mercredi 2 novembre 2016

Le Northland, suite et fin : Treck contemplatif au Cape Reinga, la Bay of Islands, et les brillantes Waipu Caves

Salut tout le monde!

Nous continuons notre périple en pouce sur l'île nord de Nouvelle Zélande, à nous faire éclater les rétines à grands coups de verdure et de somptueux paysages, toujours accompagnés des adorables néo-zélandais.

La météo plutôt anarchique des derniers jours nous a poussé à nous poser pour quelques jours, et nous en profitons pour publier le deuxième récit de notre vadrouille.

La vie alors était ensoleillée et tranquille, et nous en avons bien profité. Considérant ce que nous avons ramassé depuis, et qui sera détaillé dans un prochain billet, nous avons bien fait...

Voici donc pour le moment du soleil, des étendues sauvages absolument incroyables et toujours pleine d'une diversité que nous n'avons jamais rencontré jusqu'à présent, beaucoup de stop (parfois un tantinet décourageant à cause du peu de fréquentation que montrent certaines routes...), de la farniente, des rencontres, et j'en oublie.

Au programme dans les lignes qui suivent, la tranquille fin de notre tour du Northland, à travers un fabuleux premier treck de plusieurs jours au départ de la pointe nord du pays et du célèbre Cape Reinga, et notre redescente par la côte est de la région, pour passer la fameuse Bay of Island et parcourir les galerie luminescentes (luminescence dont nous vous laissons découvrir la cause à la fin de notre récit...) des Waipu Caves.

Nous vous avions laissé à Kaitaia, pour notre dernière soirée avant de rejoindre le Cape Reinga...


Premières galères en auto-stop...


A la fin de l'après-midi, nous repartons lever le pouce à la sortie de la ville pour rejoindre notre super coin camping. Une première voiture nous fait parcourir une dizaine de kilomètres, et... Nous attendons un sacré bon moment! Les voitures défilent, mais personne ne s'arrête, ce qui est rageant quand on pense qu'il ne nous reste que quelques kilomètres a parcourir! Flo prépare finalement un panneau indiquant "10km" que nous brandissons fièrement, et une femme nous récupère enfin.

Pour notre dernier dîner sur ce spot providentiel, nous mettons les petits plats dans les grands : oeufs brouillés, bacon, tartines... La soirée est riche en discussions, et nous nous couchons finalement sous un superbe ciel étoilé.

Au matin, nous plions le camp, bien requinqués après ces deux jours de farniente. Notre mission aujourd'hui : rejoindre le Cape Reinga, à 120 kilomètres de Kaitaia, sur la pointe nord du pays.

C'est le début d'une journée excessivement longue et beaucoup trop inintéressante... Comme nous le disions, le Far North néo-zélandais, c'est la cambrousse : très rural, et très perdu. Il n'y a que 4,5 millions d'habitants dans le pays, et il n'y a plus personne dès qu'on s'éloigne des grandes villes, en particulier dans la région où nous nous trouvons. Dans un sens, cela nous va parfaitement, mais quand il s'agit de lever le pouce, le faible traffic ne constitue plus un avantage...

Si nous ne peinons pas trop à rejoindrons Kaitaia, d'où part la route pour le cap, la suite se trouve dans la lignée des plans foireux qui font tous le piquant du voyage à la mode vagabonde... Nous passons toute la journée à répéter le même schéma : une heure le pouce en l'air pour parcourir au mieux une vingtaine de bornes avant de recommencer... Et plus nous avançons, moins il y a de voitures!

En fin d'après-midi, nous sommes encore à 40 kilomètres du cap (moins de 100 bornes en 6 heures...), la campagne où nous faisons les piquets pour la énième fois est désespérement abandonnée, et la route s'étale, droite et vide, battue par les vents. Le moral n'est pas au beau fixe... Une voiture toutes les 7 minutes, et encore. Nous y resterons une heure et demi, affalés sur nos sacs desquels nous bondissons dès que par miracle se profile un véhicule à l'horizon. Et à chaque fois, c'est la même chose : L'espoir renaît jusqu'à ce qu'il nous passe devant sans s'arrêter, et nous nous rasseyons pour attendre le suivant. Désespérant...

