lundi 7 septembre 2015

Pour finir, Ninh Binh et la réserve naturelle de Pu Luong : enfin de la verdure dans la baie d'Halong terrestre et une merveilleuse alternative à Sapa



Nous continuons notre bombardement d'articles depuis Nam Ta, au nord-ouest du Laos. 

On se marre bien, mais il faudra attendre un peu pour en savoir plus... Pour le moment, nous enchainons directement avec la conclusion de notre virée au Vietnam, histoire d'attaquer sereinement notre périple Laotien. De toute façon, la mousson nous mitraille copieusement, nous en profitons donc pour écrire!

Nous avons absolument tenu, pour notre dernière semaine au Vietnam, à nous échapper dans la campagne pour découvrir des terres un peu plus reculées que celle que nous sillonons depuis trois semaines. Toujours en compagnie de la mère de Léonore, nous avons donc rejoint Ninh Binh pour une virée dans la baie d'Halong terrestre, avant qu'un plan ne tombe du ciel, nous évitant la surpopulaire Sapa pour notre escapade en campagne...


Ninh Binh et Tam Coc, la baie d'Halong terrestre





Nous quittons Cat Ba comme nous y sommes arrivés : bus, bateau, bus. A Haiphong, nous embarquons en fin d'après-midi pour Ninh Binh, à quelques heures de route.

Nous y arrivons en pleine nuit, mais nous sommes habitués, et par chance le bus nous a déposé à quelques encablures d'une guest house repérée sur le net que nous rejoignons après quelques errances dans le noir.

Nous ne trainons pas pour nous mettre au lit. Demain, nous envisageons de louer des mobilettes pour aller vadrouiller la réserve protégée de Tam Coc, aussi appelée la baie d'Halong terrestre.

Au matin, un homme très amical (évidement...) vient nous voir durant le pti dèj, pour nous proposer moult tours, excursions, programmes de fou etc... Nous avons repéré et enregistré les cartes de Tam Coc, et nous ne lui demandons, pour visiter les environs, que deux scooters à louer. Punaise, on va faire du scooter au Vietnam!

En revanche, notre homme a bien plus dans sa besace. Comme nous le disions dans notre dernier article, après Ninh Binh nous irions bien faire un tour dans des zones un peu plus rurales, et pourquoi pas randonner un peu. Malheureusement, nous n'avons pas encore trouvé d'alternative à Sapa, la destination par défaut pour ce genre d'activité, victime de son succès et apparement sans plus aucun charme. Lorsque nous lui faisons part de nos projets, il nous propose d'aller à Pu Luong, une réserve naturelle à 5h d'ici, remplie de petits villages et de rizières. Il nous décris la région comme moins grande que Sapa, mais du coup beaucoup moins touristique et tout aussi belle à parcourir. 

Il nous montre photos et livre d'or, et titille notre curiosité. Nous nous lançons dans le marchandage d'une virée de trois jours avec repas et nuits chez l'habitant, ainsi que trek dans la réserve et les villages. C'est typiquement le genre de choses que nous n'aurions pas pu faire si nous avions été tout les deux avec nos maigres ressources. Nous aurions peut-être essayé de rejoindre le coin par nous-même, mais avec seulement quelques jours avant la fin de notre visa, nous n'aurions pas été bien loin...

C'est que le prix de la bestiole nous fait pâlir : 450$ pour trois, que nous réussissons à descendre à 400. Nous n'avons jamais dépensé une somme pareil pour quoi que soit! Mais après vérification, nous voyons qu'il s'agit d'un prix plus qu'honnête pour ce genre d'excursion. A ce tarif, nous avons également l'aller-retour en voiture et le guide. Nous acceptons. On se répète, mais c'est quand même sympa de ne pas avoir à faire trop attention à ce que nous dépensons de temps en temps! Voilà, nous l'avons finalement trouvé notre plan alternatif.

Nous partirons le lendemain. Le marché conclu, on nous livre nos montures, et nous voilà bientôt roulant vers le sud. A cette heure matinale, il n'y a pas grand monde, ce qui est plutôt rassurant. Nous gardons en tête les rivières de deux roues qui occupent habituellement les rues...

Tam Coc se trouve à une dizaine de kilomètres de Ninh Binh, et nous ne tardons pas à voir apparaitre de hauts pitons rocheux qui jaillissent du sol. Effectivement, cela ressemble à la baie d'Halong. Avec un peu d'imagination bien sur. Autour de nous, plus de bâtiments, mais de la campagne, des rizières à perte de vue et des hameaux qui bordent la route.

