mardi 6 janvier 2015

Nouveau départ, retouvailles et jour de l'an à Torquay, et la Great Ocean Road

Hello le monde! C'est Olivier qui vous parle. 

Histoire d'expédier les formalités : Joyeux Noël et très bonne année à tous!

Commençons par la grosse annonce : Le Petit Tour a connu, comme beaucoup le savent déjà, un grand bouleversement : je me la joue à présent vagabond solitaire, chose qui me titillait l'esprit depuis plusieurs années déjà. En effet, nos aventures à deux s'arrêtent ici pour un temps indéterminé, et j'ai quitté la Gordon Country sans Léonore.

Et oui, nos routes se sont donc finalement séparées. Un changement d'envergure, qu'il faut prendre comme une nouvelle expérience de cette grande aventure. Le changement est la base même de cette expérience. Ceci est un blog de voyage, je ne m'étendrais donc pas sur les raisons de cette séparation, sachez seulement que nos envies concernant la vie à deux sont devenues très différentes, et que ces différences n'étaient pas compatibles avec le fait de rester ensemble. Lorsque l'on ne regarde plus à deux dans la même direction, il est temps d'arrêter. Ce ne sera peut-être qu'une pause, ou pas. Comme d'habitude, nous verrons.

Concernant le présent blog, étant rédacteur et photographe, c'est moi que vous suivrez ici à partir de maintenant, et je continuerai de le tenir à jour comme d'habitude.

Ceci étant dit, voici un petit récit de ces dernières semaines.

Les derniers jours a la Gordon Country ont été penible, et pas seulement pour la raison évoquée plus haut. Mettre les voiles a été un vrai plaisir, et retrouver les petites habitudes de la route m'a fait le plus grand bien!

Je suis parti un peu chamboulé par le fait d'être seul, sans trop savoir ce que je voulais, tantôt heureux tantôt... Moins heureux, pour rejoindre Rémi à Melbourne et fêter avec lui le jour de l'an.

Un stop absolument magique et miraculeux m'y a amené en 18h, après quoi nous avons passé quelques jours formidables de fêtes, de rencontres et de rires.

Après son départ pour la Tasmanie, et disposant de quelques jours avant de le rejoindre, j'ai parcouru seul la fameuse Great Ocean Road. Parc nationaux, koalas, et belles rencontres m'ont remonté le moral et stabilisé mes envies et mes attentes. 


Epilogue : Adieu Gordon Country

Comme dit plus haut, nos dernières semaines à la Gordon n'ont pas été les plus heureuses que nous ayons vécu...

Nos employeurs, après nous avoir acheté un van, ont commencé à vraiment trop nous en demander, et de notre côté nous avions forcément de moins en moins envie de travailler, ce qu'ils n'ont pas apprécié.

L'envie de partir est devenue une obsession, et nous avons commencé à compter les jours.

Et puis il y avait le reste, dont j'ai déjà parlé en introduction.

Il n'y a donc vraiment rien de spécial à raconter sur la fin de notre contrat ici, je passerais donc vite dessus, quelques événements méritant tout de même quelques lignes. 

Durant l'un de nos rares jours de congés, nous partons faire un dernier tour dans la jungle, toujours aussi luxuriante et foisonnante de vie.

water dragon dans son élément

Marsh snake
quelques vers pour le rain forest dragon

La chaleur accablante de ces dernières semaines a laissé place à une période pluvieuse assez violente. Les orages se succèdent, et sont totalement apocalyptiques.

Nous avons fini par apprivoiser les king parrots qui squattent la terrasse, et au final, ils venaient nous manger dans la main!



Pour rester au rayon des animaux, il s'avère que la succession d'orages violents et de soleil provoque la sortie de tous les reptiles des environs. Steven passe ses soirées dans la forêt à taquiner le serpent. Et notamment le python qu'il nous ramène un soir! 2.50m pour un poid d'environ 5kg...


quel oeil!

Le bestiau n'est pas venimeux, mais il mord, et peut vous ouvrir le bras si vous ne faites pas attention. De plus, il est d'une puissance ahurissante : lorsque je le laisse s'enrouler autour de mon bras, la pression qu'il exerce est tellement forte que ma main devient bleue, et que je ne peux même plus l'ouvrir tant les tendons sont comprimés! Dans la nature, le serpent enserre sa proie un peu plus à chaque fois qu'elle expire l'air de ses poumons, l'étouffant petit a petit... Cruelle nature...