Les yeux vides, le pouce levé sans conviction, nous explosons de joie quand une femme nous récupère enfin, et nous la remercions du fond du coeur, avec le sentiment d'avoir trouvé notre sauveuse. Elle ne se rend malheureusement pas au cap, mais nous propose de passer voir sa fille qui dispose de plein de cartes et d'informations sur la marche que nous voulons faire là-bas. Le simple fait de bouger suffit à nous redonner le sourire!

Nous parcourons encore quelques kilomètres. Notre conductrice, Boby, est enseignante dans la toute petite école du patelin que nous venons de quitter, et elle tient également une ferme un peu plus au nord. Elle nous parle un peu du métier, et de la gestion des parcelles. Visiblement, la principale activité du coin se résume majoritairement à l'élevage de vaches à viande, et de nombreux troupeaux paissent dans les grandes prairies qui nous entourent. Nous arrivons chez la fille de Boby, à seulement 25 kilomètres du cap... Nous faisons ainsi la connaissance d'Anne-Marie, qui nous renseigne bien sur la zone et ses chemins de rando, avant de nous proposer très gentillement de poser la tente dans son champs si nous ne parvenons pas à trouver un lift d'ici ce soir. Grâce à elle, nous avons au moins un plan de secours pour passer la nuit.

Boby nous dépose à quelques encablures. Pendant une nouvelle heure, nous levons le pouce en vain, devant les 4 ou 5 voitures qui nous croisent. Il y a bien un van ou deux qui s'arrêtent, mais il n'ont qu'une place disponible... L'ambiance devient morose, la fatigue s'installe, nous sentons la fin de journée, vu l'heure il n'y a plus aucun visiteur au cap, et lorsque plus personne ne passe, vers 18h, nous acceptons l'échec de notre misson du jour et décidons de rejoindre la ferme d'Anne-Marie. C'est bien entendu ce moment que choisit le ciel pour nous arroser...

La fin de journée constitue notre lot de consolation : Anne-Marie nous accueille à bras ouverts, nous dégote une place pour les tentes dans sa pelouse, et vient nous voir tandis que nous nous installons avec un panier rempli des produits de son exploitation. Bacon, fromage aux olives, oeufs, oranges, le tout fait maison... Notre repas est tout trouvé!

Nous n'aurons pas tout perdu aujourd'hui, grâce à une nouvelle et belle rencontre, mais nos déboires en stop nous restent en travers de la gorge tandis que nous nous couchons. Nous nous rappelons que la vadrouille, c'est pas facile tous les jours...

Au matin, nous sommes réveillés par le chant du coq de la ferme, et nous plions bagage avant d'aller saluer notre hôte. Et c'est reparti... Nous nous attendons à parcourir les dernières 25 bornes maudites à pied. Il a intérêt à etre bien ce Cape Reinga!

Et l'ironie du voyage en pouce nous explose magistralement en pleine figure, lorsque la première voiture qui passe s'arrête et qu'un couple de suisses propose de nous poser à destination... Alors que nous avons stoper pendant près de 8 heures la veille sans parvenir à l'atteindre! Le hasard dans toute sa splendeur.


Deux jours à pied au pays des merveilles


Il est 9h, nous voilà enfin arrivés au Cape Reinga, nous remplissons nos bouteilles, nous avons quatre jours de provisions dans les sacs, et nous pouvons commencer à rigoler. Nous passons tout d'abord voir le phare qui marque le point le plus boréal du pays. En contrebas, la mer est étrangement démontée : c'est ici que la Tasman Sea à l'ouest rencontre l'Ocean Pacifique à l'est, provoquant d'énormes remous, de puissants courant, et de grosses vagues permanente. L'un de nos chauffeur d'hier à d'ailleurs assez bien résumé la puissance des éléments ici : "si vous tombez à l'eau, personne ne pourra vous sauver"...





Selon les croyances Maoris, les esprits des défunts passent par ici pour rejoindre l'au-delà. Sur la paroie de la falaise qui descend dans l'océan se trouve un arbre multiséculaire, nommé Te Aroha. Les esprits descendent dans l'eau en suivant les marches formées par les racines de l'arbres, avant de partir pour Hawalki, leur dernière demeure spirituelle.

Toujours selon la mythologie Maori, la Tasman Sea représente l'homme, et l'Océan Pacifique la femme, tandis que les tourbillons et les remous engendrés par leur rencontre symbolisent l'union entre les deux sexe et la création de la vie.