Nous rejoignons d'abord les pagodes de Bich Dong, aussi appelées les pagodes de jade. Selon la légende, en 1705, deux bonzes ont décidé de partir à Tam Coc pour répandre le bouddhisme dans la région. Arrivés sur place, ils se retrouvèrent entourés de cinq montagnes, semblables aux cinq pétales d'une fleur de lotus. Ils décidèrent alors de bâtir les pagodes de jades sur le flanc de la montagne.

Lorsque nous débarquons sur place, la réalité est moins envoutante : en ces périodes touristiques creuses à cause des fortes chaleurs, les vendeurs de souvenirs n'ont pas grand-monde à se mettre sous la dent, et nos trois visages pâles font de nous les seules proies des environs. Nous sommes très sollicités, ce qui est bien la première fois d'ailleur depuis que nous sommes dans le pays. On se croitait presque en Inde tiens... En revanche, le cadre est sensationnel!

Un petit pont de pierre enjambe un étang et mène à la porte principale. Derrière, un sentier s'enfonce dans la jungle.  




Nous arrivons à la pagode basse, au milieu de la verdure.





Une volée de marche à flanc de falaise nous emmène à la pagode haute. Anne Florence a acheté des bâtonnets d'encens, et pour la première fois après toutes ces églises, ces temples et ces mosquées visités en deux ans, nous honorons une divinité! Nous nous devions de réserver cette première à bouddha et ses disciples.



Encore une bien belle pagode, perdue au milieu de la forêt!

Nous rejoignons ensuite un petit village proche, où nous nous payons un tour en barque sur les canaux qui sillonent la région. Nous voulions de la nature, nous voilà servis, au milieu des falaises, des roseaux et des nénuphars. Nous naviguons parfois directement sous les falaises, par un réseau de grotte creusé dans les paroies.















A savoir que notre batelière rame avec les pieds, faisant preuve d'une sacrée dextérité!



Une bonne balade, un tantinet gâchée par son aspect très touristique et la profusion des embarcations. Et puis mince, mais lorsqu'arrivé à la fin du tour, au beau milieu de la rivière, des marchands sur leur bateau nous obligent quasiment à acheter quelque chose à manger pour notre batelière à un prix totalement scandaleux, nous l'avons un peu mauvaise. Retenez donc : si vous partez faire la balade en barque de Tam Coc, prenez directement des provisions à offrir dans votre sac!

Nous remontons en selle pour partir silloner les petits chemins de campagne vers le temple de Thai Vi. Au soleil couchant, entre les rizières, l'atmosphère est formidable!









Le temple bouddhiste de Thai Vi, construit au 13è siècle, est l'un des plus anciens temples du Vietnam.









Le retour est merveilleux, au milieu des champs et des falaises qui baignent dans la lumière orangée du soleil couchant... Et nous arrivons en ville.

En pleine heure de pointe. Les camions, les voitures, et surtout les centaines de scooters et de mobilettes slaloment les uns entre les autres. Sauf que cette fois nous ne sommes pas sur le trottoir mais en plein milieu du bouillon...

Et puis finalement, on s'aperçoit qu'il y a une certaine logique dans tout ce foutoir. Chacun s'esquive et s'adapte, personne ne déboule à toute berzingue ni ne coupe la route des autres véhicules, et le trafic montre du coup une certaine forme de fluidité.

La conduite en milieu urbain reste quand même assez éprouvante pour les néophytes que nous sommes, et nous ne sommes pas mécontents de rejoindre nos appartements.

Nous aurons bien apprécié Tam Coc. La campagne et surtout la réserve formant la baie d'Halong terrestre nous ont plongé dans un cadre naturel formidable. En revanche, considérant l'attitude des locaux sur place, il est facile de deviner qu'en pleine saison, la zone doit être très prisée des touristes. Nous aurons été pas mal sollicités, et pas de la manière la plus appréciable. Notre balade dans les canaux en file indienne, bien que magnifique, nous laissera même un petit gout amer...


Pu Luong


Au matin, c'est parti pour trois jours dans les montagnes et les campagnes! Nous faisons la connaissance de notre guide, Han, et de notre chauffeur. Notre chauffeur! Rendez-vous compte...