Voilà, nous avons fait le tour des choses intéressantes. Les fêtes arrivent, l'ambiance se dégrade de plus en plus, je ne tiens plus et demande à Sue si je peux partir sur le champs avec ma moitié des 1000$. Je laisse le van à Léonore et ne désire rien d'autre. Elle me demande de rester une seule semaine de plus, et j'accepte, par respect pour mes engagements. En revanche, je vais vivre seul dans une petite maison proche de notre ancien emplacement.

Steve part pour Sydney fêter Noel avec sa famille, et de notre côté nous décidons de passer le réveillon et mes quelques derniers jours ici ensemble. Ces quelques jours à deux sont finalement formidables, nous oublions l'avant et l'après, et passons de très bons moments, aggrémentés des grands classiques francais de noël (aaah, la soirée ''les bronzés''!).

Je prépare également la suite de mes vadrouilles. Au programme, rejoindre Rémi, emminent ami lyonnais, qui m'attend aux alentours de Melbourne, puis partir ensemble en Tasmanie. Profiter un peu, puis retrouver du travail, un vrai cette fois, histoire de mettre de côté suffisament d'argent pour retourner en Asie. La première difficulté? Nous aimerions fêter le jour de l'an ensemble, et mon départ est prévu pour le 29 décembre. Ce qui me laisse 2 jours pour parcourir en stop les 1800 km qui nous separent! Pari osé...

Autre moment sympathique, nous faisons la connaissance de la famille de Sue qui nous invite a déjeuner au lendemain de noël.

Et le jour du départ arrive. Le 29 décembre, j'empoche mon bout de salaire et vais dire au-revoir à tout le monde de manière un peu expéditive. J'essaie d'éprouver un semblant de nostalgie, de me souvenir des 4 mois écoulés, mais rien n'y fait, je suis plus électrisé, en bien comme en mal, par la perspective du départ. Seul mes adieux à Steven sont poignant. Je ne veux me souvenir que des bons moments, et il y en a eu beaucoup avec lui. Le reste est finalement sans importance.

Léonore me conduit a Warwick, la grande ville la plus proche. De là, je compte lever le pouce jusqu'à Gundiwindi, d'où part le highway pour Melbourne. Cette fois, je compte passer par l'interieur des terre, chemin plus rapide que par la côte.

Quelques courses et un casse croute plus tard, Léo me dépose à la sortie de la ville, en fin d'après midi. Inutile de décrire nos aux-revoirs, avec tout ce que nous avons traversé ensemble vous vous doutez de leur nature... Nous nous retrouverons peut être, peut être pas, dans tout les cas nous voulons nous laisser une chance, tant nous avons vécu de choses ensemble. Une nouvelle page se tourne dans ce voyage, et cette fois elle est très douloureuse...

Léonore s'en va, et me voilà seul, une énorme boule dans la gorge, avec la sensation d'avoir perdu un bout de moi-même, au bord de la route. Il est difficile de décrire ce qu'il se passe dans ma tête à ce moment là, tandis que la pluie se met à tomber. Je suis à la fois triste, heureux, effrayé, excité... En tout cas, me voilà de retour sur la route, j'en ai fini avec la Gordon Country, et ce n'est pas dommage! Et je vais pouvoir expérimenter le voyage en solitaire.


Stop, retrouvailles et jour de l'an à Torquay



J'éteins le cerveau et lève le pouce. C'est parti pour du stop non-stop sur plus de 1800 km pour tenter de rallier Melbourne après demain. 

Comme notre curé Angelo en Croatie (ca date!), un homme me récupère au moment où le ciel se déchire. Lorsqu'il me dépose en rase campagne, le soleil revient!

Et misère de misère, la route est déserte, une voiture toutes les 20 minutes, et je poireaute deux bonnes heures avant qu'un de ces immenses camions, justement appelés ''road train'', s'arrête. Un camion? Prometteur. Et le miracle s'accomplit, le rêve de tout auto-stoppeur se réalise : le gars, Marc de son prénom, va tout droit à Melbourne! Yaaaa! C'est magique et presque trop facile! Ca valait le coup d'attendre. Le lift de ma vie, tout simplement.

Ce qui est moins magique en revanche, c'est la conversation : mon hôte parle l'anglais rustique des campagne dans une barbe de merlin l'enchanteur, et bégait... Mais nous rigolons bien!

