout le monde :

Sur une seule de ces trois photos, Léonore pose avec le veritable Olivier, mais laquelle?





Prenez votre temps! Nous ne nous connecterons peut-être pas avant le 25, donc nous souhaitons à tout le monde un joyeux noël et de belles fêtes de fin d'année. Pensez à nous et à nos sandwichs quand vous vous gaverez de saumon et de foie gras. N'oubliez pas, l'absolue est dans le renoncement, et comme le disait Gandhi, ''La nourriture n'est pas faite pour plaire au palais, mais pour soutenir notre esclave de corp'' (même si c'est pas facile tous les jours...)

2 commentaires:

  1. La première sans hésitation, je reconnais cette glorieuse coupe de cheveux voler au vent.Bonne année ! J'espère qu'il n'y aura pas trop de neige ,que vous puissiez voir le sphinx quand vous passerez par Melun Sud.Geographiquement vôtre, Flo

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    1. Bonne annee mon pti! Les paramides incas sont formidables, mais les temples indous et la grande muraille sont decevant... Quand t'en a vu un tu les as tous vu. Quand a Nadabratoskli, cette ville me fait peur. Tes grands bras maigres me manque!

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