Sur la route, nous faisons quelques arrêts pour découvrir des champs d'ananas et les cabanes de pêcheur sur les rivières. Mention spéciale au repas de midi dans un petit resto en chemin, durant lequel nous nous gavons de tofu, d'omelette, de riz et de nems.



Nous arrivons dans un tout petit village, la route s'arrête ici.

Nous continuons à pied avec Han, traversant campagne et rivières au milieu des rizières et des palmiers.









C'est magnifique, et ce n'est que la marche d'approche! Nous traversons de minuscules hameaux, les maisons sont de bois, de bambou et de chaume, la plupart du temps construite sur pilotis. Tout le monde nous salue avec chaleur. Han nous explique que les gens d'ici n'ont pas tellement l'habitude de voir des étrangers, qu'ils sont en général ravis d'accueillir.

Nous longeons une rivière aux nombreuses cascades pour découvrir le village et la maison où nous allons être héberges. Le hameau s'étale sur le flanc de la montagne, entre les deux chaines de collines verdoyantes qui forment la réserve. Certains travaillent dans les champs, les enfants courent au milieu des canards et des poules, il y a des ruisseaux et de la verdure de partout... Un petit parfum de Sarangkot flotte dans l'air!







Notre chambre est une maison construite sur pilotis, le rez-de-chaussée constituant la terrasse. Le calme est délectable, nous sommes entourés de papillons et de libellules. Quand à la vue...



Oui, nous sommes bien dans ce petit coin de paradis! La petite famille qui nous héberge, un couple et ses bambins, nous accueille avec du thé, puis Han nous emmène dans les cascades pour une baignade. Après deux heures de marche dans la chaleur moite et lourde, la fraicheur de la rivière qui jaillit directement de la montagne en pleine forêt est juste magique!



Avec toute cette route, la journée touche à sa fin, et nous profitons du coin avant de rejoindre la maison principale pour le diner. Un énorme diner! Comme au Népal, les gens du village passent, s'attablent, tout le monde partage le repas assit en tailleur sur des coussins. La table croule sous les plats de viande, de tofu, de rouleaux de printemps, de salades (ah, la fleur de bananier et les pousses de bambou...)... Un véritable festin, interrompu régulièrement pour trinquer tous ensemble à coup de shots d'alcool de riz. Et quand je dis régulièrement, je veux dire toutes les deux ou trois minutes... Ils savent s'amuser ces gens de la campagne, et ils n'y vont pas de main morte! Alors forcément, l'ambiance devient vite très chaleureuse, et nous veillons tard à discuter et à chanter avec la famille, adorable, qui nous reçoit comme des rois. Seul Han parle anglais, mais il se charge du rôle d'interprète. Une formidable soirée!



Au matin, après un solide petit dèj, nous partons avec Han et le père de la famille pour les montagnes. Une fois sortis du village, nous grimpons droit dans la jungle.




La pente est raide, il fait très chaud, et le taux d'humidité bat des records. Nous n'avons jamais autant sué, et de véritable filets d'eau coulent de nos doigts et de notre visage. Quand à nos vêtements, ce ne sont plus que des éponges imbibés de transpiration... C'est étrange : physiquement, ça va, mais il y a tellement de flotte dans l'air que le moindre effort entraine une sudation extrême et incontrolable, mais sans l'essouflement ou la fatigue qui vont généralement avec!


Nos efforts sont récompensés quand nous atteignons les hauteurs, débouchant de la jungle sur un panorama magnifique.




Nous longeons le flanc de la montagne pour arriver au beau milieu d'un champs de manioc. L'endroit est plutôt touffu...






Après cette torride matinée de marche, Han nous conduit dans un petit abris en bambou au milieu des hautes herbes, balayé par la brise, pour une pause repas. La fenêtre donne directement sur la vallée, et nous nous posons un bon moment pour admirer la vue, profiter de l'ombre et du vent, et manger un morceau.




L'après-midi, nous dégringolons de la montagne pour rentrer au village. Au moment le plus chaud de la journée, nous perdons des litres d'eau, et devons multiplier les pauses. Même nos guides commencent à en baver!





Au final, c'était une fantastique journée de trek au milieu de la jungle et de paysages formidable, mais décidément la chaleur humide du Vietnam est destructrice! Une journée de marche, ce n'est vraiment pas énorme, pourtant nous sommes lessivés, et la tête nous en tourne...