Marc est une vrai machine, il ne prend quasiment pas de pause, s'arrêtant uniquement pour remettre de l'essence ou nettoyer les vitres de son mastodonte de 65 tonnes, et nous mettons quelques 18h pour arriver a Melbourne... Le fou! Il y est tenu par son boulot, les délais y étant apparement très serrés.

Sur la route, nous longeons l'outback, et le décors est impressionant. Désert, étendues de terre ocre couverte de buissons ou d'arbres éparses... Les kangourous cavalent aux côté du camion, des lièvres de la taille de petits chiens détalent dans tous les sens, et nous croisons quelques renards.

Dans ce décors, avec le coucher de soleil au loin et le rock country en fond sonore, l'ambiance est sooo australienne!

Tenez, pour reparler des kangourous, Marc, avec ses 6 millions de kilomètres parcourus sur les routes australiennes en 25 ans, les connait bien et a une manière simple de traiter leur tendance suicidaire : si il est sur de les éviter, il le fait, sinon... Il s'assure de les percuter le plus directement possible, pour les tuer rapidement et ne pas les laisser agonisant au bord de la route. Nous en tamponnerons malheureusement plusieurs durant le voyage...

Nous roulons toute la nuit, ainsi que la matinée du 30... Epuisant. En début d'après midi, nous voilà dans le centre de Melbourne, et je suis abattu de fatigue, mais la mission n'est pas terminé. Je dois rejoindre Rémi à Geelong, à environ 40km de là. Le stop en centre ville promet... Mais non! Après avoir déchargé la marchandise, ce cher Marc, qui aura décidement beaucoup fait pour moi, me pose a la sortie de la ville en direction de Geelong. En quelques stop, j'y suis! 1800km en 18h!

Et je retrouve mon grand et cher Rémi, et comme avec Julia nous ne nous rendons pas trop compte de la chose dans les premières minutes... Se retrouver entre potes à 16000 km de chez nous, c'est quelque chose!

Il est accompagné de Laura, l'une de ses amis (motorisée! Youpi!), et de Maurice, allemand. Après quelques courses, nous partons pour Torquay; petite ville au sud de Geelong, nous poser au bord de l'océan à l'est de la ville, dans un endroit absolument désert. J'y fais la connaissance de Manu, un francais qui travail ici, en Australie depuis plus d'un an, un super gars avec qui je vais passer quelques temps dans les jours qui viennent.

Tentes posées, nous festoyons, racontons nos histoires, rions, bref passons une super soirée qui me permet d'oublier un peu les événements qui m'ont amené ici. Et ça soulage!



Au matin, je découvre que le dernier arceau encore à peu près intact de ma tente à craqué durant la nuit, transpercant le double toit sur plus de trente centimètres... Je bricole comme je peux pour rafistoler tout ca, mais il devient clair que la T2 ne va pas tarder à rendre l'âme...

La journée est plutôt inactive. Nous nous baladons dans Torquay, petite station balnéaire remplie de touristes à cette époque de l'année... Tout ce que j'aime... Enfin, les plages sont sympas... Entre amis, tout est sympa en fait!

Pour la petite anecdote, c'est à Torquay que les australien craignaient un débarquement japonais en 1942.



Nous profitons des douches publiques, flanons, glandouillons... J'en profite aussi pour acheter mon billet d'avion pour Hobart, Tasmanie. Rémi part le 2, mais je me rabat sur le billet le moins cher, pour le 7. Cela me permettra de vadrouiller quelques jours seul le long de la fameuse Great Ocean Road, à l'est de Melbourne, reputée magnifique.

La journée passe vite, et nous la finissons sur un pic-nic de tacos. Nous partons ensuite dans les hauteurs de la ville, l'un des amis de la troupe ayant invité tout le monde pour le jour de l'an dans une colocation.

Nous faisons la connaissance d'une communauté très sympa, d'australien, d'hollandais et j'en oublie, et passons de mémorables heures avant que ne sonne minuit.

Après les voeux, nous mettons le cap sur une grande maison, où est organisée une espèce de free party avec tout ce qu'on aime, de la trance à la dubstep. Si l'accès nécessite le passage de plusieurs barrières et quelques calvacades dans les champs, la soirée en vaut définitivement la chandelle!