Nous attaquons ensuite le gros morceau qui va nous occuper ces prochains jours, et que nous attendons depuis notre arrivée : rejoindre le départ du Te Araroa, immense itinéraire de treck qui traverse l'intégralité du pays, et le suivre sur 28 kilomètres le long de la côte. Nous avons prévu deux jours de marche pour cette première balade, que tout le monde nous a décris comme sensationelle, histoire de ne pas nous presser et d'en profiter un maximum.

Objectif du jour : un coin camping gratuit, situé au milieu de nul part, en pleine nature, à 17 kilomètres.



Nos premières minutes de marche n'annoncent rien de bon, pour la bonne raison que de gros nuages noirs s'amoncèlent au-dessus de nos têtes et que nous nous faisons copieusement rincer... Si le temps s'y met en plus du stop, on ne va pas s'en sortir...

Et puis non, la météo prend pitié de nous (n'est-elle pas mignonne!), et bientôt nous marchons sous un beau soleil. Le temps ici change très vite, et il n'est pas rare de prendre une averse sur la courge pour se retrouver 10 minutes plus tard sous un ciel bleu.

Et aujourd'hui, il ne nous quittera pas de la journée. Formidable journée soit dit en passant! Nos pas nous emmènent, après une bonne descente, sur une première plage. Nous la suivons sur plusieurs kilomètres un peu ennuyeux, mais le panorama vaut son pesant de cacahuètes, notamment grâce à l'immense dune de sable qui se dresse devant nous.  











C'est en fait une véritable montagne de sable que nous ne tardons pas à rejoindre, puis à gravir. Sur son plateau, nous découvrons un décors surnaturel, tout en dunes et en rocaille multicolore. On se croirait au milieu du désert, et nous en prenons plein les mirettes. Il n'y a personne, pas un bâtiment, pas un pylône électrique, pas un bruit de moteur, et le plaisir de retrouver la rando dans un cadre aussi incroyable est intense et pur. Nous revoilà dans notre élément, et nous sommes sur un nuage!












C'est en fait toute la marche qui est comme ça : chaque heure nous amène dans un nouveau décors, totalement différents du précédent. Après le désert, ce sont des étendues de végétation buissonante qui nous attendent.






Nous débouchons ensuite sur une immense plaine battue par les vents.




Et nous nous retrouvons finalement sur la Twilight Beach, une nouvelle plage se trouvant tout près du camp que nous cherchons, tandis que l'après-midi est déjà bien entamé.














Nous la traversons, et il faut avouer que remonter une plage sur quatre bornes n'est pas des plus divertissant... Nous remontons enfin dans les terres pour découvrir un nouveau petit coin de paradis où passer la nuit.

L'endroit est tout confort : abris, réservoir d'eau de pluie, toilettes sèches, avec vue sur la plage et en plein coeur de la cambrousse! Pour le côté aventure, on repassera...

Dans la soirée, une dizaine de randonneurs, principalement britanniques, rejoignent le camp, mais nous ne trainons pas : après le dîner, la température chute, un vent glacé se lève, nous sommes fatigués, et nous nous refugions sous nos tentes, des étoiles plein les yeux et la tête remplie des fabuleux panoramas que nous avons traversés aujourd'hui. Décidément, si tout le pays est comme ça...

Lorsque nous émergeons le lendemain, tout le monde est déjà parti, mais nous prenons notre temps, en bon gros feignants, d'autant que la météo n'est pas au beau fixe. Il ne nous reste que quelques heures de marche pour rejoindre la fin de la boucle et commencer à remonter vers la route, et il est inutile de partir aux aurores.

Nous mettons finalement les voiles, pour une petite heure de marche à travers de vastes étendues vallonnées.






Une bonne dégringolade nous amène sur la fameuse Ninety Mile Beach. La plage s'étire devant nous, interminable, sur près de 70 kilomètres! La côte ouest du Far North, battue par les vent, est balayée sur toute sa longueur par des vagues immenses, et de gros rouleaux viennent se fracasser à grand bruit sur le sable. Sable qui, coup de chance, est dur, et permet de marcher sans trop enfoncer, une bonne chose quand on se dit que la sortie vers la route se trouve près de 5 kilomètres plus loin...