Histoire de diminuer notre température interne, nous partons remonter à pied la rivière à côté du village, à grands coups de baignade et d'exploration dans la jungle. Encore et toujours, le cadre est bucolique à souhait. C'est à ce moment que le ciel se déchire et que des trombes d'eau se mettent à nous tomber sur le coin du bec... Mais vu la température, c'est plus un plaisir qu'autre chose, les deux pieds dans l'eau au milieu de la forêt!







La journée se termine comme celle de la veille, autour d'une tonne de victuailles arrosées d'alcool de riz. Les discussions tournent autour de l'indépendance du Vietnam et d'Hô Chi Minh, et nous parlons un peu de la colonisation française. Nous appréhendions un peu les réactions de nos amis, mais ils sont unanimes : les américains ne sont qu'un peuple d'impérialistes désireux d'imposer leur loi au monde, mais la présence française a apporté beaucoup de choses au pays, tel que le train, un meilleur systême santé et administratif, une meilleur hygiène dans les villes mais aussi dans les campagnes. Celle-là on ne s'y attendait pas! Bien sûr, en tant qu'invités français, on peut douter de l'objectivité de leurs propos.

Nos amis soutiennent bien sur la république communiste, mais admettent ses limites. Ils nous expliquent que lorsque le Vietnam est devenu indépendant, Hô Chi Minh a décrété la gratuité de tous les hopitaux et de toutes les écoles, lycées et universités, mais que ce fonctionnement ne resta pas longtemps économiquement viable. Lorsque le pays s'est engagé sur la voie de l'économie de marché, il a bien fallut qu'il s'adapte politiquement et socialement.

Nous discutons jusque tard dans la nuit, en apprenant un peu plus sur pays tel qu'il est aujourd'hui.

Le lendemain, l'heure du départ a sonné, et nous remercions toute la famille qui nous a si bien accueillit durant ces quelques jours, avant de nous mettre en route pour rejoindre le village à l'entrée de la vallée, profitant une derniere fois de la campagne environnante.




Mais heureusement, cette belle virée n'est pas encore terminée, et notre cher Han a encore une surprise pour nous. Notre chauffeur nous emmène à quelques kilomètres de la réserve, et nous suivons notre guide sur un petit sentier qui grimpe dans la montagne.











Nous débouchons après une bonne côte sur un plateau couvert de rizières en terrasse et de villages, encerclé par les montagnes. Le panorama est incroyable!







Chaque virage, chaque colline contournée révèle des vues toujours plus saisissantes. Nous ne regardons plus où nous mettons les pieds, sans cesse le nez en l'air à nous remplir les yeux de ce plateau des merveilles.





Nous passons quelques heures dans ce cadre grandiose, avant de remonter en voiture pour retourner à Ninh Binh. Une sacrée conclusion après trois jours à partager la vie des habitants d'un petit village, trois jours bien trop courts en pleine nature qui nous ont apporté un peu de ce que l'on cherchait, de ce qui nous manquait, et qui achèvent de graver le Vietnam dans notre mémoire pour un bon moment.


Pour finir au Vietnam...


Nous passons une dernière nuit à Ninh Binh, et prenons un bus pour Hanoi. De retour dans le quartier des 36 corporations, nous dégotons une chambre et nous posons. Anne-Florence nous quitte demain (qu'est ce que ça passe vite deux semaines!) et je laisse mère et fille profiter d'un tour du lac en tuk-tuk pour travailler sur le blog.


L'opéra
le skate park!



Pour notre dernier repas tous ensemble, nous voyons les choses en grand. Jugez plutôt :



La soirée est riche en discussion sur le voyage, sur nos projets et nos impressions après ces deux semaines passées ensemble. Pour ma part, je n'avais passé que très peu de temps avec Anne Florence avant notre départ, et ce fut un plaisir de partager ces deux semaines de vacances en terre lointaine avec elle! Pour Léonore, après deux ans de séparation... Est-il nécessaire d'ajouter quoi que ce soit?


Au matin, l'heure des au-revoirs a sonné, après un dernier café ensemble. Tout nostalgiques, nous regardons le taxi pour l'aéroport s'éloigner...