Au retour, nous nous laissons distancer avec Manu et croisons un couple d'australien qui nous invitent chez eux pour finir la soirée (ou plutôt commencer la matinée, il est près de 5h du matin!).

Nous rentrerons finalement à 6h30, au lever du soleil. Encore un sacré jour de l'an!



Autant dire que la matinée passe à la trappe, nous émergeons vers midi, pour trainer un peu avant d'aller sur la plage, bordée de falaises.

Le soir venu, la troupe doit partir, Laura et Maurice embarquant pour la Tasmanie ce soir et Remi demain. Je reste à Torquay, et prépare tout ce qu'il faut pour ma première soirée de voyageur solitaire : à l'ouest de la ville, au sommet des falaises battues par les vents, face à l'océan, avec le coucher de soleil à ma droite... Classe.

Et que ce passe-t-il dans ma petite tête durant cette première soirée en solo? Parce que fatalement, livré à soi-même, on réfléchit. Et bien c'est mitigé. Tantôt serein, plein, entier, complètement satisfait et en phase, je deviens vide et me sens seul 5 minutes après. Puis le vent et les embrins me renvoient du côté plénitude et communion avec le monde... Je suis heureux d'être seul, et puis soudainement incroyablement nostalgique de ces moments où nous étions tous les deux, Léonore me manque, puis ça va... Enfin c'est un vrai bazar, tantôt vraiment génial, tantôt complètement déprimant.

Mis à part ça, je retrouve avec plaisir les joies de la vie en plein air, dans ma tente rafistolée et branlante qui résiste mine de rien aux rafales de vent toute la nuit.



Au matin, je décide de parcourir à pied la côte vers l'est. La Great Ocean Road sera pour demain. En vérité je ne sais pas trop quoi faire excepté errer au hasard. Je ne sais pas vraiment ce que je veux: J'attend la chose qui va me remonter complètement, je suis un peu paumé à tous niveaux... J'essaie de ne pas trop penser, et parcours une dizaine de kilomètres, très fréquentés, sur un chemin qui offre quelques beaux panoramas sur les plages et les falaises. Mais comme dit plus haut, nous sommes actuellement en pleine saison touristique, et il y a du monde. Et il fait chauuud, près de 40 degrés au thermomètre...





En début d'après midi, des ampoules plein les pieds (ça faisait longtemps les longues marches...) j'atteins les plages de l'ouest, et suis rejoint par Manu. Nous retournons sur la plage du premier soir, pour passer la soirée à discuter voyage, Australie etc... Il a quasiment tout fait ici, du travail avec le bétail dans l'outback à la plongée avec les requins blancs (et il faut voir les vidéos!) dans le pacifique en passant par le surf et les parcs nationaux. Il ne manque pas d'histoires sur le pays!

Et... il m'apprend que le long de la Great Ocean Road, au Cape Otway, un phare entouré d'un parc national à quelques 150km de Torquay, il est possible de voir des dizaines de koalas dans leur habitat naturel... Et bien la voilà ma mission! Appercevoir ces peluches sur pattes en liberté est l'une de mes priorités en australie. Je décide de partir le lendemain pour aller traquer les bestioles. Pour l'heure, je pose la tente dans un champs et me couche avec le soleil.


La Great Ocean Road : koalas, plages et parc national

Au réveil, Manu me dépose en ville, et après quelques ravitaillements, je part stopper en début d'après midi à la sortie de la ville. Le mercure fait de nouvelles folies, et je transpire le pouce levé sous plus de 43 degrés... Mais visiblement, ça ne dérange pas les gens de ramasser un petit chevelu dégoulinant de sueur!

Les chauffeurs s'enchainent, je fais de petites distance mais n'attends jamais plus de dix minutes le pouce levé. Avec la chaleur torride et le vent, l'alerte au feu est maximal, et les camions de pompiers sont partout. J'apprendrais plus tard qu'il y a deux ans, le feu s'est propagé ici, brulant tout sur les centaines de kilomètres de côte que je suis en train de parcourir...

La route est jalonnée de petites stations touristiques, plages de sable blanc et tout le reste.

J'arrive à une soixantaine de kilomètres de ma destination, près d'Appolo Bay, tandis que le ciel se couvre. Une voiture s'arrête, et je fais la connaissance de Sarah et Luti, une hollandaise et une allemande qui viennent d'arriver en Australie. Lorsque je leur demande où elle se rendent, elle me répondent par ma phrase préferée : on sait pas, on roule et on verra bien! Je leur parle des koalas, et elle me propose d'y aller ensemble. Nous partons, discutant Népal, que Luti a également visité et adoré.

La pluie se met a tomber, mais nous continuons. Nous voilà à fouiller les forêts aux alentours de Cape Otway, et... Oh punaise! Un koala! En train de manger dans son arbre! Puis 2, 3, 4... En tout, nous en verrons une dizaine sur le chemin menant au phare du cap. Génial! Ca c'est fait!

sont-y pas trop mignons?



Nous arrivons à l'entrée du parc alors que la pluie s'arrêtent. Mes amies doivent rejoindre un camping pour la nuit, mais il est pour ma part toujours hors de question que je débourse le moindre centimes pour poser ma tente. Nous nous séparons donc, et je m'enfonce dans le parc pour y poser la tente, tout ravi d'avoir vu des koalas.

Et tant qu'à être dans le parc, pourquoi ne pas continuer? Au matin, je pars à pied pour quelques 15 km de balade dans la nature sauvage, savourant la température qui s'est radoucie. Il faut savoir qu'au sud est de l'Australie, le thermomètre peut gagner ou perdre 15 degrés d'un jour sur l'autre!

le phare...
et son cimetiere
Le chemin est bordé de murs de végétation, qui laissent parfois place à des étendues plus buissoneuses permettant d'admirer de grandioses panoramas sur l'océan. Et je suis absolument seul. Et c'est bon, je me sens bien, perdu au milieu de la verdure, survolé par des nuées de cacatoes noirs. Je prend mon temps, l'itinéraire offrant de nombreux points de vue.





Mes pas m'amène sur une plage complètement déserte, que je sillonne en mode ''Seul au Monde''. Je trouve une grêve rocheuse où profiter de la vue, m'imaginant sur mon ile déserte.

un petit pas pour l'Oliv...

Je poursuis ma balade jusqu'en milieu d'après midi, découvrant à nouveau forêts touffues et points de vue imprenables. Je ne regrette vraiment pas de m'être lancé à l'aveuglette dans ce parc, même si j'ai les pieds qui chauffent!







Retour et départ

La sortie de ces terres sauvages est un peu moins marrante... Je me retrouve à une dizaine de kilomètres de la Great Ocean Road, sur une route en terre complètement vide... Je marche encore un bon moment, quand un véhicule se fait entendre... Je lève le pouce, et suis embarqué! Un tour-opérateur et son van me déposent sur la route (et le filou me réclame 20$ pour me poser dans la prochaine ville! Grand fou va). Je décide de rentrer vers Torquay aujourd'hui, pour vadrouiller un autre parc national à l'ouest de la ville.

J'ai à peine le temps d'y réfléchir qu'une autre voiture s'arrête (tu sais où tu peux te les mettre tes 20$?)! Une femme me ramène à Apollo Bay, où je me pose dans le sable un moment.


En gros ours que je suis, je ne reste pas longtemps dans ce coin rempli de monde, et pars lever le pouce à la sortie de la ville. Je suis rapidement récuperé par Phil, surfeur très sympa, qui se rend à Torquay! Comme sur des roulettes!

Nous papotons bien. Phil a participé à l'élaboration du Mona Museum à Hobart, un musée privé fameux en Tasmanie, financé par un homme fan d'art qui a fait fortune en... Jouant au casino grâce à un système mathématique de son invention!

Il en connait un rayon sur la vie sauvage australienne. Il m'explique qu'en hiver, il est possible de voir des orques remonter le long de la côte vers l'équateur! De plus, en Tasmanie, j'aurais à faire attention au serpent tigre, l'un des trois plus venimeux du pays...

Et, comme tous mes autres chauffeurs d'ailleur, il me dit que la Tasmanie est juste incroyable, et parfaite pour trouver du boulot. Je commence à l'attendre avec impatience cette Tasmanie... Certains locaux m'ont même dit que si il y a une chose à voir en Australie, c'est la fameuse ile!

Phil me dépose au coeur du parc, à une dizaine de kilomètres de Torquay. Après une pause sur la plage entourée de falaises, je m'enfonce dans les fourrés et ne met pas longtemps à trouver un coin parfait pour dormir au milieu des buissons.

Mon plan pour la suite? Me caler à la bibliothèque pour rédiger l'article, passer une dernière nuit ici et décoler demain, le 6, pour l'aéroport de Melbourne, où je compte passer la nuit pour être sur de ne pas rater mon avion.

Je décide d'y aller à pied, mais les australiens ne l'entendent pas de cette oreille... Un homme s'arrête à côté de moi et propose de me conduire! Je retrouve Manu dans le centre, et nous passons la journée à profiter du wifi gratos.

Le soir venu, nous rejoignons Point Impossible et Jacob, un autre francais qui travaille ici dans la restauration et habite dans son van. Nous blablatons voyage, mais la soirée est aussi marquée par un autre événement : un bébé lion de mer blessé est venu s'échouer sur la plage! Nous constaterons l'efficacité des services de secour de la vie sauvage australienne, qui débarquerons 5h plus tard pour s'appercevoir que... ba que l'animal n'est plus là...












Le 6 au matin, Manu me pose à la sortie de la ville. Nous avons passé de très bons moments ensemble, et j'espère bien le recroiser un de ces jours!

3 chauffeurs et une heure plus tard, je suis à 20km de l'aéroport... J'ai peut être prévu un peu large niveau timing... Je m'attend à glandouiller un bon moment avant mon vol, mais mieux vaut trop de temps que pas assez n'est ce pas?

Et en fait non, le destin s'en mêle, et je fais ce genre de rencontre ahurissante que j'affectionne par dessus tout. Je suis recupéré par Steve, qui après avoir entendu mon programme... M'invite à passer la nuit chez lui pour me poser à l'aéroport le lendemain! Arrivé dans son immeeeeense maison, je fais la connaissance de sa femme, Nicole, et de leur 6 enfants (d'où la grande maison!). Autant dire que la baraque ne manque pas d'animation!

Steve et Nicole font partie de ce genre rare de gens qui donnent, qui donnent, encore et encore, naturellement, sans se poser de question. Ils ont le coeur sur la main et sont absolument adorables. En une heure, je suis nourri, lavé, questionné par toute la famille. Un rêve, et ce sont des anges!

Je vais donc grâce à eux profiter d'un diner avec cette famille extraordinaire, d'une nuit dans un lit et d'un lift pour l'aéroport demain! Et je suis propre!

J'en ai terminé pour le moment.

Enfin, enfin j'ai quitté cette satanée Gordon Country, enfin j'ai retrouvé les joie de la vie sauvage, du camping en plein air, des sandwichs jambon-fromage premier prix, des biscuits au rabait, des douches dans les toilettes publiques, de l'odeur de cage à hamster qui imprègne petit à petit la tente qui tombe en morceaux...

Un grand changement a eu lieu, je me suis retrouvé seul sur la route, ce que j'attendais mais qui m'a finalement remué. Le voyage en solitaire est très différent, et n'a pas les même avantages et inconvénients. Les moments de solitude ne sont pas si difficiles à gérer, et finalement on s'appercoit bien vite que sur la route, on n'est jamais vraiment seul.

On réfléchit mieux, plus rapidement, on fait attention à tout, on envisage les différentes possibilités avec plus de discernement, et surtout on a de comptes à rendre à personne d'autre qu'à soi-même.

Si notre séparation m'a dans un premier temps laissé un peu paumé, vide, sans trop savoir ce que je voulais, parfois heureux et pleinement satisfait, parfois à la limite de vouloir rentrer en France, les rencontres et les découvertes, les soirées chaleureuses et les cadeaux de la routes m'ont bien remonté.

Je sais ce que je veux : je veux continuer, encore et encore, comme d'habitude sans trop savoir ou aller, mais c'est ca que j'adore. Et voyager seul me plait. De plus en plus. Comme dit l'autre, the world is mine! Et c'est avec plaisir que je continuerai à écrire, pour partager, toujours, tout le temps, avec tout le monde.

J'attends à présent avec impatience de découvrir la Tasmanie et ses merveilles!

Une dernière chose concernant le pays cette fois. Jusqu'à maintenant, oui l'Australie est belle, les gens sont adorables et la vie sauvage formidable, mais je ne sais pas, la mayonnaise ne prend pas. Trop de règles, trop de carré, trop de propreté, trop de contrôle et de sécurité. Il n'y a plus de place pour la spontanéité ici. Pour être franc, j'attend surtout de pouvoir retourner en Asie, même si je n'ai vu que peu de choses. Tasmanie, fait moi changer d'avis!

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