Une marche longue et ennuyeuse commence, au milieu d'une bande de sable déserte. Nous avons compris que c'est le problème avec la plage : sympa à première vue, mais rapidement répétitif...




Une heure plus tard, nous atteignons la sortie, et quittons la Ninety Miles Beach pour remonter vers la route par un chemin qui devrait nous faire passer au milieu de dunes gigantesques. Nous n'aurons pas à marcher bien longtemps : un pick-up s'arrête à nos côtes, et son conducteur propose de nous déposer sur le highway qui descend vers le sud, une dizaine de kilomètres plus loin! Toujours aussi arrangeant ces braves néo-zélandais! En chemin, au milieu des montagnes de sable, nous nous apercevons qu'il en est aussi bien ainsi : le chemin que devions parcourir à pied est en fait un lit de rivière, et nous aurions du patauger pendant plusieurs kilomètres...

Notre ami nous dépose exactement à l'endroit où nous avions vainement levé le pouce deux jours plus tôt, nous grignotons un morceau, et nous établissons la suite des festivités : nous décidons de redescendre du Far North pour rejoindre la fameuse Bay of Islands, sur la côte est, comme nous l'a recommandé Craig.


En vacances sur la côte est


Nous espérons que la descente en pouce ne sera pas à l'image du calvaire de la montée, comptant sur le fait que nous soyons en week-end pour profiter de plein d'adorables automobilistes qui auraient la gentillesse et la place pour nous redescendre...

Nos souhaits vont être exhaussés : deux jeunes filles nous embarquent après quelques minutes pour nous déposer une vingtaine de bornes plus loin, et nous sommes récupérés presque directement par un surfeur bien dans le vent avec lequel nous discutons bien.

Il nous raconte notamment que le pays est depuis peu la cible d'investisseurs chinois peu scrupuleux : il s'avère que le prix de l'immobilier en Nouvelle Zélande s'envole d'année en année, et de riches magnats achètent de nombreuses propriétés dans le pays avant de les remettre en vente quelques années, voir quelques mois plus tard, afin d'encaisser une belle plus-value qui par ailleurs n'est pas taxée par le gouvernement néo-zélandais. Résultat, des centaines de propriétés se retrouvent inoccupées et indisponibles, attendant seulement d'être revendues...

Il nous explique aussi que les relations entre natifs Maoris et néo-zélandais d'origine européenne sont loins d'être roses, car les accords et les traités signés au moment de la colonisation n'ont pas empêché les européens de voler des terres, parfois sacrées, des ressources, ou d'apporter avec eux des maladies qui ont déclenché des épidémies dévastatrices chez les maoris dépourvus de défenses immunitaires. Les rancoeurs restent tenaces...

Nous nous faisons déposer sur la route pour la côte est, où nous sommes récupéré peu de temps après par un maori. L'auto-stop dépote aujourd'hui! Il nous fait passer par la belle Doubtless Bay, et nous débarque à quelques kilomètres de Paihia, petite ville du nord de la Bay of Island, non sans nous offrir un énorme poisson fumé enroulé dans du journal!

Nous voilà sur la côte est. Efficace comme journée! Nous voulons jeter un oeil a la fameuse baie, et continuer à descendre au sud pour rejoindre les Waipu Caves, un ensemble de galeries dont les paroies sont couvertes de vers luisants (le genre de découverte que nous attendons avec impatience!).

Un problème que nous sentons devenir récurent se pose pour le moment : il n'y aucun camping gratuit dans les parages, la zone, très touristique, manque de fermes où demander l'hospitalité, et nous développons petit à petit, au fil des discussions avec les habitants et les voyageurs, une véritable paranoïa du camping sauvage et des 200$ d'amende qu'il nous ferait encourir...

Une femme nous embarque jusqu'au camping le moins cher du coin... tout de même à 14$ par personnes! Notre conductrice nous avais prévenu de l'aspect très touristique des environs...

Mais... Nous sommes fatigués, voilà plusieurs jours que nous vivons en pleine nature, que nous marchons, que nous levons le pouce, trimballant 15 à 20 kilos de matos sur notre dos... Nous avons bien mérité un peu de repos et de confort! Et puis l'argent, même si nous faisons attention, n'est pas encore un problème.

Nous poserons la tente pour deux nuits très agréables dans le camping de Paihia, sous le soleil, à profiter des douches chaudes, du wifi, de la cuisine équipée, et des nombreux voyageurs qui bullent dans le coin. Et punaise, ça détend! Ainsi, nous passons une sacrée première soirée en compagnie d'irlandais complètement barges, d'allemands, d'anglais et d'une française bien sympa.



Le lendemain, nous partons explorer la ville et la fameuse baie. C'est mignon et plutôt calme, mais l'endroit ne nous est clairement pas destiné, et présente un petit côté station balnéaire qui ne nous plaît pas des masses. Ici, pour profiter, il est clair qu'il faut être en mesure de débourser des dizaines de dollars dans un tour en bateau, une sortie en cayak ou un vol au dessus de la baie en hélicoptère avant de manger dans un des petits restos du front de mer... Trop d'aménagements touristiques, pas assez de nature!













Nous découvrons tout de même un itinéraire de rando dans les forêts au-dessus de la ville qui rattrape notre après-midi. Encore une fois, c'est un plaisir de se perdre dans la végétation sans cesse changeante de ce pays! En revanche, malgré les panneaux, toujours aucune trace de kiwis... Un jour, nous les aurons!












Le soir venu, de retour au camping, nous retrouvons la jeune fille française rencontrée la veille, Maude, qui propose de nous emmener en voiture le lendemain pour faire le tour de la côte. Nous acceptons, et passons une belle dernière soirée au camping. Ces deux jours de repos nous ont fait du bien, et ont constitué une pause appréciable après une première semaine de vadrouille bien sauvage.

Au matin, nous sommes ravis de nous dire que nous n'avons pas à lever le pouce aujourd'hui! Maude nous rejoint, nous plions bagages, et partons silloner la côte. En plus des Waipu Caves, Elle nous propose d'ajouter quelques étapes à notre itinéraire...

Premier arrêt : les Rainbow Falls et leurs alentours  








Nous rejoignons ensuite la plage de Matapuri, où nous découvrons ces chers barbecues électriques en libre service dont nous usions et abusions en Australie. Et c'est le retour des sandwichs bacon grillé-fromage fondu! On ne se refuse rien ces jours-ci... Nous nous baladons un peu sur la plages...




...Avant de partir pour les Waipu Caves. Sur place, après une marche d'approche et quelques dizaines de mètres dans la galerie (si d'aventure vos pas vous conduisent là-bas, pensez à la lampe-torche et aux bonnes chaussures!), nous apercevons de petits points verts au bord des ronds de lumière projetés par nos frontales... Nous éteignons tout, et c'est magique : le plafond de la galerie se transforme en véritable ciel étoilé! Les photos ne rendent pas vraiment honneur à la chose, et c'est bien dommage, parce que le rendu visuel est formidable! Et plus nous avançons dans la galerie, plus les paroies et le plafond se couvrent de petites lueurs turquoises. Grandiose!



Nous nous remettons en route. Maude doit se rendre à Auckland, mais de notre côté nous voulons seulement traverser la ville sans nous y arrêter pour continuer notre descente vers le sud. Comme d'habitude, pour le voyageur en pouce et en tente, les grandes villes, c'est le mal. La journée est presque terminée, et il est trop tard pour nous lancer là-dedans ce soir. Maude nous dépose sur une aire de repos à une trentaine de kilomètres au nord de la ville, nous échangeons nos contacts et nous séparons.

Nous aurons beaucoup apprécié cette journée partagée avec elle. Etant dans le pays depuis un an, elle a pu nous donner une foultitude d'informations qui vont nous être plus qu'utiles quand l'heure sera venu pour nous d'ouvrir des comptes en banque, de nous déclarer au bureau des taxes et de chercher du travail. Elle nous a aussi conseillé de ne pas trop nous attarder sur l'île nord du pays... Selon elle, nous faisons bien d'y vadrouiller quelques temps, mais nous devons garder l'essentiel de notre durée de visa pour profiter de l'île sud, visiblement extraordinaire et sans commune mesure avec sa soeur. Ce n'est pas la première fois qu'on nous dit ça, de nombreux néo-zelandais nous ont fait la même réflexion, des étoiles dans les yeux, et si l'on considère les quelques belles claques visuelles que nous avons déjà pris depuis notre arrivée ici, la découverte de cette deuxième île promet d'être grandiose!

Nous verrons plus tard. En effet, ce soir, c'est décidé, nous testons pour la première fois ce si terrible et impitoyable camping sauvage néo-zélandais... Nous grignotons un morceau en attendant la nuit, et paf : le vieux gérant d'un café tout proche débarque pour nous annoncer d'un ton neutre que la police vient de l'appeler pour lui demander de venir voir ce que nous faisions ici à une heure si tardive... Damned, ils sont rapides les bougres! Probablement une patrouille qui est passé sur la route toute proche et qui a dû tirer quelques conclusions sur nos intentions en voyant nos gros sacs et l'absence de véhicule à nos côtés... Nous pensions disposer d'un peu plus de temps avant le tir de sommation...

J'explique au vieille homme que nous ne faisons que dîner avant de lever le pouce pour Auckland, résigné à devoir nous remettre à stopper en pleine nuit, et il me regarde avec de grands yeux inquiets, me demandant si nous sommes sûr de notre coup. Je ressent beaucoup de gentillesse et de compassion dans ses paroles, et je joue franc jeu, lui annonçant que nous dormons sous tente et que le camping est interdit ici. Je ne me suis pas trompé : le gars sort une torche, nous montre un passage dans la jungle conduisant à un replat où nous pouvons poser les guitounes, et déclare qu'il va dire aux policiers que nous avons quitté la zone! Délicate attention!

Nous le remercions, et descendons dans la forêt à la frontale pour y passer la nuit...

Ainsi s'achève notre trip dans le grand nord néo-zélandais, et nous en sortons des images plein la tête. Ce premier aperçu du pays nous a conquis, et l'incroyable diversité des paysages nous a tapé dans l'oeil. Chaque heure de marche nous emmène dans un décors totalement différent du précédent. Dans combien d'endroits sur la planète peut-on traverser en seulement quelques heures une plage, une jungle dense, un désert de dunes, une steppe de buissons et des falaises escarpées fouettées par les vagues? Les photos parlent d'elles-même. C'est le pied!

Quand aux villages que nous traversons, ils n'ont pas ce côté aseptisé et carré qui nous avait tant déplu en Australie, et nous n'avons pas cette impression de vitrine artificielle qui nous faisait tiquer là-bas. Sans parler de la campagne, qui comme au Laos vaut à elle seul le détour, pleine de verdure, vallonée, sillonée par des rivières et ponctuée de forêts...

Je me rend compte que notre récit manque un peu de souffle épique et d'anecdotes haletantes, mais encore une fois, ce début de voyage est tout doux et sans galères en comparaison de pas mal de nos précédentes expériences. En mettant les fabuleux paysages que nous traversons de côté, et malgré le fait que nous voyageons à 3 avec près de 60 kilos de barda, l'auto-stop fonctionne du tonnerre (quand il y a des voitures bien sûr...), et les néo-zélandais sont plus qu'amicaux et plein de solicitude (il faut voir combien de kilomètres de détour se farcissent avec la meilleur volonté du monde chacun des automobilistes qui nous embarquent pour nous arranger!). Pour le moment, la vadrouille dans le pays est d'une facilité déconcertante! Les difficultés que nous éprouvons à trouver des spots gratuits où dormir nous font un peu grincer des dents, mais n'avons pas encore besoin de trop surveiller nos dépenses, les campings payants nous permettent de profiter de pas mal de services, et au pire nous pouvons toujours compter sur un fermier accueillant pour nous trouver un coin de champs où poser les tentes! Nous repensons souvent, avec le sourire, à nos quatre mois de camping sauvage hivernal européens...

Nous continuons à nous laisser couler tranquillement dans le voyage, dans la joie et la bonne humeur, nous faisant plaisir quand nous le voulons (c'est quand même sympa d'avoir deux-trois sous de côté!) et nous en remettant aux conseils des locaux que nous croisons pour construire notre itinéraire.

Prochaine étape, à nouveau décidée grâce aux avis des gens que nous rencontrons, la péninsule des Coromandels, au sud-est d'Auckland. Comme toujours, nous ne savons pas du tout ce que nous allons y trouver, mais nous ne demandons qu'à le découvrir!

A bientôt tout le monde!

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