Nous n'avons pas trop le temps de laisser nos pensées s'égarer, et un programme chargé nous attend. Deja, nous déménageons pour une chambre moins chère que nous mettons un bon bout de temps à dénicher. Terminé la farniente tous frais payé mes petits! Nous retrouvons une piaule sans clim, aux murs moisis et aux toilettes communes sur le palier.

Notre deuxième mission est importante : nous voulons acheter une nouvelle maison. Un achat à ne pas prendre à la légère! Le souci, c'est que le Vietnam n'est pas connu pour la profusion de ses magasins de camping, mais à force de recherches, nous trouvons finalement un coin où nous pouvons trouver des tentes à Hanoi. C'est d'ailleur peut-être le seul magasin d'équipement outdoor du pays! Si jamais il y en a que ça intéresse, le magasin de camping d'Hanoi s'appelle U Move, vous le trouverez dans la rue Hang Dieu à quelques centaines de mètres du quartier des corporations.

Le fait est qu'au fil de notre année australienne, tout l'équipement qui nous permettait de vivre en autonomie, tente, rechaud etc... nous a lâché. De plus, nous voulons vadrouiller le Laos de manière un peu plus sauvage, marcher plusieurs jours dans la pampa, faire le plateau des Bolovens en autonomie, voir pourquoi pas un peu de stop si le temps nous le permet. Bref, il nous faut du matos!

Arrivés au magasin, nous chargeons la mule : une nouvelle tente de trek, un nouveau réchaud portable et une boussole. Du très bon matériel à pas cher, de même marque et aussi bien que celui qu'on trouve en Europe. Qui soit dit en passant est la plupart du temps made in Vietnam! Pour l'exemple, notre nouvelle tente Vaude se trouve pour 150 euros en France. Nous l'avons eu pour moins de 50 ici. C'est un peu comme faire ses courses au magasin d'usine voyez-vous...

Nous enchainons sur la préparation de notre arrivée au Laos. L'excitation est à son comble, le Laos s'étant insinué sournoisement dans nos esprits ces derniers temps... Le poste frontière le plus proche de la capitale se trouve à plusieurs heures de bus à l'ouest. Nous devons rejoindre Dien Bien Phu, puis prendre un autre bus pour le Laos. Le passage a été ouvert il y a seulement quelques années, et débouche dans la Province de Phongsaly, au village de Muang Koa, dans le coin le plus reculé du pays... C'est donc par là que nous arriverons!

Nous échangeons quelques dollars australiens en dollars US et nous faisons tirer le portrait pour les visas... Et nous voilà près! Autant que faire se peut...

La journée passe à toute vitesse, de même que la soirée. Nous baignons dans le petit frisson délicieux qui accompagne l'arrivée imminente dans un pays que nous attendons depuis longtemps!

Au matin, nous bouclons nos sacs, galvanisés par la perspective d'enfin découvrir ce petit Laos, et en début d'après-midi nous embarquons dans le bus 34 à destination de la station My Dinh. Sur place, nous attendons notre départ en nous posant une dernière fois pour observer l'activité de la rue et discuter de notre mois vietnamien.

A 16h, nous engloutissons un sandwich, chargeons nos sacs de nouilles chinoises et embarquons pour Dien Bien Phu.

Le trajet dure toute la nuit, et nous arrivons à destination vers 5h du matin, pour être immédiatement accostés par une troupe de chauffeurs qui vont ''tous'' au Laos... Heureusement, grâce aux supers couchettes du bus, nous sommes à peu près réveillés, et faisons vite la distinction entre les ''oui je vais à Muang Koa... Enfin juste à côté!'', les ''oui... Enfin tu peux y aller par là où je t'emmène'', et le bon, le vrai chauffeur, qui nous charge dans son bus au moment où celui-ci demarre. Très rapide tout ça...

Nous voilà en route pour le Laos!

Désolé pour le final un peu expéditif, mais les heures d'écriture s'accumulent, et les montagnes nous appellent!

Nous avons quitté le Vietnam des souvenirs plein la tête, en nous disant qu'un mois, c'est bien court pour appréhender correctement un pays aussi culturellement et historiquement complexe!

Nous aurons vu beaucoup de merveilles ici. Définitivement, le pays est magnifique! La variété des paysages, des parcs, l'omniprésence de l'eau et de la verdure, même en ville, le nombre et la beauté des monuments et des édifices religieux... Il y a énormément de choses qui valent la peine d'être vu, et le pays dans son ensemble est magnifique à parcourir, sans parler des seuls points d'intérêts.

Il est évidement impossible d'avoir un ressenti objectif et complet du Vietnam et de ses habitants en seulement un mois, mais nous avons la plupart du temps adoré le peu que nous en avons effleuré.

La diversité religieuse, les mélanges permanent entre bouddhisme, taoisme et confusionisme donnent lieu à de belle démonstrations de ferveur et aux édifices religieux les plus fouillés et débordant de symbolisme, d'idoles, d'architectures et de couleurs.

Plus que la religion, la fierté nationale est palpable dans tout le pays, et les grand chefs révolutionnaires, Hô Chi Minh en tête, sont presque plus célèbrés que les dieux. Quand on se dit qu'au fil des ages, de nombreuses superpuissances se sont attaqués au Vietnam sans jamais réussir à l'asservir, on comprend qu'il y a de quoi être fier!

Tout les gens avec qui nous avons parlé ont évoqué cette fierté d'être vietnamien. Par exemple, lorsque nous avons demandé à Han et à ses amis de nous chanter quelque chose à Pu Luong, tout le monde a entonné un chant à la gloire d'Hô Chi Minh!

Globalement, nous nous souviendrons des habitants comme de gens souriants, calmes, attentionnés et aidants, de cette façons tellement appréciable, sans qu'on ait besoin de demander.

Il est vrai que parfois, nous nous sommes heurtés à des personnes indifférentes, voir même carrément rudes, avec cette espèce de pointe d'agacement dans le regard quand vous leur adressez la parole.

Ce genre d'attitude n'était pas du tout monnaie courante, excepté dans les zones touristiques (et les transports bien sûr, mais nous commençons à penser que cette tendance est véritablement mondiale...).

Et le bon point du Vietnam, c'est qu'il est très facile de rejoindre des lieux authentiques, même dans un coin dit touristique. A part à Hoi An, il nous a suffit la plupart du temps de nous éloigner simplement de quelques kilomètres des points d'intérêts pour retrouver les sourires et les saluts, l'absence complète d'étrangers, et les prix correctes. Ce n'était pas pareil au Népal ou en Inde...

Voilà pourquoi, malgré notre itinéraire très conventionnel, nous avons quand même réussit à vivre local, à nous immerger un minimum et à faire des rencontres. Comme je le disais, nous n'avons pas suivit un itinéraire, nous avons marché à côté, et sur un si court laps de temps nous sommes ravit du résultat!

Nous n'avons pas constater ce qui fait la mauvaise réputation du pays, le manque d'hospitalité, le pigeonnage de touristes etc... Après, c'est comme toujours, en restant près des centres d'intérêt, en mangeant et en dormant dans les zones touristiques, on reste dans des coins où le tourisme n'est qu'un business et le vacancier un portefeuille à vider, et on peut achever son séjour en se disant que ce pays n'est pas très accueillant... Quand à ceux qui trouvent que le Vietnam est un nid à arnaques, ils n'ont visiblement jamais mis les pieds en Inde...

Et puis il y a eu les retrouvailles! Nos semaines de vadrouille avec Anne-Florence ont bien sûr légèrement changé nos habitudes. La plongée dans la vie locale passe après le plaisir de retrouver ses proches!

Ces vacances à trois ont été formidables, nous avons été chouchoutés et gâtés, et nous avons pu faire des choses que nous n'aurions même pas commencé à envisager en temps normale. Nous ne remercierons jamais assez les grands parents de Léonore et Anne-Florence! Ces vacances dans les vacances étaient d'autant plus jouissivent que nous sortions tout juste d'une longue période de travail intense en Australie. En revanche, cette façon de voyager très organisée nous a un peu déstabilisé, plus habitués et à l'aise que nous sommes en vadrouillant sans préparation, pour pas cher et en faisant tout le temps attention à nos dépenses.

Ce mois était donc particulier, formidable mais particulier. Un peu plus carré, un peu moins décousue.

Le Vietnam, son histoire et son environnement socio-culturel complexe fait partie de ces pays qui vous saisissent et vous donne l'envie de revenir. Il nous a suffisament envouté pour que nous partions ravis mais avec une furieuse sensation d'inachevé. A chaque fois c'est pareil, mais ce coup-ci c'est un peu plus violent...

On se retrouve la semaine prochaine pour un résumé de nos premières expéditions bien sauvages au Laos.

2 commentaires: